Essais

Ford Ranger 2016 : Une cocasse alternative !

Allez, c’est vrai, avouez que vous n’y avez jamais pensé : plutôt que de vous orienter vers l’un de ces sempiternels SUV, pourquoi ne pas la jouer baroudeur jusqu’au bout des pneus, avec un authentique pick-up ? Nous vous emmenons découvrir le Ranger, qui vient justement de profiter d’un rafraichissement.

  • Piette François
  • 26 février 2016
  • Ford
Avantages et inconvénients
  • Comportement sur route honnête
  • Compétant en tout terrain
  • Equipement complet
  • Moteur 3.2 tdci généreux
  • Prix/taxes intéressants
  • 3.2 tdci sonore
  • Boîte manuelle accrocheuse
  • Confort sautillant (à vide)
  • Encombrement handicapant

En Europe, et plus encore en Belgique, le Ranger, c’est le roi des pick-up avec sur notre sol, une part de marché de 27,8 % ! Ce mastodonte qui sillonne nos routes depuis 2001, s’est surtout fait connaître à partir de 2012 avec sa génération actuelle. S’il a incontestablement des airs US, sachez qu’il est vendu partout dans le monde, sauf… aux Etats-Unis justement. Au pays de l’Oncle Sam, ce sont les « F-Series » qui dominent, le marché des pick-up étant là-bas, absolument primordial.

Pour l’Europe, cela veut dire…

…Que vous n’y trouverez pas de V8 sous son capot ! Ford ne propose d’ailleurs que deux motorisations diesel, un 4 cylindres 2.2 TDCi qui a un peu gagné en muscle (160 chevaux et 385 Nm) mais surtout en consommation (6,5 l/100 km et 171 g CO2/km) et un 5 cylindres de 3,2 litres inchangé, qui débite toujours ses 200 chevaux et ses 470 Nm de couple. Chez nous, quasiment trois Ranger sur quatre sont équipés du moteur 3.2 TDCi… Merci la politique de taxation favorable aux utilitaires !

Transmission

Disponible avec une boîte manuelle ou automatique (6 rapports dans les deux cas), il fait transiter sa puissance sur les roues arrière. Il propose néanmoins une transmission intégrale et, pour les cas extrêmes, un réducteur qui permet de grimper aux arbres ! Ou presque…

Allons-y pour quelques chiffres utiles : capable de remorquer jusqu’à 3,5 tonnes (2.2 TDCi boîte manuelle excepté), il accepte plus d’une tonne de chargement dans sa benne. Bien entendu, celle-ci peut se voir couverte d’un hard-top ou d’un volet.

De quoi ça a l’air ?

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’au sein de la petite Europe, un pick-up, ça en impose ! S’il est considéré comme un « petit joueur » aux Etats-Unis, il reste impressionnant ici avec ses 5,36 mètres de long et ses 1,8 mètre de haut ! Sa calandre revisitée le rend plus agressif, alors que son habitacle paraît plus soigné que jamais. S’il est disponible avec deux cabines (double ou Supercab, avec portes arrière inversées), c’est la « double cab » qui remporte 98 % des suffrages !

Technologie et équipement

A bord, on retrouve tout l’équipement traditionnel d’une berline, à commencer par un système multimédia SYNC2 assez complet, un régulateur de vitesse adaptatif, un avertisseur de franchissement de ligne blanche et de fatigue, un capteur de pression des pneus, un système de reconnaissance des panneaux de limitation de vitesse, une caméra de recul et une alerte de collision frontale.

Haut perché

Vous aimez dominer la route ? Ici, vous êtes servi ! La position de conduite trahit le type de véhicule, mais les matériaux de bord, l’ambiance et l’équipement sont très proches d’une berline traditionnelle. Dépaysé ? Pas tant que ça, donc. L’espace habitable est très généreux (sauf aux places arrière pour le Supercab), mais au premier coup de clé, pas de doute, l’insonorisation semble moins performante qu’à bord d’une berline ! Et puis, benne vide, le confort reste malgré tout assez sautillant.

Dougdougdoug

Essayé sur route en version 3.2 TDCi en boîte manuelle, le Ranger fait preuve d’un comportement étonnant ! Equilibré, doté d’une direction presque précise, il n’est en rien un « boulet » lorsque se pointent dans le parebrise les virolos guillerets de nos Ardennes. Certes, la commande de boîte est un peu rétive, le 5 cylindres entonne une partition dès plus rocailleuses passé les 3.000 tr/min, mais au moins, ça vit ! Et puis, l’empattement très long prévient largement à temps que l’essieu arrière propulsif entame une légère dérobade… Bref, on s’amuse bien !

Quand le bitume s’arrête…

En hors-piste, il se montre bien plus compétant que l’immense majorité des SUV, grâce à son blocage de différentiel arrière et à son réducteur. Seul son encombrement peut poser quelques problèmes… Une petite boucle en 2.2 TDCi nous confirme que ce dernier est plus discret que le « gros » 3.2 TDCi, tant en terme sonore, qu’en terme de reprise. Si cela n’est pas un problème en soi à vide, nous supposons qu’une fois chargé, les 470 Nm du 3.2 TDCi sont les bienvenus…

Tarifs

La version de base (2.2 TDCi, manuelle, finition XL, Super Cab) n’est quasiment jamais commandée. Elle sert au moins à afficher un prix d’appel de 24.195 €, hTVA. Le haut de gamme, qui domine largement le mixte de ventes (3.2 TDCi, automatique, finition Wildtrak, double cabine), est affiché à 33.105 € hTVA. Considéré comme un utilitaire, le Ranger vous permet de profiter d’une politique de taxation pour le moins favorable.

Conclusion

Etonnement sympa à conduire sur la route, très efficace en dehors et doté d’un large équipement, le Ranger se rapproche de plus en plus des SUV qui pullulent sur nos routes. Au point de séduire cette clientèle ? Si cette dernière fait abstraction d’un confort un brin sommaire et d’un encombrement parfois handicapant, pourquoi pas ? D’autant qu’il profite de taxes au ras des pâquerettes, que sa tronche se veut racoleuse à souhait et qu’il est plutôt bien tarifié.

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À propos de l'auteur : Piette François

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