Essais

Une Smart, en mieux!

Pensée dès son lancement en 1998 pour la propulsion électrique, la Smart aura attendu dix ans avant de se passer de carburant fossile, avec le lancement d'une première flotte "test", limitée à une centaine d'exemplaires, en 2007 à Londres. Une deuxième génération est lancée en 2009 sur dix-huit marchés, avec un certain succès puisqu'il en sera produit plus de deux mille exemplaires au lieu des mille prévus au départ. Du pain béni pour le constructeur qui, avec une flotte de voitures électriques parmi les plus importantes au monde, a pu disposer d'une base de données incomparable, tant sur le plan du développement technique que sur celui de l'expérience et des attentes de la clientèle! 

  • Wouters Bruno
  • 19 juin 2012
  • Smart
Avantages et inconvénients
  • Facilité de conduite
  • Nombreuses formules de vente / leasing / location
  • Performances
  • Pertinence de la proposition
  • Les limites d'un véhicule électrique: batterie plate = panne marché belge peu adapté
  • Pas de progrès en confort

Il ressort des enquêtes auprès de ceux-ci quelques attentes ou inquiétudes, que les ingénieurs ont pris en compte pour le lancement de cette troisième génération, baptisée "electric drive". Il est très vite apparu qu'il fallait augmenter la vitesse de pointe et les accélérations, réduire le temps de charge, prolonger l'autonomie, et enfin, rassurer le client sur les inconnues liées à la batterie et à sa durabilité. C'est ainsi qu'entre la seconde et la troisième génération, la puissance est passée de 20 kW (avec des pointes à 35) à 35 kW (avec des pointes à 55).

Le temps pour franchir le 0 à 100 km/h (26,7 secondes pour la deuxième génération) a été réduit à 11,5 secondes, tandis que la vitesse, auparavant limitée à 100 km/h, est portée à 125 km/h, de quoi se sentir à l'aise aussi sur les autoroutes urbaines. Le temps de charge sur une prise domestique est réduit de huit à sept heures, le laps de temps théorique nécessaire pour charger à 100% une batterie complètement déchargée, ce qui n'est jamais le cas dans les faits.

Sale&Care

Smart a aussi prévu une option de recharge rapide de maximum une heure, avec un chargeur embarqué de 22kW. L'autonomie théorique est portée à 145 km. Dernier souci, et non des moindres, la batterie. Comment va-t-elle se comporter dans le temps? Perdra-t-elle de la capacité de charge? Quelle sera sa durée de vie? Smart a donc mis au point une formule "Sale&Care". Le principe est simple et s'inspire d'autres constructeurs, comme Renault, mais avec une formule plus aboutie. Le client peut choisir pour le véhicule entre l'achat, le leasing ou le financement, tandis que la batterie est proposée en location. En contrepartie, le client bénéficie de la garantie d'une capacité de la batterie définie pour toute la durée du contrat de location (10 ans maximum). En cas de problème ou d'une perte de capacité, la batterie est tout simplement remplacée.

Budget

Le contrat inclut aussi l'entretien régulier de la batterie, dont la location est fixée à 65€ ttc, pour toute la durée du contrat et sans aucune limite de kilométrage. La Smart (sans batterie) est vendue 19.227€ ttc pour le coupé, 22.368€ pour le cabrio. Il est possible d'acheter la batterie pour un surcoût de 4.852€ ttc, soit grosso modo un bon six ans de contrat de location. Cette option d'achat paraît tout à fait inintéressante. Personne n'achètera une Smart d'occasion avec une batterie vieille de six ans, alors qu'avec un contrat de location, le second possesseur éventuel reprend le contrat et bénéficie donc encore pendant quatre ans de l'assurance de disposer d'une batterie en pleine forme.

Joint-Venture

Contrairement à d'autres constructeurs qui se contentent d'assembler des composants achetés chez des équipementiers, le groupe Daimler a monté des joint-venture avec différentes entreprises pour élaborer des produits spécifiques. C'est ainsi que la batterie lithium ion de 17,6 kWh est fabriquée chez Deutsche ACCUmotive, une joint-venture créée avec Evonik Industries. Le moteur de 55kW est produit chez EM-motive, cofondé avec Bosch. De ces investissements bénéficieront bien entendu d'autres produits du groupe Daimler.

Chaaargez!

Smart a voulu simplifier le processus de charge. La voiture est donc fournie avec un câble permettant la recharge en sept heures maximum sur une prise domestique, mais un boîtier Wallbox est prévu moyennant une expertise de l'installation existante et un placement par une entreprise agréée. Ce boîtier autorisera, avec un câble dédié, une recharge en six heures maximum, voire en une heure si la voiture est équipée (en option usine) d'une fonction de recharge rapide intégrant un chargeur de bord de 22 kW, moyennant ici encore un câble spécifique.

Attention, ce choix devra être posé à la commande du véhicule, pas question d'un "upgrade" du véhicule après coup! Le boîtier peut aussi charger des véhicules d'autres marques et existe en deux modèles, "Basic" et "Connected", ce dernier autorisant en outre une connexion internet qui permettra de programmer la charge, mais aussi de réchauffer (ou refroidir!) l'habitacle avant le départ, préservant d'autant l'autonomie de la batterie.

Restez branchés!

Il faut en effet garder en mémoire que la consommation du chauffage ou de la clim' peut "bouffer" de 30 à 50% de la batterie. Autant donc mettre à température l'habitacle tant que la voiture est branchée dans la prise! On n'échappe évidemment pas à l'App dédiée pour iPhone, qui réunit toutes les fonctions nécessaires durant les trajets: téléphonie mains-libres, fonction iPod, mais aussi contrôle et commande du niveau de charge, programmation de la pré-climatisation, affichage de l'autonomie restante sur une carte 3D avec l'emplacement des bornes de recharges disponibles, localisation du véhicule à destination. Les possibilités semblent infinies… si vous disposez d'un iPhone!

Look électro

La Smart électrique ne se distingue de ses sœurs que par quelques détails. Tous les coloris existants sont disponibles, mais il est loisible d'opter pour le Pack "design electric drive" qui inclut des panneaux de carrosserie Crystal White, des jantes alu blanches, la cellule de sécurité tridion et les coques de rétroviseurs electric green, avec des rappels assortis dans l'habitacle.

La dotation, très complète, inclut la clim' (et sa fonction pré-climatisation), les vitres électriques, le volant et le pommeau cuir, la smart radio, la direction assistée, les jantes alliage. L'ordinateur de bord est complété par deux cadrans ronds indiquant le niveau de charge de la batterie et l'énergie consommée ou récupérée. Et pour les amateurs, une version Brabus est prévue! Les premiers tours de roue au volant de la Smart electric drive révèlent immédiatement l'intelligence du concept.

La récompense

Si une voiture devait bien se mouvoir à l'électricité, ce ne pouvait être que la Smart, taillée pour la ville! Et comme un bonheur ne vient jamais seul, la Smart électrique affiche des qualités autrement plus convaincantes que ces sœurs thermiques. Le moteur électrique déploie une vigueur réjouissante, permettant des départs "canons" sans bruit ni vibrations, mais surtout sans les à-coups générés par la boîte robotisée des modèles classiques. Un vrai bonheur, une évidence absolue! La batterie, montée en position centrale sous le plancher, abaisse le centre de gravité. La Smart electric drive ne s'en montre que plus saine et plus agile, offrant ici aussi un comportement plus probant que ces sœurs.

eMobility

Si le confort ne progresse guère, l'agrément fait un solide bon en avant et donne un fameux coup de vieux aux Smart classiques. Cette Smart constitue donc une offre tout à fait alléchante pour se déplacer dans les grandes cités en se montrant le plus efficace et le plus agréable modèle de la marque, en bénéficiant aussi de tous les avantages de la motorisation électrique (fiscalité, accès aux zones limitées, entretien et coût à l'usage réduits…).

Elle fait partie d'une offre d'e-mobilité que le constructeur veut la plus diversifiée possible, en proposant d'ores et déjà un ebike au design aussi soigné que le choix de ses composants (cadre alu, transmission par courroie, freins à disque…), mais aussi en confirmant pour 2014 l'arrivée du escooter et d'une Smart à quatre places. L'avenir a du bon!!

Lire plus:

À propos de l'auteur : Wouters Bruno Bruno Wouters collabore avec Vroom depuis 2005. Tant qu’il y a des roues et un moteur, c’est un homme heureux.
Et s’il apprécie les progrès technologiques, rien ne le lui plaît plus que de parcourir les routes de campagne au volant d’une Morgan ou d’une moto, pour les sensations!
Photos ©: Bruno Wouters, Manufacturer. Source ©: Smart.

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