Essais

Cela peut-il marcher ?

En difficulté, Mitsubishi met les bouchées doubles pour présenter de nouveaux modèles. La liste est assez longue. L’Outlander surfe sur la vague break rehaussé pour tenter de séduire. Avec un avant massivement agressif et un arrière plus convenu, ce n’est pas gagné d’avance, vu les motorisations offertes…
  • Piette François
  • 25 juin 2004
  • Mitsubishi
Avantages et inconvénients
      Au fond, on sent bien que ce modèle n’est pas prioritairement destiné au marché européen. D’ailleurs, commençons de suite par les choses qui fâchent : la jauge de carburant va aussi vite que la grande aiguille de l’horloge intégrée dans la console centrale. En plus, le réservoir de 60 litres limite l’autonomie. Le 2.4 L essence couplé à une transmission intégrale et une boîte automatique absorbe 10,5 à 12 litres au 100 km ! Certes, on a vu pire, mais la capacité de stockage en carburant oblige à passer souvent demander des nouvelles du pompiste. Ce qui, psychologiquement, est très énervant. Dès lors, pas question de profiter régulièrement de toutes les capacités des 160 chevaux (118 kW) du 2378 cm³ à 4 cylindres. On préfère rouler peinard sinon la sanction est immédiate : l’aiguille de la jauge descend à vue d’œil. Pourquoi les Japonais n’ont-ils pas prévu de Diesel ? Mystère ! Pas de fioritures Ceci dit, le design de la calandre de l’Outlander impressionne. La ligne du break de 4545 mm a de quoi séduire. L’habitacle est simple voire même un peu triste. Heureusement il y a cette horloge très bien intégrée et particulièrement belle. Les plastiques choisis semblent robustes et permettent d’espérer une longue durée de vie. La finition est également à l’avenant. Montés sur une caisse à 195 mm du sol, les occupants ont une belle visibilité et beaucoup de place. 2378 cm³ musclés Le quatre cylindres essence de la version Sport EXE essayée adopte la technologie MIVEC (Mitsubishi Innovative Valve timing and lift Electronic Control system). Concrètement, il s’agit d’un système d’admission variable qui utilise des profils de cames distincts sur les arbres à cames de soupapes d’admission et d’échappement. À bas régime, le couple est accru. À haut régime, la puissance est supérieure. C’est vrai que les performances du 2.4 L automatique sont pas mal pour un véhicule de ce segment : le 0 à 100 km/h se négocie en 11,2 secondes (9,8 en boîte manuelle) et la vitesse maximale est de 191 km/h (200 km/h). Enfin, on peut compter sur 216 Nm à 4.000 tours minute. L’ergonomie des commandes séquentielles de la BVA n’est pas exemplaire et n’incite pas à son utilisation. On peut aussi choisir un 2 litres un peu moins gourmand et tout aussi valeureux. Pas partout À la croisée des chemins entre SUV et break, l’Outlander est-il pour autant un tout-terrain ? Son allure pourrait le laisser croire. Mais pas de réducteur et une garde au sol plutôt basse (195 mm), donc les capacités de franchissement sont limitées. On le sent d’ailleurs plus à l’aise sur de longs rubans de macadam. Le Mitsubishi repose sur une suspension à 4 roues indépendantes, avec des jambes McPherson à l’avant et un système multibras à l’arrière. Cela nous donne une motricité toujours vaillante. Pour sa part, la transmission intégrale se veut rassurante par tout temps. Par contre, on a été surpris par des bruits de caisse sur pavés. On note aussi quelques caractéristiques comportementales dérangeantes : un léger sous-virage et une prise de roulis. Pas de coffre La modularité est classique et permet une utilisation familiale. On doit toutefois se contenter d’un coffre au volume de chargement décevant. Le couvre-bagages en place, il ne reste pas énormément d’espace. Si en plus on a l’idée de monter le LPG pour des raisons évidentes d’économie, on perdra encore quelques dm³ dans l’opération. Sans parler de la hauteur de chargement trop haute. Des espaces de rangement sont installés sous le plancher mais on ne peut pas y mettre grand-chose non plus. Loin d’être désagréable, ce 4x4 aura du mal à faire décoller les ventes en Europe. Malgré un équipement complet et un prix d’appel à 19.990 euros pour le 2 litres à deux roues motrices, son coût kilomètre est un facteur désavantageux sans offrir de réelles compensations. Sympa sur grand route, il peut s’en détourner mais on sent vite qu’il n’est pas fait pour ça. L’Outlander, malgré son nom évoquant la « sortie sur terre », est bien mieux sur le bitume. © Olivier Duquesne

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      À propos de l'auteur : Piette François

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