Longtemps loué pour son économie à l’usage et pour le couple qu’il distille à bas régimes, le diesel est aujourd’hui, souvent perçu comme une motorisation polluante et dépassée ! Un revirement plein de bon sens, face aux alternatives électrifiées que propose le marché automobile actuel ? Ou, au contraire, une pensée unique et manquant de nuance face à une motorisation qui a encore son mot à dire ? On fait le point avec vous en 5 points !

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Si le diesel a connu son âge d’or des années 90 jusqu’au milieu des années 2010, il a ensuite rapidement connu une descente aux enfers : pointé du doigt pour ses émissions polluantes, il s’est rapidement vu pénalisé fiscalement, ainsi que dans son utilisation, avec des LEZ (Low Emission Zone) lui barrant progressivement la route. Un virage à 180 degrés qui a très lourdement impacté ses ventes, au point qu’aujourd’hui, seule une petite poignée de constructeurs proposent encore cette motorisation dans leur catalogue. Alors, faut-il définitivement l'oublier ?

1. Restrictions à l’utilisation : un avenir compromis ? Ou une fausse excuse ?

C’est probablement le plus gros point noir : de nombreuses agglomérations ont décidé d’établir des zones à basses émissions, dont le diesel est souvent la première victime. On pense évidemment à Anvers, Gand et Bruxelles (même si cette dernière a repoussé l’interdiction des diesel de normes Euro 5 de 2025 à 2027 et que la question se pose pour les deux premières), mais également à de nombreuses autres villes européennes. Quoiqu’il en soit, il paraît clair qu’à plus ou moins long terme (et certainement au cours de la prochaine décennie), le diesel ne sera plus le bienvenu dans les grosses agglomérations. De quoi compromettre définitivement son utilisation ? Pas forcément : on ne voit pas arriver d’interdiction ailleurs que dans les grandes villes d’ici peu. En outre, la mobilité dans les grosses agglomérations étant toujours plus compliquée pour les automobilistes (volontairement ou non…), c’est notre manière de circuler dans ces grosses villes qu’il faut repenser. La voiture y a en effet de moins en moins sa place : que le diesel y soit bientôt banni ne fait qu’anticiper des politiques locales qui poussent tant et plus vers des solutions alternatives (transports en commun, mobilité douce…). Ce qui ne veut évidemment pas dire que ce soit handicapant, même le passage occasionnel étant rendu nettement plus complexes (via des pass payants), voire étant purement et simplement interdit.

2.    Economies à l’usage : un calcul à faire

Si le diesel a connu un âge d’or pendant une grosse vingtaine d’années, c’est principalement pour son économie à l’usage. Et aujourd’hui, cet argument percute toujours : à puissance/cylindrée équivalente, le diesel est toujours plus sobre que l’essence. Certes, cet argument a moins de poids aujourd’hui, le prix du carburant lourd ayant rattrapé celui de l’essence. Mais il n’empêche : pour les très gros rouleurs, le diesel pourrait toujours se présenter comme la solution économique. On parle aujourd’hui d’automobilistes parcourant environ 40.000 km par an, la proportion de grands axes pouvant influencer ce kilométrage : à vitesse constante sur autoroute, la sobriété du diesel est pour le moins impressionnante ! En outre, la consommation d’un moteur diesel s’envole nettement moins rapidement que celle d’un moteur essence ou électrique : comprenez que pour un véhicule lourd, ou tractant régulièrement, le moteur diesel se révèlera nettement plus sobre, à puissance équivalente, qu’un moteur essence. Pour les gros SUV, camionnettes et autres transporteurs routiers, il s’agit donc d’une motorisation de choix ! Et au niveau de l’entretien ? Certes, bardés de tous leurs filtres, les diesels actuels sont plus onéreux à entretenir que ceux du passé. Informez-vous donc au préalable sur les coûts des entretiens et intégrez ce paramètre au calcul.

3.    Fiscalité : le gros point noir ?

En Flandre, le diesel est davantage pénalisé que l’essence. En Wallonie, en revanche, de par ses plus faibles émissions qu’un moteur essence équivalent, le diesel est plus « léger » en éco-malus. Mais attention : les règles en la matière vont évoluer. Dans tous les cas, il faut retenir que ses émissions polluantes souvent considérées comme supérieures (à ne pas confondre avec les émissions de gaz à effet de serre, soit le CO2) lui valent une taxation toujours plus pénalisante. A tort ou à raison…

4.    Agrément à l’usage

Souvent décrié pour sa sonorité agricole et les odeurs qu’il dégage, le diesel s’est aujourd’hui racheté une conduite : bien plus raffiné, surtout lorsqu’il compte plus de 4 cylindres, le diesel n’a plus grand-chose à envier en terme d’agrément à un moteur essence. Mieux encore : un moteur diesel présente souvent un couple à bas régimes supérieur à celui d’un moteur essence, ce qui est des plus agréables, notamment pour tracter ou en cas d’utilisation en tout-terrain. En outre, faible consommation oblige, vous profitez souvent d’une autonomie très confortable, parfois supérieure à 1000 km ! De quoi laisser rêveurs certains conducteurs de voitures électriques…

5.    Prix

En neuf, le diesel n’est quasiment plus disponible sous le capot des petites voitures. Seule une petite poignée de (grosses) voitures en profite encore. Faut-il craquer ? Attention, avec les restrictions d’utilisation qui se profilent, la cote du diesel à la revente va certainement souffrir… Ce qui veut dire qu’il y a de bonnes affaires à faire sur le marché de l’occasion !

Conclusion

Non, le diesel n’est pas mort car il présente certains avantages qui lui sont propres. Si vous êtes un gros rouleur, parcourez principalement de longues distances sur autoroutes et, mieux encore, évitez les centres villes, le diesel est fait pour vous. Et si vous tirez régulièrement une caravane, il s’agit même, et de loin, du choix le plus malin ! Mais avant de vous ruer sur un véhicule neuf, parcourez tout de même notre rubrique occasion : il y a peut-être de très belles affaires à faire !