Essais

L’anti-Golf japonaise

Injustement méconnue… Voilà comment qualifier la précédente Mazda 3, une berline attachante et pétrie de qualités, mais que seuls quelques esprits érudits ont appris à connaître. Avec sa nouvelle mouture, Mazda espère fort tirer sa berline compacte hors de l’anonymat et aller taquiner quelques éclatantes références du segment… J’ai nommé la VW Golf !

  • Piette François
  • 30 septembre 2013
  • Mazda
Avantages et inconvénients
  • 2.2 diesel exceptionnel
  • Comportement dynamique
  • Equipement à la page
  • Ergonomie étudiée
  • Finition soignée
  • Sobriété des mécaniques
  • Style réussi
  • 1.5 essence parfois « juste »
  • Diesel fiscalement pénalisé (wallonie et bruxelles)
  • Pas de diesel d'entrée de gamme
  • Politique d’équipement

David contre Goliath…

Nous vous en parlions lors de l’essai de la Peugeot 308. L’armada VW mène la vie dure à ses concurrentes. La Golf domine largement les débats et entraine avec elle quelques redoutables disciples de même sang, à savoir les Skoda Octavia et Seat Leon… Sans même parler de l’offre premium, l’Audi A3. Bref, Goliath envahit le marché très juteux des berlines compactes de segment C. Mais la concurrence ne baisse pas les bras et propose quelques alternatives ma foi, fort crédibles. Nous l’avons vu avec la dynamique Peugeot 308, voici la proposition du Soleil Levant, la Mazda 3 !

Skyactiv

« Le ciel pour seule limite »… Une philosophie qui peut sembler pour le moins pompeuse, mais qui a poussé les ingénieurs du petit constructeur nippon à se montrer particulièrement inventifs, quitte à sortir des chemins balisés. La Mazda 3 n’est donc pas un produit conformiste. Et cela lui va tellement bien que l’on finit par la trouver attachante… Et vous conviendrez qu’il s’agit là d’un qualificatif difficilement applicable à d’autres berlines de ce segment.

Légère…

C’est un régime drastique que les constructeurs font subir à leurs modèles : les voitures doivent absolument perdre leurs kilos superflus pour gagner tant en consommation qu’en performances. Et à ce petit jeu, Mazda ne sort pas dernier, loin de là : sans pour autant faire appel à de dispendieux matériaux exotiques, mais en privilégiant les aciers à très haute limite élastique, la 3 dans sa version de base accuse une masse tout juste inférieure à 1,2 tonne. Et ce, sans se priver des dernières technologies, à l’instar du freinage automatique, de l’affichage tête haute…

Pas de diesel d’accès…

C’est lorsque l’on lorgne du côté de la palette des motorisations que l’on relève le problème numéro 1 de la Mazda : une cruelle absence de motorisation diesel d’accès. Pour les gros rouleurs, Mazda ne propose qu’un copieux 2.2 D de 150 chevaux ! Formidable, évidemment, mais extrêmement dispendieux, surtout à Bruxelles et en Wallonie. En Flandre, les particuliers pourront compter sur ses émissions de 104 (ou 107 g/km en 5 portes) pour limiter la casse. Il ne nous reste plus qu’à espérer l’introduction d’un 1.6 turbo diesel de 120 chevaux…

En essence…

Reste que si le segment est toujours fort tourné vers le diesel, l’essence gagne doucement mais sûrement, des parts de marché. Et là, Mazda propose un tout nouveau 1.5 l atmosphérique de 100 chevaux, complété par deux moteurs de 2 l, de 120 ou 165 chevaux. Non, Mazda ne suit pas la tendance actuelle à mettre le turbo à tout-va et préfère soigner la combustion de ses moteurs. A la pompe, on peut difficilement leur donner tort, car les résultats sont assez éloquents !

Enfin, un système d’info-divertissement valable !

Si la nouvelle Mazda 6 nous a conquis, elle nous a toutefois laissé un petit goût de trop peu, en bâclant son système multimédia ! Le message est passé : cette fois, la 3 s’équipe d’un tout nouveau dispositif, tactile ou manœuvrable depuis une molette, à l’ergonomie largement étudiée et aux possibilités étendues, allant de l’affichage des prix du carburant aux prévisions météo !

Bon, ne rêvez toujours pas de la navigation par Google Map, voire d’applications directement téléchargeables, car tout se passe depuis le smartphone. En résumé, disons que Mazda a brillamment rattrapé son retard avec un produit remarquable sur le plan de la facilité d’utilisation… Mais il reste toujours un peu largué par le système optionnel du quatuor Golf-Octavia-Leon-A3, quasiment capable d’envoyer un satellite sur orbite en trois touches sur le gigantesque écran tactile !

Une finition très soignée !

Oubliez donc les vieilles berlines japonaises des années 80, à la présentation capable de flanquer le bourdon à un boute-en-train patenté… La 3 apporte non seulement une ambiance dynamique, avec de sympathiques inserts en aluminium, mais relève le tout grâce à une finition digne des meilleurs élèves du segment !

L’habitabilité nous semble tout à fait correcte, alors que le coffre rentre plus dans la moyenne. Le conducteur, en revanche, est gâté par l’ergonomie sans faille et une présentation flatteuse avec compte-tours central (sauf 1.5 essence). Enfin, mention très bien pour les sièges, au soutien et au confort de haut niveau.

Assez palabré, en route !

Prophète de la voiture dynamique, Mazda nous annonce avoir profilé sa 3 comme la familiale à l’esprit sportif ! Est-ce bien vrai ? Disons-le tout de go, nous nous sommes ré-ga-lés, surtout avec le 2.2 diesel. Non, le comportement n’affiche pas l’hallucinant tranchant d’une Peugeot 308, mais fait malgré tout preuve d’une belle agilité et d’un amortissement finement taré. Seul le lourd diesel perturbe l’équilibre de la belle et demande une certaine application à l’entrée des virages, en conduite soutenue.

2.2 diesel foudroyant !

Et ce diesel… Quelle perle ! Sur les routes de montagne de l’arrière-pays catalan, nous avons tenu un rythme disons… enlevé, tout en se contentant du troisième rapport : de 1.200 à 5.000 tr/min, il pousse avec une ferveur inconnue des autres diesel du marché ! Et la cerise sur le gâteau, c’est sa sonorité feutrée et presque agréable ! On vous le dit, pour un diesel, c’est unique ! La boîte, aux débattement courts et sportifs, peut parfois accrocher dans les moments « chauds ».

1.5 essence satisfaisant

Egalement essayé, le 1.5 essence n’a pas déçu non plus. Avec 100 chevaux et 150 Nm, on ne s’attend logiquement pas à des étincelles côté performances… Et comme dirait mon voisin, la plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a ! Comprenez qu’il sera parfaitement à l’aise en milieux urbain et périurbain, mais s’essoufflera en côte, avec armes et bagages.

Mazda fait certes des merveilles avec ses moteurs atmosphériques, mais un turbo aurait apporté un certain confort de conduite à bas régimes. Cependant, étant nettement plus léger sur le train avant que l’unité mazoutée, il redonne un certain équilibre à la belle en virage !

Tarifs

Tout commence à 18.490 € pour la finition Challenge animée par le 1.5 l essence de 100 chevaux. En diesel, Mazda réclame 5.000 € supplémentaires (23.490 €), mais l’équipement est mieux fourni, avec la finition Active. Rappelons que moteur diesel, avec sa cylindrée de 2,2 litres, plombera les taxes pour les particuliers résidant à Bruxelles et en Wallonie.

Et comme de coutume avec les véhicules construits au Japon, les options sont très limitées et le client personnalisera sa voiture en optant pour l’un des quatre niveaux de finition (Challenge, Active, Sense et Sport). La version berline (3 volumes) est affichée à un tarif identique et la boîte automatique (2 l essence de 120 ch et 2.2 l diesel de 150 ch) s’échange contre 1.500 €.

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: Manufacturer. Source ©: Mazda.

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