Essais

Romeo a retrouvé sa Juliette !

En reprenant une appellation historique, Alfa Romeo a trouvé sa muse idéale pour renouer avec le succès. Giulietta, un nom plein d’histoire et de romantisme qui désigne un modèle légendaire apparu dans les années cinquante. Un grand moment d’inspiration a conduit les mains de l’artiste : les Giulietta sont nées pour séduire. Mais s’agit-il d’une vraie Alfa ?
  • Piette François
  • 08 janvier 2011
  • Alfa Romeo
Avantages et inconvénients
  • Boîte 6 agréable
  • Châssis efficace et ludique
  • Confort de roulage
  • Ligne sensuelle
  • Moteur sobre et efficace
  • Sellerie cuir flatteuse
  • Sécurité passive
  • Equipement de série pingre
  • Prix élevé
  • Seuil du coffre
  • Sièges esthétiques mais peu ergonomiques
  • Start & stop lent et perceptible
  • Tarif élevé

Présentation

La Giulietta première du nom avait tout pour séduire et n’avait pour ainsi dire, aucune concurrente. Face aux tracteurs mal dégrossis, elle opposait un moteur à double arbre à cames en tête, entièrement en alliage, un comportement sportif et un tempérament haut en couleurs. L’héritage est donc lourd pour la nouvelle venue ! Pourtant, elle aussi présente quelques arguments qui font mouche : à commencer par une sensualité évidente, qui rappelle que les Italiens savent manier le pinceau avec une maestria introuvable ! Sous le capot, elle innove également, principalement du côté des moteurs essence, avec une solution « MultiAir » qui contrôle directement le débit d’air dans les cylindres. Mais pour la Belgique, cette dernière technique restera méconnue, car notre pays carbure plus que jamais au mazout ! Raison pour la laquelle nous vous proposons l’essai de la version 1.6 JTD 105 ch, appelée à faire le gros des ventes.

Moteur

Le 1.6 JTD M-Jet (ouf) est la réponse italienne au 1.6 l diesel de PSA-BMW-Ford-Volvo-Mazda et à celui d’Audi-Seat-Skoda-VW… Voilà une autre preuve de la rentabilité à grande échelle ! Mais revenons à nos moutons : équipé de toute la technologie dernier cri, il délivre 105 chevaux et un couple de 320 Nm à 1.750 tr/min. Officiellement, Alfa annonce 185 km/h et 11,3 secondes pour abattre le 0 à 100 km/h. Mais les accélérations ne font pas tout et aujourd’hui, même un constructeur au pedigree sportif si affirmé se doit de présenter des performances environnementales valables : ainsi il s’équipe d’un Start&Stop et annonce une consommation de 4,4 l/100 km, soit des émissions de CO2 de 114 g/km ! Ça, c’est pour la théorie.

Bien entendu, son mode d’alimentation ne le permet de chanter comme ses illustres aïeuls. Alors, faute de pousser la chansonnette, il fait preuve d’un certain mutisme. Mais s’il ne se manifeste pas de manière vocale, il fait preuve d’une certaine efficacité en poussant régulièrement sur toute sa plage de régimes. Pour rappeler son pedigree sportif, Alfa flanque tous ses derniers modèles d’une molette DNA : D pour Dynamic ; N pour Normal et A pour… All Weather (pour les sols glissants). Pousser la molette en « D » et la réponse à l’accélérateur se fera nettement plus acérée, limite brutale ! Le mode Normal convient à une utilisation calme. Enfin, le  mode « All Weather » est réellement adapté aux surfaces piégeuses en adoucissant la réponse du moteur. La boîte à 6 rapports est bien étagée et présente une commande agréable. Un bilan positif, donc ? Oui, hormis le Start & Stop, vibrant et lent à réagir…

Tenue de route

Dénué du châssis sport, notre modèle n’avait pourtant rien d’un fade loukoum digérant après coups les ondulations de la route ! En dépit d’un amortissement assez confortable, notre Giulietta s’est montrée tout à fait à son aise sur les parcours sinueux. Esprit, es-tu là ? Oui, mais il a muté ! Plus question de réactions sèches et d’une efficacité proportionnelle à l’état de la route, comme avec les précédentes réalisations de la marque ! Cette fois, la Giulietta se savoure sur tous les terrains et ne rechigne pas à se montrer plutôt vive : les levers de pieds en virage seront salués par une joyeuse dérive de l’arrière train, sans brutalité toutefois ! Voilà belle lurette qu’un châssis Alfa ne m’avait plus autant impressionné. Du côté des freins, ça répond franchement et longtemps. Quant à notre molette DNA, elle influe sur les aides électroniques ainsi que sur la direction. Précise, consistante et directe, cette dernière souffre du même grief que la plupart des directions actuelles : un rendu un peu artificiel. Sans que cela ne nuise réellement au plaisir de conduite.

Toutefois, sachez que si vous êtes d’humeur optimiste, l’électronique saura rattraper les situations délicates ! N’en faites pas trop tout de même, même si l’Alfa profite de 5 étoiles aux tests NCAP et figure parmi les meilleurs élèves de sa catégorie question sécurité passive.

Confort et fonctionnalité

La bonne nouvelle, c’est qu’avec cette nouvelle plateforme, on ne doit plus forcément prévoir un rendez-vous chez l’ostéopathe après quelques kilomètres sur une route bien de chez nous ! Les lombaires apprécient la tolérance du châssis alors que les oreilles saluent la qualité de l’insonorisation. Un bon point qui permet de profiter de l’excellente stéréo Bose optionnelle.

Face à la volupté extérieure, l’habitacle contraste par sa timidité. La présentation est chaleureuse, mais discrète. La sportivité est manifeste sans être exubérante. Bon point. Mauvais point en revanche pour l’ergonomie, typiquement italienne : il faut probablement être physicien nucléaire pour comprendre comment fonctionne le système Blue and Me, qui permet de connecter son GSM via Bluetooth ! La disposition des commandes demande un petit temps d’adaptation et tranche avec l’organisation limpide (mais triste) des rivales teutonnes. Y est-on bien ? Moui… L’habitabilité est suffisante, mais les sièges pêchent par leur soutien, en dépit d’un dessin superbe. A l’arrière, la place disponible est correcte. Quant au coffre, il affiche un volume assez généreux mais pour y caser la commode de belle-maman, il faut avoir une condition d’athlète : le seuil est haut et l’accès étriqué ! Le style a compromis sa fonctionnalité… Pardonnerez-vous à Giuliette de ne pas savoir vous aider à porter le mobilier ?

Budget et équipement

D’un point de vue sécuritaire, cette Giulietta embarque tout ce qu’il faut pour séduire l’Euro NCAP et décrocher la timbale des cinq étoiles. Deux finitions sont proposées : Progression et Distinctive. La première nommée est affichée à 20.090 € (tout de même) et offre les rétroviseurs dégivrants, la climatisation manuelle, la radio MP3,… Et pas grand-chose d’autre ! Pour le reste, prière de mettre la main au portefeuille, ne serait-ce que pour le régulateur de vitesse, la peinture métallisée, les jantes alliage, l’accoudoir central avant, les vitres arrière électriques voire même… le volant et le pommeau de levier de vitesses gainés de cuir ! Heureusement, ces dernières options sont affichées à des prix plus ou moins corrects… Mais tout de même, la note finale sera salée !

Question consommation, c’est une autre bonne nouvelle : avec 6,2 l/100 km en ne recherchant pas spécialement la conduite éco, cette Giulietta affiche un bon bilan énergétique. Et question CO2, la balle italienne est annoncée à 114 g/km, ce qui permet de profiter d’une prime de 3 % sur le prix d’achat !

Conclusion

Giulietta a retrouvé son Romeo. Sensuelle et dynamique, la Giulietta devrait reconquérir le cœur de ceux qui ont été refroidis par les modèles « à chiffres » (146, 147,…). Non, comme toute Italienne charmeuse, elle n’est pas sans lacune. Mais ses points forts éclipsent ces derniers et en font un outsider de qualité face aux modèles traditionnels. Il ne reste plus qu’à espérer qu’Alfa fasse de belles remises pour que l’on soit tout à fait conquis !
 

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À propos de l'auteur : Piette François
Source ©: Alfa Romeo.

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