Essais

Seat Ibiza Cupra : Crème catalane

Malmenée par une concurrence sans cesse plus féroce, l’Ibiza Cupra leur répond avec un moteur plus gros et quelques aménagements de saison. Les 192 chevaux sont-ils suffisants pour affronter les Ford Fiesta ST, Renault Clio RS et autres Peugeot 208 GTI ?

  • Piette François
  • 18 novembre 2015
  • Seat
2,4
score VROOM
  • 4,0
    Performance
  • 0
    Tenue de route
  • 3,0
    Confort
  • 4,0
    Équipement
  • 0
    Sécurité
  • 4,0
    Prix/Qualité
  • 0
    Consommation
  • 4,0
    Global
Avantages et inconvénients
  • Commande de boîte manuelle agréable
  • Confort préservé
  • Finition de bon niveau
  • Moteur souple et très disponible
  • Prix attractif
  • Ambiance terne dans l'habitacle
  • Endurance freinage
  • Equilibre un peu pataud
  • Manque de caractère ?
  • Train avant perfectible/xds castrateur

Exit, le petit 1.4 TSI de 170 chevaux ! En dépit de sa grande nervosité, ce moteur ne faisait pas le poids face aux 1.6 turbo de la concurrence, débitant généralement 200 chevaux. Seat reprend la solution également appliquée à la Volkswagen Polo GTI, à savoir un 1.8 turbo essence ! Armée de ce moteur, le duo Polo GTI/Ibiza Cupra est donc doté du plus gros moulin du segment…

Rondeur avant tout !

Si son moteur est le plus gros, il n’est pas le plus puissant de la catégorie pour autant ! En effet, et en dépit d’évolutions poussées, ce petit bloc ne fournit « que » 192 chevaux au régime très paisible de 4.300 tr/min (et constamment jusque 6.200 tr/min). Plus tranquille que les blocs assez agités de la concurrence, il se démarque par son couple de 320 Nm disponible dès 1.450 tr/min, soit une évolution de 70 Nm par rapport au précédent modèle ! Un vrai diesel !

Retour à la boîte manuelle

Jadis, le 1.4 TSI était exclusivement associé à la boîte DSG à 7 rapports. Changement de philosophie car ce gros moulin abandonne l’unité automatique pour une boîte manuelle à 6 rapports sans autre choix possible. Une évolution curieuse à l’heure actuelle, surtout que la souplesse du nouveau moteur se marierait idéalement avec une boîte automatique.

Fiche technique séduisante

Avant d’en prendre le volant, nous devons avouer avoir été séduits par la fiche technique : un moteur plus puissant et plus fort en couple, le retour à une boîte manuelle, un amortissement à deux positions (confort et sport) et surtout, une masse totale qui ne prend qu’un petit kilogramme ! Avec pareille fiche technique, on se dit que cette Ibiza devrait enfin rendre ses lettres de noblesse à l’appellation « Cupra »…

Une conduite très différente

Dès le démarrage, on se doute que l’on a affaire à une voiture radicalement différente. Le précédent 1.4 TSI imposait une conduite nerveuse pour préserver un rythme dynamique. Un moulin hargneux qui ne donnait le meilleur de lui-même qu’en haut du compte-tours ! Le nouveau venu change radicalement la donne : avec lui, dès le régime de ralenti, on ressent sa formidable disponibilité. Même amputée de sa boîte automatique, l’Ibiza Cupra nouvelle mouture se veut donc plus souple et plus douce à conduire.

Gaz à tous les étages !

Peu importe le rapport, le 1.8 TSI dispose de ressources réjouissantes ! On se plait dès lors à rouler souplement, à enrouler les virages sur le couple quand à bord de la précédente version, on s’obstinait à taquiner la zone rouge. Une conduite moins virile qui plait davantage au châssis… et aux passagers ! La sonorité, à l’image du caractère moteur, se compose de notes chaudes et rondes principalement axées sur les graves.

XDS castrateur

En cherchant les limites de la bête sur route sinueuse, on se rend rapidement compte que le train avant supporte mal le couplé débité par le moteur. En l’absence d’un véritable autobloquant mécanique, Seat compense (ou essaye de compenser) avec un système électronique qui freine la roue qui « cire » en virage. Baptisé « XDS », ce système n’est cependant pas entièrement convaincant.

En effet, à vouloir sortir la cavalerie en sortie de virage serré, le dispositif agit de telle manière que la voiture resserre la trajectoire, ce qui est une bonne chose, mais se voit aussi freinée dans son élan ! Et ça, c’est tout de suite moins réjouissant… Problème annexe : les freins s’évanouissent d’autant plus rapidement. La solution ? Enroulez sur un rapport supérieur.

Saine et prévisible

Ne jetons toutefois pas le bébé avec l’eau du bain, car le châssis n’est pas dénué de qualités. A la condition de sélectionner le mode « sport » sur parcours sinueux, la voiture maintient efficacement les mouvements de carrosserie et, au besoin, peut même légèrement gigoter du train arrière ! L’équilibre naturel est toutefois très typé sous-vireur.

Si jadis, la Cupra se présentait comme un engin intraitable à la suspension figée, les choses ont aujourd’hui sacrément évolué. En conduite détendue, la suspension en mode confort est même assez lâche ! Reposante à conduire, cette nouvelle Cupra se laisse donc conduire sur un filet de gaz… Ce qui n’est pas toujours facile à réaliser, accélérateur très réactif oblige ! Mais ici encore, la solution est toute trouvée : engagez le sixième rapport et vous n’aurez quasiment plus besoin de toucher au levier de vitesse !

Budget

A 21.705 €, l’Ibiza Cupra se positionne idéalement, côté tarif. Un tarif au ras des pâquerettes pour le segment, pourtant assorti d’une belle qualité de finition, en dépit d’une ambition fade pour un modèle sportif et qui plus est latin. L’équipement, lui, affiche complet et comprend notamment le nouveau système multimédia incorporant le « Full Link », soit le dispositif d’intégration complète de votre smartphone.

Conclusion

Si le label « Cupra » a laissé des souvenirs musclés dans les mémoires des amateurs, cette nouvelle venue se profile plutôt comme une GT. Une Grand Tourisme à l’orientation plus confortable que ses concurrentes plus rageuses et affûtées. Si la Cupra 2015 est plus performante que jamais, elle demande aujourd’hui une conduite plus souple et plus détendue ce qui, au final, colle nettement mieux avec les capacités du châssis. Il aura donc fallu attendre ce millésime pour que la petite bombe espagnole gagne en maturité et en homogénéité !

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À propos de l'auteur : Piette François

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