Essais

Un monde à part!

S'il est bien une chose que le Range Rover Evoque évoque (d'accord, elle était facile!) c'est bien cette formidable aventure qui débuta en 1970 avec la présentation du Range Rover. Jamais auparavant un 4x4 ne mêlait à la fois d'immenses qualités en off-road avec un tel niveau de style, de luxe, de performance et d'efficacité routière. Un mythe était né, et en même temps une nouvelle catégorie de voiture, les SUV. Longtemps le Range Rover fut seul en son royaume, les autres "SUV" n'étant que des 4x4 mal dégrossis. Le premier opus ne changea guère en 25 ans, hormis un équipement de plus en plus luxueux qui ne lui fit rien perdre de ses capacités hors pistes. Faut-il rappeler que, pratiquement de série, il gagne le premier Paris-Dakar? 

  • Wouters Bruno
  • 19 janvier 2013
  • Land Rover
Avantages et inconvénients
  • Comportement routier
  • Confort
  • Finition
  • Style
  • Boîte auto dépassée
  • Confort des sièges perfectible
  • Consommationé
  • Prix
  • Visibilité périphérique

La deuxième génération (P38) apparut en 1994, laissant place à une troisième génération en 2002, qui va s'effacer en faveur de la quatrième génération (6405) présentée cet automne au Salon de Paris. Il fallut attendre 2005 pour voir le label " Range Rover" se décliner en gamme avec le Range Rover Sport, dévoilé l'année précédente avec l'étude de style baptisé Range Stormer. L'élargissement de l'offre se poursuit depuis 2011 avec l'Evoque, un SUV compact, annoncé par le prototype LRX dévoilé en janvier 2008.

Shocking, l'Evoque est même disponible en deux roues motrices, comme certains de ses concurrents! L'honneur est malgré tout sauf en 4x4 car, malgré un châssis monocoque et l'absence de boîte de transfert, l'Evoque dispose du "Terrain Response" qui adapte les paramètres du moteur, de la transmission et des aides électroniques avec un choix de quatre modes: conduite normale, "herbe/graviers/neige", "boue/ornières" et "sable". De quoi ne pas faire mentir l'héritage de la marque!

Envie de voyage

Bien trop beau pour le jeter dans la boue, notre Evoque TD4 Prestige nous a plutôt donné envie de voyager. Voulant profiter des derniers beaux jours de l'arrière-saison, nous décidons de piquer sur la Provence. Ni une ni deux, nous chargeons le coffre. Accueillant et bien fini, il se remplit malgré tout très vite. Madame était très hésitante sur ses tenues et lectures, nous sommes donc partis chargés, d'autant que nous avions encore embarqué un peu d'équipement moto, caressant le secret espoir de parcourir quelques kilomètres sur deux roues une fois sur place…

De l'élégance à la vulgarité

Particulièrement flatteur dans sa robe Barolo Black avec reflets rubis rehaussée d'un intérieur Spirit Tan et Ivory, notre Evoque Prestige nous réconcilie avec la ligne spectaculaire du petit Range, souvent trop tapageur à notre goût en finition Dynamic, avec des couleurs criardes et un toit contrasté. Trop is teveel, et la frontière entre élégance de bon aloi et vulgarité plus ou moins assumée est souvent ténue!

Les lacs italiens et leur charme surrané nous attirent comme un aimant et nous décidons de "tracer" d'une traite jusqu'aux rives de l'un d'eux. Las! Des travaux sur les autoroutes belges, luxembourgeoises, françaises, allemandes puis suisses, plombent notre moyenne. Saoûlés d'autoroute, nous sortons à Locarno pour longer le lac Majeur à la recherche d'une étape réparatrice.

Cannero Riviera

Le soir est déjà tombé, nous arrivons à Cannero Riviera, un village créant une avancée sur la rive ouest, où nous attend le Park Hôtel, posé sur le lac. Banco! Premières sensations, après une journée plutôt ennuyeuse: l'Evoque offre à ses occupants un confort de suspension royal, et une ambiance à bord particulièrement cosy et stylée. Les sièges à réglages électriques n'offrent toutefois pas l'accueil attendu et nous sommes contents d'atteindre l'étape. Nous avons apprécié la facilité de la boîte automatique dans les encombrements des travaux, et le silence de marche du TD4 150ch à allure constante.

Le lendemain nous flânons le long du lac Majeur puis du lac d'Orta avant de rejoindre Turin puis Briançon. Changement d'ambiance avec de jolies routes de montagne qui révèlent l'excellent comportement châssis du Range. Le confort de suspension ne se paie pas ici par une tenue de route imprécise. Le Range vire bien à plat et on en vient à regretter une puissance qui ici aurait pu se montrer plus généreuse, d'autant que la boîte de vitesses manque singulièrement de sophistication face à ce que propose la meilleure concurrence.

Routes de montagne

Hésitant entre les rapports, le moteur monte en régime en envahissant l'habitacle de sa sonorité "mazout". Le châssis mériterait une mécanique plus performante et sophistiquée sur ces belles routes alpines qui nous mèneront ensuite à Gap, Sisteron, Manosque, pour nous poser sur les flancs du Lubéron.

Le temps de profiter de l'ambiance provençale de quelques merveilleux villages (mmmhh! le bassin de Cucuron, à l'ombre des platanes!) ou de la vie animée d'Aix-en-Provence, il nous faut remonter vers les brumes du nord, bien décidés cette fois ci à faire l'impasse sur les autoroutes. Nous parcourons la France profonde, via Apt, Carpentras, Orange, Aubenas, Brioude, Issoire, Clermont-Ferrand, Moulins, Nevers, avant de jeter l'éponge à Clamecy, où nous décidons de faire étape.

Le retour

L'agrément de conduite bien réel de l'Evoque, même avec le moteur TD4 qui suffit amplement à la tache sur des routes faciles et limitées, rend, avec les splendides paysages, le voyage particulièrement agréable. Dernière étape le lendemain via Auxerre, Troyes, Château Thierry, Soissons, Saint-Quentin, avant de tirer droit sur la Belgique. Le bilan, après plus de trois mille km partagés avec l'Evoque? Du très bon, avec une ligne audacieuse, un intérieur raffiné et original, de multiples possibilité de personnalisation, mais aussi un comportement routier efficace et amusant, un confort de suspension préservé, un moteur en finale suffisant, hormis peut être quand on veut "s'éclater" sur des petites routes de montagne.

Du moins bon aussi, avec une boîte auto à la traîne, une option dont il vaut mieux se passer, des regrets aussi sur le dessin des sièges, perfectible sur long trajet. Quelques irritations aussi, comme le système d'info divertissement, certes complet et attractif, mais à l'arborescence parfois peu intuitive et à l'écran tactile aux réactions désespérément lentes! Un bémol encore avec une conso moyenne de 8l/100km sur notre voyage, trop par rapport au rythme adopté. La même avec des sièges redessinés et une boîte auto piquée à BMW, c'est simple, on ne la rend pas!

Lire plus:

À propos de l'auteur : Wouters Bruno Bruno Wouters collabore avec Vroom depuis 2005. Tant qu’il y a des roues et un moteur, c’est un homme heureux.
Et s’il apprécie les progrès technologiques, rien ne le lui plaît plus que de parcourir les routes de campagne au volant d’une Morgan ou d’une moto, pour les sensations!
Photos ©: Bruno Wouters. Source ©: Range Rover.

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