Essais

Copie originale !

Chez Subaru, on connaît principalement l’Impreza. Et dans la gamme Impreza, c’est la version sportive bardée de consonnes, WRX STI, qui attire les feux des projecteurs ! Avec elle, la recette a toujours été simple : quatre roues motrices, quatre cylindres à plat, trois volumes, une ligne classique et, surtout, un énorme turbo. Mais avec la dernière génération, l’Impreza s’est émancipée d’une règle, en passant de trois à deux volumes. D’accord, c’est plus pratique, mais qu’en pensent les aficionados ? Ils n’auront pas râlé trop longtemps, car la voilà qui repasse à trois volumes ! Mais si elle gagne une malle, elle perd l’appellation Impreza pour simplement s’appeler « WRX STI ». Voilà pour la théorie, et en pratique ?
  • Piette François
  • 01 juin 2011
  • Subaru
Avantages et inconvénients
  • Comportement routier ultra-efficace
  • Freins costauds
  • Look explicite
  • Performances de premier plan
  • Transmission intégrale intelligente
  • Confort franchement sec
  • Consommation élevée
  • Ergonomie moyenne
  • Finition décevante
  • Note très salée
  • look trop explicite ?

Gentille berline…

En apparence, on lui donnerait presque le bon Dieu sans confession ! Les lignes sont classiques, pour ne pas dire banales et seuls les phares avant ajoutent un brin de pep’s… Mais voilà, pour faire bonne figure auprès des amateurs de Fast & Furious, Subaru rajoute une étagère Ikea sur la malle arrière (comprenez un colossal becquet), une grosse prise d’air dans le capot avant et des jantes explicites !

Bref, ainsi parée, plus de doutes quant à ses prétentions ! Ah oui, j’oubliais : les quatre sorties d’échappement, de quoi terroriser les petites GTI qui n’en affichent généralement que deux ! Là, ça ne rigole plus du tout !

Et dedans ?

Et bien, c’est un peu la déception… Certes, avec le compte-tours pile au milieu de l’instrumentation, on sent que le sport transpire au travers de cette bombe sur roues ! D’autant que les sièges baquets maintiennent impeccablement ! Du sport, oui, mais pas forcément de la qualité : plastiques durs, ajustements moyens, tout cela fait franchement cheap !

Quant au combiné d’info-divertissement incluant le système de navigation, il semble provenir en droite ligne d’un accessoiriste auto et affiche des menus fort obscurs… Bon, on l’admet, on n’achète pas un tel engin pour s’extasier sur la qualité des comodos et se brosser le torse sur le tableau de bord… Et l’engin est suffisamment pratique avec une habitabilité correcte et un coffre assez logeable voire, qui plus est, modulable.

Le cœur de la bête…

Conformément à la tradition, il s’agit bel et bien d’un 4 cylindres à plat. Avec un très gros turbo. Repris intégralement de la version à deux volumes, il connaît un seul changement : une ligne d’échappement un peu plus sonore, sans pour autant ajouter quoique ce soit au niveau des performances. Au banc, cela donne 300 chevaux et 407 Nm à 4.000 tr/min pour ce 2.5 l ! Rien que ça... La boîte est mécanique et comporte six rapports.

Il est désormais temps de vous parler du SI-Drive : il s’agit d’une petite molette en aluminium, située derrière le levier de vitesse et qui modifie le tempérament moteur et la réponse à l’accélérateur  : de gentil mouton à grand méchant loup, selon trois positions !

Transmission intégrale !

Quatre roues motrices, évidemment, avec une répartition à la carte ! En effet, il est possible d’adapter manuellement le différentiel pour un comportement plus ou moins joueur. Quant au mode automatique, il agit de manière à assurer la meilleure efficacité, dans toutes les situations ! Bref, si vous êtes un pilote expérimenté, faire joujou avec ce DCCD (c’est le petit nom du système) vous apportera une grande satisfaction ! Si vous êtes un pilote en herbe, le mode automatique est parfait !

En route ?

Après les présentations, il est temps de démarrer la bête. Clé en poche, on appuie sur le bouton et… flop-flop-flop, le boxer se met en route avec sa sonorité caractéristique ! La chose est froide, donc on y va en douceur. L’embrayage est plutôt du genre ferme, la boîte présente des verrouillages virils, mais la direction reste étonnement légère. Quant aux freins… C’est du costaud ! Pour circuler en ville, le mode Confort est parfait, l’ensemble est docile et on n’a pas du tout l’impression d’être submergé par la puissance. C’est même plutôt feutré et assez calme. Presque décevant… Mais ça secoue : ces suspensions semblent figées !

Ça tourne : Banzai !

Moteur et pilote en température, routes sinueuses et dégagées en vue, on en profite pour passer en mode « Sport », voire « Sport Plus » et… Bon sang, ça déménage ! L’accélérateur devient nettement plus réactif et la moindre pression déclenche un véritable cataclysme sous le capot ! Si, sous les 2.500 tr/min, c’est plutôt calme, au-delà, c’est un tsunami et l’aiguille du compte-tours file vers les 6.500 tr/min de la zone rouge !

Premier virage en vue, freinage, que l’on prolonge légèrement jusqu’à l’entrée de la courbe, et hop, l’arrière enroule joyeusement ! Léger contrebraquage, remise des gaz et la Subaru repart comme un boulet de canon ! Deuxième, bip-bip de la zone rouge, troisième dans un mouvement sec et précis du poignet, pédale à la planche et ça repart de plus belle ! Pas le temps de voir le compteur que déjà le virage suivant saute à la vue : freinage tardif, placement ultra rapide avec cette direction hyper directe, la voiture vire d’un bloc en légère dérive et c’est reparti pour un tour de manège ! Quelle monture ! Dommage que la direction ne soit pas plus consistante…

Littéralement scotché dans le baquet, on apprécie la rage du moteur, qui semble dévorer le bitume ! Quel contraste avec le mode Confort, qui faisait surtout la part belle à l’onctuosité… Question sonorité, ça souffle plus fort, mais sans que cela soit réellement mélodieux. Un peu comme si vous tournez la molette de la clim à fond…

Glouglouglou

Les meilleures choses ont hélas une fin… Que ce soit votre permis qui s’envole, un excès d’optimisme qui finit dans un platane voire, tout aussi probable, la panne sèche, à ce rythme, vous ne roulerez pas longtemps ! C’est qu’en roulant sportivement, la consommation s’envole : près de 20 l/100 km ! Levez le pied, profitez de la stéréo, jouez du régulateur de vitesse et il sera alors possible de n’engloutir que 11 l/100 km. En dessous, il faut véritablement la jouer éco-conduite… Un non-sens avec pareil bolide !

Pas donnée…

Deux versions sont proposées : Sport à 43.995 €, ou Sport Executive à… 48.495 €. On a connu plus abordable… D’autant qu’avec les taxes, assurances, frais divers (pneus !) et la consommation impressionnante, la note finale s’envole vite ! De série, la version de base offre le régulateur de vitesse, les quatre vitres électriques, les phares au xénon, les jantes de 18 pouces, le volant multifonctions, le système audio à 10 haut-parleurs, la garantie 3 ans/100.000 km…

Conclusion

Disons-le tout de go, si vous circulez principalement en milieu urbain et/ou sur autoroute, la WRX STI n’est pas faite pour vous. Consommation élevée, confort très sec, boîte de vitesse virile, l’agrément y est très mitigé. Si votre champ d’action se résume à un parcours particulièrement tourmenté, alors, oui, cette WRX STI vous tend les bras ! L’efficacité prodigieuse vous donnera le sourire à coup sûr ! Reste à payer la note, franchement salée… Et à ne pas être trop regardant sur la finition…
 

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: Manufacturer. Source ©: Subaru.

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