Forza !

Présentation

Petite compacte branchée destinée à donner du fil à retordre à la Mini, la MiTo semble avoir réussi sur le plan esthétique. Côté motorisation, les puissances s’étalent de 78 à 155 chevaux. Voilà qui semble un peu timide face aux Mini Cooper S et S Works de respectivement 175 et 211 chevaux. Mais le constructeur italien n’a pas dit son dernier mot et en 2009, la MiTo GTA sera dévoilée. Avec ses 230 chevaux, sa boîte à double embrayage et sa suspension adaptative, elle entend remettre les pendules à l’heure ! En attendant, la MiTo étonne de par sa manette « DNA ». Spécificité à ce modèle, cette petite manette est fournie de série sur l’entièreté de la gamme et permet de se concocter une voiture selon ses envies. Le « D » signifie dynamique, le « N » normal et le « A », All Weather (tout temps). En fonction de la position de cette manette, la voiture répond d’une manière différente aux envies du conducteur et ce, par le biais de la direction, de la réponse du moteur (fonction overboost), de l’accélérateur et le VDC (ESP en Alfa dans le texte). Plus tard, cela agira également sur les suspensions et la transmission DDCT (à double embrayage).

Moteur

Sous le capot de notre version, on retrouve le 1.4 T Jet de 155 chevaux et 230 Nm à 3.000 tr/min. Un moteur qui peut voir sa cartographie modifiée selon la position du DNA, qui rend l’accélérateur plus ou moins agressif.

Un tour de clé et le moteur répond par un râle rauque. Filtré mais suffisamment présent que pour rappeler qu’Alfa est également, voire surtout, un motoriste de talent. Souple et disponible à bas régimes, il retrouve une deuxième vigueur au-dessus de 4.000 tr/min pour se calmer aux alentours de 5.500 tr/min. Subjectivement, ça pousse, enfin, ça tire ! Et fort même ! Surtout avec la manette positionné sur « D », le moteur réagissant alors à la moindre pichenette sur la pédale de droite. Et le râle rauque de l’échappement est plutôt plaisant !

La boîte, à 6 rapports, se manipule aisément et apparaît bien étagée. Peut-être est-elle même un brin trop courte, les vitesses autoroutières maintenant le moteur aux alentours de 3.200 tr/min. Quelques centaines de tours/minute en moins aurait permis d’avancer de meilleurs résultats pour la consommation.

Tenue de route

Ici encore, la manette DNA influe sensiblement la direction. Agréablement consistante en « D », elle devient trop légère sur les autres modes. De manière générale, le rendu semble un peu trop artificielle ! Mais une Alfa ça vit, alors quittons donc les zones urbaines pour nous intéresser de plus près à ces délicieuses petites routes sinueuses ! Tant que le revêtement est bon, l’Alfa fait honneur à son blason, enroulant les courbes avec précision. Mais attention au freinage : la pédale est étonnement spongieuse ! Ça finit par freiner, mais au début, ça surprend ! Une question d’habitude... Dès que le revêtement se dégrade, le bilan fait hélas de même. L’Alfa sautille, pompe sur les bosses, bref, éprouve du mal à contenir les mouvements de la caisse... Quant à la motricité, mieux vaut avoir le pied léger en mode « D », sous peine de voir les roues patiner ! Le jugement sera peut-être différent avec la future suspension adaptative.

Confort

Le confort de suspension est ferme, voire sautillant sur routes dégradés. Heureusement, l’ergonomie de conduite est plutôt bonne, grâce en soit rendue aux diverses commandes, intelligemment disposées. Mais les longs trajets peuvent être éprouvant pour les cuisses, qui ne bénéficient pas d’un maintien optimal du siège. L’habitabilité est correcte, même à l’arrière où l’Alfa fait mieux que la Mini, avec notamment la possibilité d’embarquer un cinquième passager... Enfin, sur de courts trajets s’entend ! Le coffre est vaste mais souffre d’un seuil assez haut. Les impératifs d’une ligne aussi ravageuse... Tant qu’on y est, regrettons la visibilité de trois quart arrière, qui pâtit d’épais montants C...

Reste à considérer un point sur lequel les Italiens excellent : l’ambiance ! Et là, c’est cette fois encore, parfaitement réussi et de bon goût. Si certains plastiques durs font « cheap », la planche de bord peut bénéficier d’un plastique moussé façon carbone du plus bel effet. Rajoutez à cela de mignons petits compteurs rédigés en Italien ainsi qu’une présentation globale attrayante et vous obtiendrez une voiture dans laquelle il fait bon vivre ! A l’avant du moins ! A l’arrière, mieux vaut ne pas être claustrophobe...

Tarifs et équipement

L’Alfa reste un peu moins chère que la Mini, avec un prix de base de 15.000 € pour la 1.4 l 78 ch. Des tarifs qui grimpent jusque 20.000 € pour la Diesel Distinctive. Deux finitions sont proposées : Progression et Distinctive. La première offre déjà les 6 haut-parleurs, la radio MP3, l’ordinateur de bord, la banquette arrière rabattable (ainsi que l’assise). Mais il faudra mettre la main au portefeuille pour bénéficier de la climatisation, du volant gainé de cuir, des jantes alliage,… Quant à notre version 1.4 Turbo, les tarifs démarrent à 17.900 € pour la version Progression et aboutissent à 19.400 € pour la Distinctive.

La consommation de ce moteur est assez raisonnable, compte tenu de la puissance, avec une moyenne de 8,2 l/100 km. Alfa annonce 153 grammes de CO2 au kilomètre.

Conclusion

Belle et racée, l’Alfa MiTo est une réussite esthétique. Une voiture que le cœur achète et tellement différente des nombreuses compactes sans âme peuplant le marché. Si les plus pointilleux se montreront un peu critique envers son châssis, les autres seront enchantés par son moteur rageur, son côté incisif et sa présentation générale.