Non, car pour cela, BMW a sa ligne de produits M Performance. Cette dernière crée un pont entre les modèles de série et les produits M plus radicaux. Des moteurs puissants sous le capot, mais avec des côtés plus civilisés. On y voit des diesels, mais également des moteurs essence : depuis les grosses X5 M 50d et X4 M 40i, jusqu’à la M 240i qui s’appelait M 235i jusqu’il y a peu.
Un petit peu d’histoire
Ce dernier modèle a poussé les ingénieurs à développer une véritable version M. Le succès de la 1M, basée sur la précédente Série 1, a également été un facteur déterminant. Il s’en est vendu quelque 6.309 exemplaires, bien plus que les 2.700 initialement prévus. BMW profile donc sa M2 comme la fille spirituelle de la 1M Coupé, avec la 2002 Turbo comme grand-mère spirituelle.
M3 = M2
Les ingénieurs bavarois n’ont pas fait le travail à moitié : ils ont repris le châssis quasi complet de la plus grande M3 : les trains avant et arrière, le différentiel… Seules les jantes étaient trop grandes pour les arches de roues de la M2. Même la boîte automatique à double embrayage et 7 rapports (DKG) s’est vue reprise de la grande sœur !
M 235i + M3 = M2
Le moteur est basé sur celui de la M 235i, pour maintenir le résultat à un niveau abordable. Pourtant, de nombreuses pièces sont reprises de la M3 : chemises de cylindre, pompe à huile, roulements… Résultat : une puissance de 370 ch à 6.500 tr/min pour ce gros 6 cylindres en ligne suralimenté et un couple de 465 Nm entre 1.400 et 5.560 tr/min. Cette valeur peut même grimper à 500 Nm grâce à l’overboost. Les chiffres ? De 0 à 100 km/h en 4,5 secondes (4,3 secondes avec la boîte DKG) et une vitesse de pointe limitée à 250 km/h.
Un animal fort énergique !
Nous avons pu essayer la M2 sur circuit, une manière sûre de chercher les limites de la voiture… Qui se trouvaient souvent plus éloignées que nos propres limites ! La BMW réagit promptement à chaque changement de direction, avec un train avant incisif et un train arrière qui suit naturellement. A ce sujet, le différentiel autobloquant aide beaucoup le train arrière à « s’asseoir ». Si vous êtes trop optimiste, la M2 commence à se révéler vraiment et les conducteurs les plus expérimentés pourront jouer avec son train arrière.
Sensations
Ne sous-estimez pas cette petite BMW M : elle n’offre peut-être pas la montagne de couple des M3 et M4, mais à la moindre pression sur la pédale de droite, elle vous enfonce avec conviction dans votre siège. Les ingénieurs voulaient rappeler la sonorité de la M3 CSL et les quatre sorties d’échappement offrent un beau crescendo, du roulement de tambour au hurlement ! La boîte M DKG change toujours de vitesse au bon moment, mais les amateurs peuvent lui préférer une unité manuelle.
Deux visages
Mais la M2 n’est pas toujours aussi virulente : changez le mode de conduite de « Sport » (ou « Sport + ») vers « Comfort » et la BMW se laisse guider du bout des doigts. Les paramètres de conduite ne peuvent se régler indépendamment (contrairement à une M3 ou une M4), car la gestion qui gère ces derniers provient de la M235i qui ne propose pas non plus, ces fonctions. De plus, et à l’instar de ce qui a été réalisé avec la 1M, les Allemands voulaient proposer une voiture aussi simple que possible. Et cela les honore ! Le confort de suspension à vitesse normale est suffisamment confortable.
Timide ?
Dans l’habitacle, vous profitez d’un gros volant M, de quelques logos M, d’inserts en carbone avec quelques touches de bleu qui vous rappellent que vous n’êtes pas au volant d’une 220d. Pour le reste, l’intérieur est très semblable à celui des autres Série 1 et 2. Compréhensible, mais face à l’aspect extérieur agressif, nous nous attendions à mieux. Mais c’est en effet une question de goût.
Prix
BMW propose sa M2 Coupé à partir de 59.350 €. Ce qui n’est pas bon marché, mais vous profitez alors d’un moteur sauvage et d’un châssis étudié, ainsi que de quelques équipements dont le système de navigation, les capteurs de parking et la climatisation électronique. De plus, si l’on considère les normes germaniques, la liste d’options est assez limitée. Le plus dommage ? Le supplément demandé pour la boîte automatique DKG par rapport à la boîte manuelle (4.000 €) et le fait que les exemplaires alloués pour la Belgique pour cette année soient déjà tous vendus.
Conclusion
Ceux qui pensaient trouver dans la M2 une entrée timide dans le monde « M » devront se raviser. La M2 est un coupé vivant, énergique et affûté qui ne manquera pas de garnir votre visage d’un large sourire. Les puristes de la M3 qui trouvent que les M3 et M4 actuelles ont perdu de leur âme devraient peut-être regarder du côté de cette M2. Ils ne seront pas déçus !