La bénédiction du Saint-Siège !

Pas pour tout le monde !

Commençons directement avec le sujet qui blesse : cette série spéciale est développée en un nombre limité d’exemplaires. Quatre coloris sont proposés avec un volume de production spécifique pour chaque modèle : 1.199 unités pour la rouge, 99 unités pour la bleue et la grise, et 299 unités pour la jaune. Pour le Belux, 62 exemplaires sont retenus : à vos carnets de chèque ! Et si cette Abarth reste évidemment plus abordable que les somptueuses sportives de Maranello, le tarif explose malgré tout : comptez – très - largement plus du double d’une Abarth classique, soit… près de 43.000 € ! Ceci dit, la chose devrait garder une excellente valeur de revente, rareté oblige…

Séduction…

Rétroviseurs en carbone, jantes de 17 pouces grises, prises d’air arrière, voilà quelques unes des modifications esthétiques les plus visibles. Rajoutez quelques stickers, une double bande sur le toit et une quadruple sortie d’échappement, et vous obtiendrez une petite bombinette fort désirable ! Difficile de lui résister... Mais les modifications ne sont pas qu'esthétiques !

Pas loin de 200 bourrins !

A sa sortie, l’Abarth 500 créait déjà l’affolement des troupes avec sa puissance de 135 chevaux ! Imaginez un peu : 135 chevaux dans une Fiat 500 ! La version « esseesse » a enfoncé le clou en annonçant 160 canassons à l’écurie ! Ce n’est pourtant pas fini : cette série spéciale Tributo Ferrari aligne pas moins de 180 purs-sangs ! Le petit 1.4 l se voit gavé par turbo et se sort les tripes pour sortir sa puissance à 5.750 tr/min et un couple de 230 Nm à 3.300 tr/min ! A l’arrière, l’échappement Monza s’occupe de la bande sonore, avec quatre sorties, soit… une par cylindre ! Pour la boîte de vitesses, vous n’aurez pas le choix : c’est robotisé et ça compte 5 rapports.

Sièges baquet et tout le toutim !

Dans l’habitacle, le festival se poursuit avec les sièges baquet « Abarth Corsa by Sabelt» ». Recouverts de cuir et dotés d’une coque en carbone, ils affichent un poids de 10 kg inférieurs aux sièges traditionnels. On continue le tour du propriétaire avec le petit volant cuir, l’instrumentation inspirée par les bolides frappés du cheval cabré, les palettes de sélection des rapports et le pédalier en aluminium. Avec tout ça, on n’a plus qu’une seule envie : faire vroom-vroom !

Vroom-vroom !

On tourne la clé, le démarreur grogne quelques courts instants puis c’est l’explosion ! Le petit 4 cylindres, encore tout engourdi par cette froide matinée, éructe gravement au travers de la ligne d’échappement retravaillée ! Impossible de le louper ! Boîte sur mode « automatique » et nous voilà parti sur un filet de gaz !

Ce zoning industriel nous permet de monter la chose en température et de constater que, hormis le vacarme du petit moulin et la boîte robotisée, la chose n’est pas plus compliquée à manier qu’une Fiat 500 TwinAir. Un bon point ! Mais de la boîte, parlons-en : sa gestion paraît perfectible en ville et le changement de rapport est un peu lent. Il est vrai qu’avec les dernières boîtes à double embrayages, nous sommes désormais habitués aux passages de vitesses éclairs ! Autre remarque : la suspension ! Le premier dos d’âne vous donne l’impression d’avoir oublié les ressorts quelque part dans le garage… Attention les dentiers !

Vraouuuuuuuuuuuum !

Bon, maintenant que le petit bestiau est en température et qu’une petite route de derrière les fagots se pointe devant nous, une seule chose à faire : mode sport et… gaz ! Immédiatement, la direction se durcit, l’accélérateur devient plus prompt à vous envoyer dans le siège et ce petit moustique jaune hurle à n’en plus finir ! Passé les 3.000 tr/min, c’est avec la rage au ventre qu’il hurle à tout rompre et tire comme un diable ! Une pichenette sur la palette de droite, la vitesse passe avec un zeste de brutalité (ça fait sport) et le même festival se reproduit !

Mais voilà qu’un virage se pointe à l’horizon : je saute sur les freins, l’arrière gigote un brin, je place l’affaire à la corde et, sans autre forme de procès, je lui cloue l’accélérateur : sans gémir, le TTC joue les autobloquants en distribuant la puissance entre les roues avant et c’est reparti de plus belle ! Bigre, quelle monture ! Attention toutefois, le faible empattement rend le bolide plutôt joueur… Esprits sportifs, mais inquiets, soyez rassurés : l’ESP ne peut être totalement désactivé et reste vigilent !

Alors ?

Cette Abarth Tributo Ferrari, en dépit de sa somptueuse appellation, n’est pas la sportive la plus accomplie du moment et ne constituera pas non plus votre monture favorite pour aller limer l’asphalte des circuits. Aucune importance ! Car en sa qualité de collector urbain, on trouve difficilement plus ludique !