Pourtant, c’est bien le septuple champion du monde des rallyes qui prête son image à la pub de la DS 3 R, marketing oblige. Et c’est aussi la première fois que l’équipe de Citroën Racing met son nez dans le développement d’une voiture de série. D’ailleurs, jamais un modèle de la marque au double chevron n’a accéléré aussi fort : 0 à 100 km/h en 6,5 secondes. C’est du sérieux. Mais si le « R » de DS3 R signifie bien « Racing », cette voiture reste avant tout une petite bourgeoise et soigne son image. Plutôt bien d’ailleurs, puisque la DS3 vient de passer devant la Mini en termes de vente sur le marché belge. Pas mal, même si la Française est positionnée plus bas en termes de prix, ce qui permet naturellement de faire plus de volume.


Du carbone, du vrai !


Davantage encore que les autres versions, cette DS3 R soigne son look. Deux combinaisons de couleurs sont proposées : gris et blanc, ou orange et noir comme notre voiture d’essai. Les graphistes s’en sont donné à cœur joie en collant un maximum d’autocollants de tous les côtés. Certains apprécieront, d’autres moins… Ce qui est sûr, par contre, c’est que les inserts « look carbone » ne sont pas du chiqué. C’est du carbone, du vrai. Et Citroën n’a pas lésiné : diffuseur arrière, face avant, baguettes latérales, bas de caisse, tableau de bord, contre-portes… Il y en a partout. Les jantes aussi sont assez exceptionnelles. Elles utilisent la technologie « Reverse » qui consiste à déplacer le creux de la jante de l’extérieur vers l’intérieur de manière à permettre au pneu de mieux travailler. Elles sont également plus légères de 5% et semblent plus grandes visuellement. Par contre, attention aux créneaux et aux trottoirs car elles sont plutôt affleurantes…


Série… « illimitée »


L’habitacle de cette DS 3 R est plutôt osé également, avec de l’orange (ou du gris) un peu partout et, ici aussi, les fameux autocollants. Une petite plaque fixée au plafonnier rappelle qu’on est bien dans une voiture « de sport ». En réalité, elle était prévue pour afficher le numéro de fabrication car dans un premier temps, la DS 3 R devait être une série limitée. Mais finalement, Citroën va en produire 2.000 par an (90 par an en Belgique). Les baquets sont plutôt impressionnants, mais il suffit de se glisser dedans pour se rendre compte qu’ils ne moulent pas vraiment le corps et privilégient plutôt le confort. Un tour de clé et le 4 cylindres 1.6 Turbo s’ébroue dans une sonorité étudiée (merci l’échappement). Par rapport à la version THP, il gagne 57 chevaux (207 ch), et son couple passe de 240 à 275 Nm. Pour y parvenir, le travail a principalement porté sur le turbo (qui souffle désormais à 2,2 bars) et la cartographie du moteur.


Merci Brembo !


Extrêmement souple et très élastique (la courbe de couple est plate de 2.000 à 4.500 tr/min), ce moteur est certes très disponible, mais manque un peu de caractère. On l’a dit, cette DS 3 R n’est pas une sportive pure et dure. Par rapport aux autres DS 3, les voies ont été élargies de 20 mm et l’assiette abaissée de 15 mm. La direction a également été reparamétrée pour plus de consistance. Par contre, aucun autobloquant (ni mécanique ni électronique) n’est présent sur le train avant, qui a parfois bien du mal à passer la puissance au sol, surtout sur les routes froides et mouillées qui caractérisaient notre parcours d’essai. Et même si l’ESP a été recalibré, il se montre rapidement intrusif. Mieux vaut donc le déconnecter entièrement pour exploiter tout le potentiel de la voiture. Enfin, s’il y a bien un point sur lequel cette DS 3 R est irréprochable, c’est le freinage. Puissance, endurance : tout y est, et c’est assez rare pour être souligné. Il faut dire que les ingénieurs de Citroën Racing ont fait appel à des étriers Brembo à 4 pistons sur les roues avant. Bien vu ! Prix : 31.420 euros.