Mazda se jette à son tour dans le segment, très tendance, des SUV compacts avec un alléchant CX-3. Misant sur un style dynamique, parviendra-t-il à détrôner le populaire Captur de Renault ? D’autant plus que ce dernier s’offre, enfin, un nouveau moteur diesel plus puissant !
Inutile d’insister sur l’importance du segment des SUV compacts en Europe. Les prévisions annoncent une croissance exponentielle de ce segment dans les prochaines années. Rien qu’en Belgique, il s’en est immatriculé plus de 26.000 unités en 2014 contre… 1.740 unités en 2009. Pour 2015, on devrait dépasser la barre des 30.000 immatriculations. Sur les six premiers mois de l’année, c’est le Renault Captur qui se montre le plus populaire (3.943 unités), juste devant le Peugeot 2008 (3.754 unités) et l’Opel Mokka (3.713 unités). Le Mazda CX-3 viendra-t-il jouer les troubles fêtes ? Et avec quels arguments ?
Même si ce critère reste éminemment subjectif, la première qualité frappante du CX-3… c’est son style ! Assumant parfaitement sa totale incapacité à partir crapahuter en-dehors des sentiers battus, le petit SUV japonais conserve une faible garde au sol et affiche un pavillon assez bas. Il ne se montre du coup pas aussi à l’aise que le Renault Captur au moment d’aborder des chemins creux.
Avec sa garde au sol généreuse de 20 cm, le Captur se révèle pratique à la campagne. Mais également dans la « vraie » vie d’un automobiliste amené à croiser le fer avec des gendarmes couchés, trottoirs, pentes de garage et autres obstacles qui risquent de racler les pare-chocs…
Attention à ne pas succomber à tout excès d’optimisme tout de même : élaboré sur la base de la Clio, le Captur doit toujours se contenter de ses roues avant motrices contrairement au CX-3 qui peut, caractéristique assez rare dans le segment, crapahuter « quatre à quatre ». Le SUV Renault peut tout de même s’équiper d’une attelle électronique (un anti-patinage calibré pour les revêtements glissants) pour tenter de conserver la meilleure motricité possible au détour d’une marre de boue ou d’une route enneigée.
Cet « Extended Grip » se couple à une monte pneumatique M+S. On n’atteint pas l’efficacité d’une transmission intégrale, bien sûr. Mais le coût de l’équipement reste bien moins onéreux. Avec ses quatre roues motrices, le CX-3 affiche un tarif qui commence à s’envoler : 26.190€ alors que le prix de base de nos versions diesel 105/110 ch, en deux roues motrices, tourne plutôt autour des 22.000€.
A bord, on retrouve deux philosophies différentes. Assez bas, le Mazda CX-3 ne donne pas vraiment l’impression de dominer la route. Les conducteurs rassurés par une position de conduite surélevée préféreront le Captur. Ses sièges sont positionnés 10 cm plus haut que dans une Clio. Par contre, le Captur déçoit côté qualité perçue : tous les plastiques paraissent creux et légers.
Le CX-3 soigne clairement plus la présentation de sa planche de bord. On flirte avec le premium (du côté équipement aussi, d’ailleurs). Le Captur se rattrape tout de même avec ses nombreuses astuces pratiques pour une utilisation familiale : le « tiroir à gants », remplaçant la traditionnelle boîte à gants, le revêtement de sièges « dézippables » (le tissu s’enlève pour être lavé en machine à 30°) ou encore la coque en plastique protégeant le dos des sièges avant…
Le CX-3 a moins la fibre familiale. Mais pour flatter le conducteur, il n’a pas son pareil : toutes les commandes tombent parfaitement en main. Que ce soient celles de l’info-divertissement pour les geeks ou le petit pommeau de vitesses pour les « pilotes » !
Bien qu’il soit nettement plus compact que le CX-3 (4,12m contre 4,28m), le Captur propose le coffre le plus vaste. Et de loin le plus pratique : son accès est relativement bas et le volume total peut passer de 377l à 450l grâce à la banquette coulissante sur 16 cm offerte en série. Le CX-3 perd ici des plumes…
A priori, le volume de 350l qu’annonce la fiche technique paraît relativement convenable. Mais sur les versions haut de gamme, comme notre modèle d’essai, le subwoofer du système Audio Bose installé sous le double plancher de coffre grappille une bonne partie de l’espace disponible. Et puis, le seuil d’accès haut-perché et l’ouverture assez étroite ne se révèlent pas pratiques à l’usage…
Au rayon des bonnes nouvelles mécaniques, on pointera l’arrivée d’une version 110 ch du 1.5 dCi sous le capot du Captur. Indiscutablement, le couple dCi 110/boîte 6 séduit sur la route. Il confère même des prestations quasi sportives au Captur.
Chez Mazda, le CX-3 s’équipe du tout nouveau 1.5l diesel Skyactiv. Une mécanique très « technologique », notamment si l’on considère son taux de compression étonnamment bas pour un bloc diesel (seulement 14,8 :1). Caractéristique qui le rend très rond et discret. Cette discrétion ne l’empêche pas de faire parler la poudre : développant 105 ch et parfaitement épaulé par une boîte manuelle 6 rapports au maniement irréprochable (rapide et consistant), ce petit bloc assure d’excellentes prestations.
On prend alors plaisir à manier ce petit CX-3 à la cravache sur les routes sinueuses. Il y fait preuve d’un bel équilibre et d’un train avant précis. Son assiette basse l’aide à sauter d’un virage à l’autre. D’autant plus que son amortissement est relativement ferme.
Face à lui, le Captur n’a toutefois presque pas à rougir côté dynamisme. Lui aussi offre un bel agrément de conduite. Il perd juste quelques points à cause d’un rendu moins naturel de sa direction (la consistance est un peu trop légère et artificielle) et d’un amortissement un peu plus figé, moins à l’aise au moment de digérer une route bosselée.
Vous aimez les voitures de caractère ? Le CX-3 est taillé pour vous : avec son allure charismatique, son penchant pour l’univers des « coupés » et son poste de conduite soigné, l’offre de Mazda évolue dans une sphère parallèle davantage axée vers les célibataires ou couples sans enfant. Pour une utilisation familiale, le Captur se révèle nettement plus adapté. Il se démarque grâce à des nombreuses astuces pratiques. A commencer par sa banquette coulissante proposée en série.
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