Plaisirs vintage !

Quelle gueule !

Contrairement aux Mustang et Challenger, officiellement non importées en Europe, la Camaro sera distribuée par une vingtaine de concessionnaires dans notre plat pays ! Une excellente nouvelle pour les nostalgiques, car la robe de la mouture actuelle rappelle incontestablement la première du nom ! Et quelle gueule ! Regard agressif, ailes musclées, poupe trapue, jantes démesurées (20 pouces, cher lecteur, si, si !), il y a tout ce qu’il faut pour épater la galerie ! Sa présence sur la route est d’autant plus impressionnante que les dimensions sont à l’échelle du pays d’origine : 4,84 m de long, 1,92 m de large et 1,36 m de haut.

Quel moteur !

Si les coupés européens et nippons suivent la politique de downsizing, avec des moteurs riquiquis, mais suffisamment costauds et assez sobres, cette Camaro, quant à elle, tourne le dos à cette tendance pour revenir aux bonnes vieilles méthodes : un bon gros V8 issu de la Corvette, d’une cylindrée de 6,2 litres ! Rayon sophistication, on est encore à l’ère de la charrette à bras : arbre à cames central, deux soupapes par cylindre, injection indirecte… Bref, vintage on a dit ! Question puissance et couple, la cylindrée permet toutefois d’obtenir des valeurs conséquentes : 432 chevaux et 569 Nm ! La version équipée d’une boîte automatique fait chuter ces valeurs à respectivement 405 et 556. Car oui, la belle est disponible au choix, avec une boîte manuelle ou automatique, toutes deux à 6 rapports.

Petit détail assez rigolo : la Camaro n’est disponible qu’avec le gros V8 chez nous. Aux Etats-Unis, un V6 de 312 chevaux est également proposé.

Bling-bling !

Bon, après vous avoir parlé de la bête, il est temps de grimper à bord ! Dedans, l’ambiance est clinquante comme seuls les Américains savent la faire. On y trouve du bon (cuir de série avec quelques inserts sur la planche de bord) et du très nettement moins bon, avec du plastique peint bon marché pullulant un peu partout ! Et je ne vous parle pas des manomètres de la console centrale, au design de minuterie de cuisine des années 80 ! Mais question habitabilité, c’est royal, du moins à l’avant. A l’arrière, c’est tout de même assez serré, au vu des dimensions. Quant au coffre, il n’a rien d’exceptionnel !

Il fait beau, c’est le moment d’ôter le toit ! La manœuvre est électrique, mais n’oubliez pas de retirer manuellement le couvre-capote ! Ce qui sera vite considéré comme fastidieux à l’heure où le tout-électrique règne en maître !

Vraoum ?

Un bon gros V8 qui expire au travers d’une double ligne d’échappement, ça doit sonner sourdement ! Et bien… Pas tant que ça. Petite déception à la mise en route, le grondement du moteur se fait velouté et très civilisé. Première enclenchée, en route ! Il faut bien le reconnaître, la combinaison d’une masse colossale pour ce cabriolet (près de 1,9 tonne), d’un moteur certes copieux mais atmosphérique ainsi que des gros boudins arrière ne donne pas l’impression d’être submergé par la puissance au démarrage ! Si l’Europe bénéficie d’un pont court, la boîte tire malgré tout très long : en clair, les sensations sont assez gommées et les montées en régimes n’ont rien de brutal…

Déception ? Oh que non ! Car poussez le gros V8 dans les tours et il retrouve sa voix caverneuse, assortie à quelques explosions à l’échappement au lever de pied ! Ouf, le spectacle auditif est toujours assuré ! Dedans, la sensation de poussée est clairement perceptible, accentuée par le capot dressé vers l’horizon !

Virage, droit devant !

Si jadis, il convenait de réciter son chapelet avant d’aborder un virage au volant d’une Américaine, la bonne nouvelle, c’est que ce n’est désormais plus le cas ! Certes, une telle masse impose une certaine inertie en conduite très dynamique, mais l’ensemble reste parfaitement homogène et équilibré ! On prend même plaisir à bousculer la chose… Qui reste confortable en toute circonstance ! Du beau travail, messieurs…

Tarif cruel pour la concurrence !

38.500 € pour le coupé et 43.500 € pour le cabriolet ! Non, vous ne rêvez pas, le tarif est tout simplement hallucinant ! Complètement hors concurrence, la Camaro profite pourtant d’un équipement sympathique : cuir, climatisation, USB, xénon, jantes de 20 pouces, rétroviseur photochromatique, affichage tête haute (« head-up display » pour les intimes)…

Rayon consommation, il n’y a rien d’illogique : un gros V8 et une masse importante, ça boit ! Bref, Chevrolet annonce une moyenne de 13,1 l/100 km pour la boîte auto et un litre de plus pour la boîte manuelle. Question émissions de CO2, on navigue entre 304 et 329 g/km… Outch !