Essais

Mazda MX5 vs MG Midget 1977 (2/2)

Par définition, un roadster est un engin qui fait la part belle au plaisir de conduite. Quatre roues, un moteur vaillant, deux sièges, un poids contenu et une capote pour couvrir le tout en sont les ingrédients essentiels ! Des engins spartiates, dont la simplicité de conception n’a d’égal que leur agrément de conduite. Si ce genre automobile remonte aux prémices de l’automobile, le concept de base n’a pas réellement changé. Pour le prouver, nous avons comparé deux modèles qui, s’ils ont plus de 30 ans d’écart, gardent la même philosophie. Tant la Mazda MX5 que la MG Midget représentent l’accès à ce monde particulier...
  • Piette François
  • 16 octobre 2008
  • MG
MG Midget
  • Charme envoûtant
  • Cote abordable –
  • Moteur souple
  • Simplicité technique
  • confort inexistant –
  • Fiabilité
Mazda MX-5
  • Ergonomie

Comportement routier

C’est sur ce point également que l’on constate le progrès réalisé en trente ans... Il est vrai que la conception des trains roulants de la MG remonte aux années 50 et cela se sent immédiatement sur la route ! Son essieu arrière rigide et ses ressorts à lames n’ont évidemment pas l’efficacité des quatre roues indépendantes de la Mazda ! En revanche, question sensations... on est servi !

La Mazda est un véritable kart à emmener, très progressive dans ses réactions. La direction est directe et vive, et permet de placer efficacement le petit bolide. Il suffit de regarder le virage pour que la MX-5 s’y place idéalement ! Un régal ! L’efficacité atteint des sommets, sauf peut-être, sur routes bosselées, où l’amortissement aura parfois de la peine à contenir certains mouvements de caisse.

Sur la MG, comment dire... Le comportement est... différent ! Tout d’abord, prière de faire attention aux chaussées humides ou bosselées, où l’adhérence est plutôt précaire ! Les pavés sont particulièrement redoutables, induisant une précision très relative dans la conduite... La direction, non assistée évidemment, n’est pas trop lourde à l’arrêt et apparaît très directe. Si la voiture est équilibrée, cela semble dû au bon guidage de l’essieu arrière rigide. Ce dernier se rappellera toutefois à votre bon souvenir sur les ornières, où il faudra juste s’armer de patience en attendant que les roues reprennent contact avec le sol... Ça fait crac-boum-hue, mais ça finit par passer ! Si l’efficacité est évidemment à des années lumières de la moindre petite citadine actuelle, la MG a le mérite de procurer des sensations incroyables à des vitesses on ne peut plus raisonnables ! En voilà une que votre permis remerciera ! Quant aux freins, il n’en ont que le nom, tant leur efficacité semble dérisoire face aux produits modernes. Anticipation, maître mot...

Et le confort dans tout cela ?

Très honorable pour la Mazda, hormis le problème déjà cité de la position de conduite pour grands gabarits... L’insonorisation est bonne, surtout avec le toit rigide, et seul le moteur pourra paraître assez bruyant. La climatisation fonctionne à la perfection, toit ouvert comme fermé. Les espaces de rangements sont comptés et peu spacieux. La sellerie maintient bien le corps et les longs trajets semblent envisageables.

Evidemment, les longs trajets sont à oublier avec la MG, à moins de connaître un excellent kinésithérapeute sur votre lieu de destination. Le confort de suspension n’est pas si mauvais, mais la position de conduite est plutôt fatigante. Les sièges, glissants, n’offrent de plus, aucun maintien... Quant à l’insonorisation... C’est tout un poème ! Entre le ronflement sourd de l’échappement, le sifflement du pont, les bruits d’air envahissants, le claquement de la capote et les cliquettements en tout genre, les oreilles auront vite fait de siffler ! L’isolation est nulle, ou presque, l’alignement de la capote avec les vitres et la carrosserie laissant des jours se comptant en... centimètres ! En d’autres mots, à la moindre ondée, la voiture se transforme en pisciculture ! Le chauffage ne vous sera pas d’une grande aide, si ce n’est lorsqu’il s’agira de... refroidir le moteur !

Tarifs et entretien

Pour 21.690 €, vous êtes l’heureux propriétaire d’une MX-5 de base, équipée du 1.8 l et de la capote souple. Le 2 l représente, à finition égale, un investissement de 1.800 €, ce qui semble en valoir la peine, tant ce moteur permet de mieux exploiter l’excellent châssis. Le toit en dur, quant à lui, coûte 2.600 €, ce qui paraît un peu cher.

Sur le marché des véhicules de collection, la Midget 1500 n'est encore trop cotée, 6.000 € semble être une somme correcte pour se rendre acquéreur d’un bel exemplaire. Evidemment, question fiabilité, la petite anglaise ne joue pas dans la même cour que la Mazda, qui présente une régularité de montre suisse. Un roadster anglais de cette période perd irrémédiablement de l’huile, rouille de manière maléfique, demande un entretien très fréquent (tous les 5.000 km) et des petits soins extrêmement réguliers. Prière de particulièrement soigner le circuit de refroidissement, ainsi que le réglage allumage/carburation. Heureusement, les pièces sont nombreuses, facilement disponibles (ce qui est heureux, diront les mauvaises langues...) et vraiment bon marchés. Si les moteurs Austin des précédentes générations sont réputés pour leur fiabilité, le bloc Triumph 1500 qui nous occupe ici, a une réputation nettement plus sulfureuse ! Les régimes élevés sont strictement bannis et l’entretien doit être scrupuleux ! Et puis, il y a l’électricité... On pourrait écrire un roman entier à ce sujet, l’exemplaire présenté ici s’étant révélé particulièrement facétieux depuis son acquisition ! Tout marche, mais rarement en même temps ou au bon moment ! Entre les essuies-glaces qui se mettent à fonctionner en lieu et place des clignotants, du klaxon qui hurle alors que j’avais simplement voulu exécuter un appel de phare,... Tout est possible ! Même le feu électrique ! Schéma électrique et multimètre sont indispensables à chaque voyage ! Enfin, notez, que la Midget 1500 n’a jamais été importée sur le continent européen, que les versions américaines sont moins puissantes, mais bénéficient d’une conduite à gauche et... d’un troisième balais d’essuie-glace ! Quant aux Midget antérieures, avec pare-chocs chromés, elles peuvent prétendre jusqu’à 10.000 € environ, voire plus.

Vient le sujet de la consommation qui révèle une étonnante surprise : elles font toutes deux, jeu égal ! Il faut en effet, pour l’une comme pour l’autre, tabler sur une moyenne de 8 l/100 km.

Conclusion

Le temps passe, mais l’esprit demeure. Aujourd’hui comme hier, la recette est la même et donne le sourire à l’heureux élu qui ira s’installer derrière le volant. Forcément égoïstes, ces deux voitures n’ont d’autres objectifs que de procurer des sensations. La Mazda est un summum d’efficacité, se maniant avec simplicité et présente une fiabilité qui n’est plus à démontrer. Avec la MG, c’est un véritable voyage dans le temps que l’on effectue ! L’efficacité est à mille lieues, tout comme le confort, mais bon dieu, quelle griserie ! Evidemment, son âge et sa technique demandent une conduite attentive et un entretien soutenu, mais elle saura vous le rendre en retour... Deux époques, deux emplois différents, un même objectif : que le plaisir de conduite demeure.

MG

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: François Piette.

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