Essais

Le break avaleur de spéciale et d’octane

Mitsubishi a une vision bien particulière de l’automobile pour notre marché. Pour preuve : la Lancer SW. Ce break sportif a de quoi décontenancer. Cette voiture a un potentiel plaisir malheureusement brimé par de nombreux passages à la pompe. Un luxe en Europe.
  • Piette François
  • 10 février 2005
  • Mitsubishi
Avantages et inconvénients
      La Lancer Station Wagon Sport frappe là où ça fait mal : à la pompe. Ne manquant ni de puissance, ni de ressort, cette version break de la Lancer a un petit goût d’Evo VIII. Un tout petit goût seulement, les puissances étant très différentes. Mais ici aussi, le plaisir se paie cash. Son appétit d’ogre nous oblige à dire régulièrement le bonjour au pompiste. Surtout avec un réservoir de 50 litres. Ceci dit, vu la configuration de carrosserie, un réservoir LPG n’est pas impossible à implanter. Ah ! si seulement on lui avait greffé un turbodiesel à rampe commune dernier cri. Enfin, « faut faire avec » comme on dit. Momo Le caractère de la Lancer SW, on le devine rien qu’en jetant un œil sur le volant. C’est un Momo. Gage de sportivité et de dynamisme. Ce volant a d’ailleurs une excellente prise en main. Le look extérieur donne aussi la mesure. Ici, le break se fait le plus plat possible, avec une garde au sol de 135 mm. Il ne cache pas son jeu, mais il n’est pas m’as-tu-vu non plus. Même si on a eu droit, en prime, aux vitres teintées. Vitesses Si la boîte passe rapidement les rapports, la pédale d’embrayage et la grille manquent de précision. Les passages de rapport sont handicapés par une grille trop courte. On bute aussi sur une progressivité inégale qui donne parfois des secousses inattendues à bas régime ou pire… un calage. Une course de voiture de compétition ? Non, mais il faut s’y habituer, c’est sûr. Pour preuve, au terme de la semaine d’essai, la mécanique se montrait plus docile grâce à un pied gauche plus adroit. Performante Le bloc classique à 16 soupapes double arbre de 1997 cm³ permet à l’ensemble de réaliser un Tempo 100 en 10 secondes tout pile. Question vitesse de pointe, elle s’affiche à 199 km/h. La puissance développée par le groupe est de 135 chevaux (99 kW). On peut donc se laisser prendre au jeu d’enchaîner les boucles et les lacets à un rythme politiquement incorrect. D’autant que la direction à assistance hydraulique constante est précise. Aidée par un volant efficace. Par contre, le couple de 176 Nm maximal à 4500 tr/min impose une conduite à régime soutenu. Ce qui n’arrange pas la consommation mixte annoncée à 8,6 litres… dans des conditions optimales. Pas d’électronique Les performances du break énervé sont toutefois mises à mal dès que la chaussée se fait grasse ou humide. N’ayant pas d’antipatinage, les roues avant nous font vite des pirouettes. Il faut donc se souvenir des réflexes d’avant l’ESP et bien doser les gaz avec le pied droit et mettre en garde le gauche. Ici on pilote Monsieur. Surtout que le tarage de suspension est de type viril. McPherson à l’avant et multibras à l’arrière, avec barre stabilisatrice et ressorts hélicoïdaux sur chaque train, le châssis autoportant en acier n’est pas à l’abri de remontées. Bien que sec, le comportement reste serein et amusant. Les sièges, bien conçus, compensent un peu la rudesse des suspensions. Il y a quand même l'ABS pour seconder le freinage efficace. Black is black La Lancer SW reste malgré tout un break avec un coffre d’une contenance de 344 à 1079 litres. Ses 4485 mm de long et un empattement de 2600 mm donnent pas mal d’habitabilité. Les passagers arrière sont bien gâtés et peuvent même incliné leur dossier. Malheureusement, l’ambiance intérieure est plutôt brute, à l’image de l’Evo (encore une fois). Notre véhicule d’essai était vêtu de cuir noir qui, avec les vitres teintées, assombrissait l’habitacle. Les plastiques ne sont pas très raffinés non plus de même que les inserts. On ne fait pas dans fioriture, c’est clair. Y’en n’a pas deux comme ça Cette voiture a un caractère unique. Break vraiment sportif, il faut assumer son choix en acceptant une autonomie moyenne de moins de 500 km et une consommation qui passe difficilement sous la barre des 10 litres. Malgré un decorum tristounet, le confort à bord tire surtout profit de l’espace habitable et de bons sièges. On a vraiment de la place devant comme derrière. Le conducteur aura aussi la joie de retrouver de vraies sensations au volant. Un privilège de plus en plus rare. © Olivier Duquesne

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      À propos de l'auteur : Piette François
      Source ©: Mitsubishi.

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