Essais

Une Chinoise qui sort de l’ombre !

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les voitures chinoises ont connu un démarrage des plus laborieux en Europe ! Encore non homologuées pour le Vieux Continent, elles se faisaient remarquer par des résultats désastreux aux crash-tests de l’Euro NCAP. Bref, un démarrage en fanfare, mais pas dans le bon sens… Landwind l’a juré façon Armistice : plus jamais ça ! Ainsi, le constructeur revient en Europe avec un produit étudié pour les gamins difficiles que nous sommes : la CV9 ! Sous cette appellation obscure, un monovolume pouvant embarquer de 4 à 6 personnes.
  • Piette François
  • 05 juillet 2010
  • Landwind
Avantages et inconvénients
  • 6 places
  • Connexion usb
  • Encombrement/habitabilité
  • Fonctionnalité
  • Lpg disponible
  • Moteur assez vif (dans les tours)
  • Boîte trop courte
  • Direction et train avant
  • Insonorisation moteur
  • Qualité de finition médiocre
  • Siège conducteur
  • Tarif assez élevé

Premier en Europe !

Landwind est le premier constructeur chinois à débouler en Europe avec un produit homologué ! Pour ses débuts sur le continent, Landwind n’a pas voulu (re)louper le coche et s’est assuré de proposer un produit qui séduira les Européens. Ainsi, la CV9 a été dessinée en collaboration avec I.D.E.A., un centre de design italien, et ses moteurs ont été développés en partenariat avec F.E.V., une société allemande qui sous-traite quelques grands constructeurs européens. Bref, sur papier, ça démarre bien ! Probablement parce que le constructeur a songé à faire sous-traiter sur le Vieux-Continent…

« As easy as 1-2-3 »

Voilà le slogan de la firme, qui tente par là de prouver que choisir sa Landwind est une opération des plus faciles… Ce qui n’est pas faux, la gamme étant simplifiée à l’extrême : deux moteurs, deux niveaux de finition, 5 couleurs, et c’est tout ! Ah oui, la possibilité de rouler au LPG aussi. Pas de diesel à l’horizon, mais une promesse de variante électrique !

Et le service ?

Landwind espère compter à terme pas moins de 30 points de vente en Belgique et au Luxembourg. Un programme ambitieux, qui comprend également une garantie de 3 ans ou 100.000 km. Les premiers exemplaires seront disponibles à partir de septembre-octobre. Quant aux résultats Euro NCAP, ils ne sont pas encore divulgués à l’heure où ces lignes sont écrites. Landwind s’attend à 2 ou 3 étoiles. Ce qui est peu…

Et cette voiture, ça se présente comment ?

Question encombrement, la CV9 est compacte : 4,45 m de long, 1,77 m de large et 1,64 m de haut. C’est franchement très bien si l’on considère l’habitabilité intérieure ! Bon, on a beau nous dire que le dessin est italien, on a du mal à trouver une once de Donatello ou de Duccio dans les traits. Les lignes sont plutôt tendues, rappelant à certains égards la Kia Carens : pas exactement un chef d’œuvre de design donc, mais un certain classicisme pas forcément hideux. A regarder de plus près et les grimaces commencent à germer : la qualité de finition est loin d’égaler les standards européens comme le confirment les optiques mal découpées, les panneaux moyennement ajustés et la qualité perçue de l’ensemble.

  6, pas 7 !

Dans l’habitacle, la texture des sièges déroute : le revêtement de ces derniers est plus proche de l’éponge que du tissu ! Posez votre séant dessus et l’impression se confirme ! La banquette arrière ne peut accueillir que deux personnes, mais elles le seront dans d’excellentes conditions d’habitabilité. La troisième rangée est plus acrobatique à atteindre, mais affiche une sensation d’espace correcte. Jusque là, le bilan est plutôt positif… Là où ça dégringole, c’est quand on commence à parler de la finition intérieure : si le plastique du tableau de bord est plutôt flatteur, le reste n’est malheureusement pas à la hauteur. Les caches en tous genres sont souvent épris d’une certaine liberté, tout comme certaines poignées ; les plastiques sonnent creux et peu résistants : bref, c’est franchement pas terrible… Certes, des efforts considérables ont été enregistrés depuis l’apparition des premiers modèles sur notre continent, mais des progrès sont encore à envisager pour satisfaire le client tatillon qu’est l’Européen, voire le Belge en particulier.

Parlons confort !

La position de conduite est décente, mais elle aurait pu être meilleure si… j’avais pu débloquer la manette de réglage en hauteur du volant… ! L’ergonomie ne présente aucune grosse lacune et l’équipement de cette version Comfort est correct : air conditionné, senseurs de parking arrière, jantes alliage, verrouillage central avec télécommande, volant en cuir, radio MP3/USB,… Autant d’équipements qui manquent cruellement à la version d’appel, la « Base ». L’habitabilité, on l’a dit, est des plus correctes ! D’autant que la fonctionnalité est réelle, avec une banquette arrière largement coulissante et une troisième rangée se rabattant dans le plancher. En mouvement, la suspension est très tolérante, limite molle, mais le moteur a une voix rauque franchement envahissante, avec une période de résonance à 3.500 tr/min vraiment désagréable. Mais tout cela n’est rien en comparaison du gros défaut de cet habitacle : le siège conducteur, qui semble flanqué d’un réglage lombaire exagéré ! Ce dernier pourtant réglé au minimum, le conducteur n’a d’autres choix que de conduire cambré !

Les moteurs

La gamme démarre avec un 1.6 l essence de 97 chevaux et culmine avec un 2.0 l de 140 chevaux. Des motorisations classiques, sans grand chichi technologique, et répondant aux normes Euro IV. Les consommations et émissions ne sont connues que pour la motorisation de base : 7,9 l/100 km, soit 169 g/km. Pas terrible… Pour faire plus « éco », il est possible de commander une installation LPG, développée aux Pays-Bas.

En route !

Le moteur de notre mouture d’essai est le 1.6 l de base. Accouplé à une boîte de vitesses à 5 rapports, il paraît des plus vifs ! Et pour cause : l’accélérateur est réglé très agressif, de manière à ce que les premiers millimètres de la course de la pédale se révèlent des plus démonstratifs ! Mais ouvrez en grand et, forcément, c’est la déception. Toutefois, si vos oreilles tiennent le coup, osez le monter au-dessus de 4.000 tr/min, l’expérience mérite le détour : fébrile, le tourne-broche refile le Parkinson à toute la caisse tout en hurlant son mécontentement, mais force est d’admettre que les reprises sont dès lors des plus convaincantes ! Mais un petit tour sur autoroutes, et c’est l’ambiance sonore qui est relevée: à 120 km/h, le compte-tours affiche 3.800 tr/min ! La boîte est donc bien trop courte, mais affiche un levier assez agréable à manipuler.

Question comportement, disons qu’on est éloigné des références du segment : le train avant manque de mordant et la direction est nettement trop démultipliée, ce qui induit une précision des plus relatives dans la conduite. Pourtant, les réactions de la suspension ne sont pas vraiment désordonnées et le tout a l’air de se maintenir en place. Vous pardonnerez mon manque de professionnalisme, mais rebuté par une direction aussi vague, je n’ai pas osé pousser le bouchon très loin…

Parlons prix

La gamme démarre avec la CV9 1.6 essence Base, affichée à 13.375 €. Mais autant y aller carrément pour la version Comfort, à l’équipement moins indigent, mais tarifié à 15.775 €. Ça commence à chiffrer, d’autant qu’à ce prix, vous n’aurez que 4 places ! Contrairement à ce que Landwind affirme, ce modèle n’est pas un concurrent des Citroën Picasso, Opel Zafira et autres Ford C-Max, mais plutôt de la gamme Dacia. Et cette dernière affiche un bien meilleur rapport qualité/prix…
 

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: Manufacturer. Source ©: Landwind.

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