BMW 520d vs Jaguar XF 20d : Le monde à l’envers ?

En plus de quarante ans de carrière, la BMW Série 5 a déjà séduit près de 8 millions de clients en misant principalement sur son potentiel dynamique. La septième génération annonce dorénavant un tournant important : cette fois, la grande routière intègre dans son cahier des charges les prémices de la conduite autonome au même titre que les capacités dynamiques. Tout un symbole !

Commercialisée pour la première fois en 2007, la XF inaugurait quant à elle le nouveau style de Jaguar sous l’impulsion du designer Ian Callum. Cette silhouette ayant séduit plus de 280.000 clients à travers le monde, Jaguar n’a pas estimé nécessaire de la modifier fondamentalement au moment de refondre le modèle en 2015. Cela dit, si la deuxième XF du nom conserve globalement la même apparence que celle de sa devancière, elle jouit de « dessous » entièrement refondus. Et sensiblement allégés !

Finition, équipement : avantage BMW

On l’a dit : la septième Série 5 du nom s’ouvre aux prémices de la conduite autonome et multiplie les aides électroniques. Pour se détendre dans les embouteillages ou sur les autoroutes monotones, on peut dorénavant laisser la main à l’assistant proposé dans le « Safety Pack Plus ». En piquant les derniers gadgets électroniques en vogue à sa grande sœur Série 7, la Série 5 peut également se muer en un écrin connecté ultra high-tech. La « 5 » pourra, par exemple, vous obéir au doigt (pour la faire avancer seule dans une place de parking via la smart-key) et à la main (changer de station radio d’un mouvement de poignet devant la console centrale par exemple).

Même si elle se révèle globalement bien équipée, la Jaguar XF ne peut rivaliser avec cette armada optionnelle. Si on est prêt à s’alléger d’une valise d’euros en sus du prix de base, BMW se montre de loin le mieux armé. Soulignons également l’excellente finition de la nouvelle Série 5. À nouveau, la XF ne peut tenir la comparaison sur ce point…

Confort : avantage BMW

Au fil du temps, la Série 5 est devenue un beau bébé. Ce long carrosse s’étend dorénavant sur près de 5 mètres (4,93m) et offre une belle habitabilité. Dans le même temps, il assure un niveau de confort de plus en plus ouaté. Basée sur la récente plateforme de sa grande sœur Série 7 (mais sans en reprendre les matériaux « exclusifs »), la nouvelle Série 5 peut s’équiper de suspensions pilotées particulièrement filtrantes. Dans le même temps, l’insonorisation (principalement des mécaniques diesel) progresse sensiblement par rapport aux précédentes générations. Voilà un cocon confortable qui permet d’avaler des kilomètres à la pelle sans fatigue.

Même si elle conserve environ les mêmes dimensions (-7 mm en longueur) que celles de sa devancière, la deuxième XF du nom s’étend sur 4,95m et profite de son empattement étiré de 5 cm pour offrir une excellente habitabilité. Dans les deux cas, le coffre est généreux : 540l pour la Jaguar et 530l pour la BMW. Si elle peut également compter sur un amortissement piloté, la Jaguar se montre globalement un peu plus ferme que l’Allemande. L’insonorisation du quatre cylindres diesel déçoit également à ce niveau de gamme. Surtout à froid.

Moteur : avantage BMW

Ces deux grandes routières profitent de six cylindres diesel particulièrement explosifs et séduisant. C’est surtout le cas chez Jaguar. Son V6 3.0l développant 700 Nm de couple transfigure vraiment la XF et assure des prestations très soutenues. Le six cylindres en ligne 3.0l diesel de la BMW Série 5 nous avait semblé plus « policé » lors de notre courte prise en main.

Mais comme nous avons décidé de confronter nos berlines animées par leurs quatre cylindres diesel, force est de constater que c’est la maison bavaroise qui se montre la plus convaincante. Le 2.0l diesel 190 ch BMW est nettement plus discret dans l’effort que le 2.0l diesel Ingenium 180 ch de Jaguar, plus sonore et rugueux. Le bloc BMW affiche également l’homologation CO2/km la plus basse : 109 contre 114g, voire 102g contre 104g pour les versions « éco » (en 163 ch chez Jaguar).

Comportement routier : avantage Jaguar

Allégée de près de 200 kg par rapport à sa devancière grâce à sa nouvelle plateforme en aluminium, la XF a vu dans la foulée sa rigidité augmenter de près de 30%. La XF s’équipe, en outre, du train avant développé pour la sportive F-Type, d’un train arrière à bras intégrés en aluminium très moderne, d’un amortissement piloté (optionnel) et d’un répartiteur vectoriel de couple. En pratique, on se retrouve au volant d’une berline d’une agilité référentielle malgré ses près de 5 mètres de long.

Clairement, cette fois, c’est la BMW qui ne suit plus le rythme ! Certes, la grande béhème reste globalement dynamique et plaisante à conduire quand les conditions le permettent. Mais son train avant n’assure pas le même tranchant que celui de la XF tandis que son maintien de caisse reste toujours un peu moins efficace en conduite soutenue.

Budget : avantage Jaguar

De base, BMW propose sa 520d en boîte manuelle à partir de 47.950€. Comptez 50.250€ pour la version équipée de la boîte automatique d’origine ZF à 8 rapports. Jaguar se montre moins exigeant. On peut déjà jouir des services de la XF 20d 180 ch moyennant 42.790€ voire 45.290€ si l’on retient la même (excellente…) boîte automatique ZF.

Soulignons tout de même que, pour une fois, BMW ne se montre pas avare en équipement de série. Toutes les BMW Série 5 jouissent, par exemple, d’un freinage automatique d’urgence, de huit airbags, de phares LED, d’un système de navigation, d’une climatisation automatique bizone, des capteurs de parking avant/arrière, du limiteur/régulateur de vitesse avec fonction de freinage, des capteurs de pluie et de luminosité etc.

Conclusion : avantage BMW

Même si la nouvelle BMW Série 5 reste évidemment plaisante à manier, il n’y a pas photo : la Jaguar XF se pose clairement en référence dynamique du segment des grandes routières. Quel tranchant ! Les amateurs de conduite qui cherchent une berline « grisante » ne devraient plus hésiter à abandonner les concessions BMW pour pousser la porte d’un show-room Jaguar. Mais pour tous les autres, ceux à la recherche d’une voiture avant tout confortable, parfaitement insonorisée et finie, la Série 5 reste un maître achat.