Esprit de conquête

Rudimentaire !

Forcément, avec un engin semblant sortir tout droit du paléolithique, difficile de faire le tour des technologies high-tech. Avec le Wrangler, il faut oublier la conduite presse-bouton et les gadgets en tout genre. Ici, c’est le conducteur qui est Roi et pour l’aider à surmonter des obstacles plus ardus que d’autres, il est possible de bloquer un différentiel, voire de passer en gamme courte. Via un bon vieux levier. Qui fait clonk et qui est physique à déplacer. On adore !

A la serpe !

Question design, on ne parle pas en terme de courbes douces, mais plutôt en terme d’angles droits… Sculpté à la hache, le Wrangler affiche une carrure typique et reconnaissable entre mille. Il n’est pas à proprement parler « sexy », mais affiche cette stature de colosse que rien ne peut arrêter. Reprenant certains traits des Jeep de la Libération, le Wrangler s’adresse à « celui qui sait ». Celui qui sait qu’il ne restera pas en plan, même s’il se décide d’escalader l’Everest, comme ça, pour le fun.

Vous avez dit « agricole » ?

Dog-dog-dog, non, point de mélodie en V8 majeur sous le capot, mais un son plus agricole, plus proche d’une génératrice que d’un moteur de voiture. Avec les nouveaux diesels somptueusement insonorisés, on a perdu l’habitude de ressentir certaines vibrations. Vintage ! Mais pas désagréable pour autant, l’amateur sensible y ressentira en effet le tournebroche capable d’emmener la carlingue jusqu’au bout du monde. En rien subtil ou délicat, mais d’une robustesse à toute épreuve. Ce moteur, détaillons-le : il s’agit d’un 4 cylindres de 2.8 l diesel, affichant 163 chevaux et un couple de 410 Nm à 2.000 tr/min. En terme de puissance spécifique et de raffinement, il est largué. Mais pour l’usage qui en est fait, il est parfait ! Son mot d’ordre, c’est la souplesse ! Aidé par une pédale d’accélérateur à la course incroyablement longue et par un moteur très coupleux, le conducteur voit sa tâche amplement facilitée lors des escapades hors bitume !

En boîte manuelle, s.v.p. !

Notre exemplaire était équipé de la boîte automatique à trois rapports (!) et overdrive, ce qui en fait 5 au total. De grâce, jetez-moi ça et commandez votre Wrangler avec une boîte manuelle à 6 rapports, d’autant que cette dernière est plutôt agréable et intelligemment étagée ! La boîte auto, en revanche, est digne des paquebots yankees rutilants des années 50 : lambinant paresseusement dans son bain d’huile, elle annihile sur le champs toute idée farfelue de conduite dynamique et impose un rythme de sénateur à la conduite sur routes. Un réducteur permet de se sortir d’une situation délicate.

Cabrio !

L’été est là, difficile de le nier avec les températures caniculaires que nous connaissons actuellement. Une envie de fraîcheur vous envahit ? Aucun problème, il vous suffit de déposer le toit en dur, et vous voilà en plein air ! Sur la version Hard-top, l’opération est relativement aisée. Bon, naturellement, ne vous attendez pas à pouvoir décapoter en attendant au feu rouge et en pressant un bouton. L’opération demande de dévisser deux boulons, de tirer sur quelques lichettes et de déposer les panneaux. Ça, c’est pour la partie avant, composée de deux panneaux. A l’arrière, ça se corse un brin, car le morceau est nettement plus gros et demande de déposer quelques visses. En ce qui concerne la version soft-top, il conviendra d’être un ardent pratiquant du camping pour y voir clair… Et d’avoir une patience d’ange ! Vous voulez encore plus de sensations ? Pas de problème, il suffit de démonter les portes ! Un vrai légo !

En route !

Sur route, le Wrangler ne se débrouille pas trop mal. Bon, évidemment, évitez de faire la comparaison avec un SUV dernier cri, cela serait cruel pour ce dernier des Mohicans. Pour le novice, le Wrangler est un engin d’un autre âge, à la direction floue, aux suspensions percutantes, au confort primaire et à l’insonorisation d’un autre âge. Soit… Pour l’expert de véhicule tout terrain, le Wrangler semblera bien guidé par ses essieux rigides, et suffisamment précis. Le confort est forcément relatif, surtout en ce qui concerne l’insonorisation. Mais vu le profil jurassique de la bête, difficile d’espérer autre chose, question isolement aux bruits de vent…

Hors route !

Là, forcément, c’est son terrain de chasse favori. Rien ne l’arrête. La boîte automatique, en revanche, se montre plutôt pénalisante, le glissement de son convertisseur de couple empêchant les évolutions précises. En gamme courte, le Wrangler arrache tout sur son passage ! Croisements de pont ? De la rigolade. Un mur à escalader ? Un jeu d’enfant. Là où les SUV trépassent, le Wrangler passe tranquillement.

Les prix

A 26.800 €, vous pouvez déjà vous offrir un Wrangler châssis court diesel à toit souple. Rajoutez 1.210 € pour le Hard Top (n’hésitez pas) et 3.000 € pour le châssis long à 4 portes. Trois niveaux de finition dans le meilleur des cas : Sport, Sahara et Rubicon.

Question consommation, prévoyez large : de 10 à 12 l/100 km.