Essais

Tenez bon la barre

Chez SsangYong on ne jure que par le 4x4. Le Rexton n’est que le précurseur d’une gamme amenée à s’étendre. Pas bêtes, les Coréens proposent des moteurs Diesel à rampe commune pour leurs modèles « européens ». Dommage que la suspension reste « asiatique » !
  • Piette François
  • 22 août 2004
  • Ssangyong
Avantages et inconvénients
      Tout d’abord, le nouveau Rexton 2.7Xdi est une bonne affaire. Vous avez un SUV qui a une belle bouille pour 31.690 euros TVAC et moteur Diesel d’origine Mercedes-Benz. En effet, le capot accueille un bloc allemand de 2696 cm³ à 5 cylindres en ligne à rampe commune de troisième génération Delphi où le carburant est injecté à 1600 bars. Une motorisation qui développe 163 chevaux (120 kW) et un couple de 340 Nm disponible entre 1800 et 3200 tours minute. L’accélération permet de passer de 0 à 100 km/h en 13,2 secondes. Et l’essai a montré que le moteur ne manque pas de courage. Assez puissant pour tracter les quasi 2 tonnes de l’engin, il se montre néanmoins bruyant. Pourtant, une rampe commune est connue pour sa discrétion. Mais ici, malgré les efforts prétendus, les bruits et vibrations ne manquent pas ! On peut cependant se consoler en se disant que ce véhicule a beaucoup de muscles, de quoi pouvoir tracter une charge de 3500 kg… On note aussi une relative sobriété mais il est difficile de passer sous la barre des 10 litres de gazole de consommation moyenne aux 100 km. Relooking On n’en avait déjà parlé lors de la présentation du modèle dans nos news : le Rexton a subi une opération de chirurgie esthétique plutôt réussie. La calandre a un regard sympathique et, chose étonnante pour une Coréenne, des têtes se sont tournées lors de l’essai. Dommage que cette initiative n’a pas été poussée jusqu’à l’amortissement. À l’avant, les ingénieurs SsangYong ont opté pour une suspension à double bras triangulé et à cinq points multibras hélicoïdaux à l’arrière. Mais on a un fort mouvement de roulis et un autre de tangage dans le Rexton. Ça flotte et ça balance… C’est trop souple. Si cela absorbe bien les chocs, on a peu de renseignement sur la motricité. Dès lors, on préfère rouler cool. On évitera donc de pousser jusqu’à 177 km/h, vitesse de pointe. D’autant plus que la direction assistée ne s’adapte pas à la vitesse. C’est un grand vide à haute vitesse dans le volant. Vraiment pénalisant et empêchant toute conduite sportive sur route. En tout-terrain, par contre, la traction intégrale du SsangYong se défend honorablement. En appuyant sur le bouton, on sélectionne les rapports courts ou longs. En utilisation normale, on a droit à une propulsion 2H qui peut passer au 4x4 en long 4H ou court tout-terrain 4L. Des trucs agaçants Et puis il y a ces choses étranges venues d’un autre monde. Les mains des ingénieurs de SssangYong doivent être gigantesques vu le pommeau de vitesse de la boîte manuelle. Il est deux fois trop grand et difficile à prendre en main. Le catalogue a beau jeu de vanter le volant alourdi à double action facilitant le passages des rapports, le conducteur ne s’en rendra pas vraiment compte vu la taille du pommeau. Nous avions aussi la « chance » d’avoir l’ESP (une option). Et bien, cet équipement se montre énervant puisque dès qu’il s’enclenche on a droit à un bip bip strident. On l’a souvent allumé vu les mouvements de la caisse mal amortie. Bip bip et re bip bip. Au début du moins, ensuite on a compris que pour préserver ses nerfs, il fallait oublier la conduite sportive européenne pour une conduite tranquille plus asiatique ;-) Au moins, cela a le mérite de brider nos ardeurs. Confort À l’avant, rien à dire, ou presque. On est bien, même si la position de conduite n’est pas celle d’une berline. C’est moins bien à l’arrière mais cela reste acceptable. On a même droit à la troisième rangée de siège pour passer en 7 places (option). La modularité est classique pour un SUV. On peut partir en famille avec les bagages… Ou emmener un équipement encombrant pour assouvir sa passion du surf, de la pêche, du VTT, du bricolage, de l’astronomie… Avec des espaces de rangement un peu partout. Bref, tout ce qu’on demande d’un SUV. De ce point de vue, la Rexton répond parfaitement aux attentes. On a droit à une belle panoplie d’équipements et une finition adaptée aux goûts du Vieux continent. Et si la liste des options est toute petite, on regrette d’y trouver l’ESP et la troisième rangée de siège. Il est aussi possible d’opter pour une boîte automatique Tiptronic (supplément de 1736 euros) avec deux rapports de marche arrière pour se sortir de situations délicates en tout terrain. Que conclure pour la Rexton ? Qu’il y a encore quelques efforts à faire. Qu’après avoir corrigé l’offre de ses moteurs Diesel, le constructeur devrait se pencher sur les sensations au volant via un amortissement moins sautillant et une direction assistée plus précise. Et étendre aussi son réseau, mais de ça, l’importateur de la marque des Deux Dragons s’en occupe activement semble-t-il. © Olivier Duquesne

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