Essais

Audi R8 Spyder : Allegro molto vivace !

Les cols de montagne catalans doivent encore résonner de nos vrombissantes mécaniques. Cheveux au vent, V10 dans l’air et châssis plaqué au sol : la R8 Spyder vous emmène rapidement au septième ciel automobile. On vous fait le tour ?

  • Piette François
  • 19 octobre 2016
  • Audi
2,6
score VROOM
  • 4,0
    Performance
  • 0
    Tenue de route
  • 4,0
    Confort
  • 5,0
    Équipement
  • 0
    Sécurité
  • 3,0
    Prix/Qualité
  • 0
    Consommation
  • 5,0
    Global
Avantages et inconvénients
  • Comportement bluffant d'efficacité
  • Confort préservé
  • Finition
  • Moteur enthousiasmant (caractère, sonorité)
  • Technologie embarquée
  • Coffre limité
  • Coffre réduit
  • Consommation vite affolante
  • Ergonomie du système multimédia
  • Manque de discrétion au démarrage
  • Quelques options mesquines
  • Quelques turbulences (décapoté)

L’Audi R8, vous connaissez. Probablement, surtout dans sa version coupé. La version Spyder, pensez-vous, pourrait se résumer à un simple décapsulage. Mais non, le tronçonnage s’est effectué dans les règles, tradition allemande oblige : plus rigide de 50 % que le précédent modèle, cette nouvelle venue est également plus légère (de 25 kg) et plus nerveuse (deux dixièmes de seconde de gagnés sur le 0 à 100 km/h). Et surtout, histoire de satisfaire les irréductibles passionnés, un formidable cœur palpite sous le long capot arrière.

Difficile de longer les murs !

Si le coupé est impressionnant, notamment avec ses courbes musclées et sa baie arrière vitrée exposant le V10 sous vitrine, le Spyder en rajoute encore une couche. Semblant tapie sur le sol, à l’instar d’un fauve prêt à bondir sur sa proie, la R8 Spyder impressionne par sa largeur et aussi, par sa poupe : on pourrait y faire atterrir un Airbus A380 ! Et si la vitrine disparaît, c’est parce que le toit en fait autant : en vingt secondes, la capote souple se rabat derrière les sièges. Une manœuvre qui peut être opérée jusqu’à 50 km/h.

Dans le vif du sujet

Venons-en à la partie qui nous intéresse le plus : le moteur ! Contrairement à ses concurrentes, la R8 semble encore hermétique à toute idée de suralimentation. Comprenez que, débarrassé de turbos, le V10 de 5,2 litres de la R8 semble plus réactif, plus volubile et plus musical que ses concurrents. Cela ne signifie toutefois pas qu’il soit dépourvu de technologie moderne, comme le prouve son double système d’injection, directe et indirecte.

Performances

Parlons chiffres : ce V10 dispose de 540 chevaux et 540 Nm à 6.250 tr/min. Exclusivement associé à une boîte S-Tronic à double embrayage et sept rapports, il va chercher les 318 km/h et promet un 0 à 100 km/h en 3,6 secondes. Les experts parmi vous se demandent peut-être si le Spyder est disponible avec la version « Plus » de ce moteur, développant quelque 610 chevaux. La réponse est… non, ce n’est pas la philosophie du cabriolet, plus axé sur le grand tourisme. Bon, cela étant dit, nous ne serions pas surpris qu’à l’avenir, une version spéciale voit le jour…

Finition au sommet

Si les quatre anneaux peuvent paraître « prolétaires » face à un cheval cabré, à un taureau furieux ou au blason d’une certaine marque de Weissach, sachez qu’Audi met tout le monde d’accord lorsqu’il s’agit de concocter des habitacles. Du cuir à profusion, une qualité d’assemblage digne de l’aéronautique, une technologie au sommet et une instrumentation digitale qui reprend également le système multimédia, le « Virtual Cockpit » en Audi dans le texte. Léger bémol : une position de conduite un brin trop haute pour les plus grands d’entre nous.

Coup de gueule

Le démarrage n’est pas anodin : après avoir pressé la pédale de frein et enfoncé le bouton de mise à feu sur le volant, le V10 éructe dans un grondement saisissant. Voilà, avant même d’avoir parcouru le premier mètre, le décor est planté. Question discrétion, on connaît mieux, mais après tout, cette belle Allemande n’est pas taillée pour cela.

Confort étonnant

Allons-y en douceur pour apprendre à mieux connaître la bête. Sur un train de sénateur, la R8, en dépit d’une puissance ahurissante, se laisse conduire comme n’importe quelle citadine. Sur le mode confort, la boîte égrène les rapports en douceur, l’amortissement reste prévenant (adaptatif en option) et l’échappement musèle le volcanique V10. On se plait alors à profiter de l’excellente installation Bang & Olufsen qui va jusqu’à introduire des haut-parleurs dans les appuie-têtes.

Concert assourdissant !

Quittons les milieux urbains et fréquentés pour mettre le cap sur les cols de montagne : dans ces conditions, le potentiel de la R8 se révèle pleinement… Un potentiel tellement énorme que son exploitation paraît absolument impensable sur route ouverte ! Souple et docile à bas régimes, le V10 entame un concerto réjouissant au-delà de 4.000 tr/min : hurlant sa joie d’une voix cristalline, il vire aux aigus dévastateurs jusqu’au rupteur à 8.250 tr/min et pétarade comme une voiture de WRX au lever de pied.

Une telle joie de vivre ne peut venir que d’un moteur atmosphérique. Alors oui, on connaît plus percutant à bas régimes, mais pas plus rageur en haut ! La boîte rajoute quelques couches au spectacle, en claquant ses rapports à la vitesse de l’éclair et en donnant le petit coup de gaz au rétrogradage.

Efficacité diabolique

Et le châssis ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette version découverte ne semble pas avoir perdu beaucoup d’efficacité par rapport au coupé ! Très rigide, la R8 plonge dans les courbes avec assurance et en ressort comme un missile, grâce à sa transmission efficace qui cherche constamment la roue qui motrice le mieux. Le châssis standard digère efficacement les mouvements de caisse, mais avec l’option « Magnetic Ride », l’efficacité atteint un niveau encore supérieur sur le mode sport !

La météo catalane étant, ces temps-ci, aussi changeante qu’un discours politique, il nous a été permis de tester l’efficacité diabolique du mode Performance-Dry (pour sol sec), alors que l’équilibre se révèle plus sous-vireur et plus rassurant sur le mode Performance-Wet (sol humide). Dans tous les cas, la R8 se veut plus sécurisante que joueuse : l’efficacité est telle que son comportement reste d’une stabilité de roc. Les amateurs de « drifts » devront donc bousculer la belle pour la faire adopter une posture que la bienséance nous interdit de décrire davantage…

Conclusion

A 180.500 €, cette Audi s’affiche à un tarif que ne renieraient pas certaines de ses camarades au blason plus prestigieux. Et à raison ! Bestiale dans son style et dans son efficacité, la R8 n’a rien à envier à ses camarades au sang bleu. Au contraire : aussi surprenant que cela puisse paraître d’une marque aussi technologique qu’Audi, c’est le V10 atmosphérique qui fait toute la force de ce modèle, avec un caractère « old-school » qui ravira vos oreilles… Et avec cette version décapsulée, les sensations sont décuplées, alors que l’efficacité n’y laisse quasiment aucune plume ! 

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À propos de l'auteur : Piette François

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