Essais

Honda CB500X: Les vertus de la modestie!

Premier constructeur mondial, le géant japonais réalise le gros de ses ventes dans les pays émergeants, aux attentes bien différentes des nôtres. Il n'empêche, l'évolution de nos marchés, avec par exemple l'étape intermédiaire du permis A2, permet à Honda de distribuer chez nous des machines créées pour les pays asiatiques, comme cette CB500, déclinée en différentes variantes.

  • Wouters Bruno
  • 23 janvier 2017
  • None
Avantages et inconvénients

      La CB500, produite en Thaïlande, s'adresse en priorité à l'Asie du sud-est, et représente pour les motards locaux une forme d'aboutissement, le gros du marché se cantonnant aux plus petites cylindrées. Mais chez nous, une machine comme la CB500 donne au géant japonais l'opportunité de répondre à la demande d'une clientèle à la recherche d'une moto simple, bon marché, accessible et ne dépassant pas 35kW, histoire de répondre aux exigences d'un permis A2 qui constitue une étape quasi incontournable vers le permis A.

      Je vois d'ici les regards condescendants de certains motards, possesseurs de flamboyantes machines, dont le nombre de chevaux n'a d'égal que la somme astronomique déboursée pour les acquérir, les chevaux et tout l'attirail électronique nécessaire à tenter de les dompter, face à une misérable "petite" 500, pourvue à leurs yeux de bien peu d'attraits. Je leur répondrai tout de go qu'il en est des motos comme des motards: celles qui ne pètent pas plus haut que leur cul (pardonnez-moi l'expression!), se révèlent certainement bien plus agréables à vivre au quotidien!

      relookage

      Et cette petite CB500X ne fait pas exception. Amateurs de grands frissons, passez votre chemin, amateurs de plaisirs motocyclistes, goûtez-y avant d'asséner de fausses affirmations: oui, on se fait plaisir avec une machine modeste et peu coûteuse! Mais jetons un coup d'œil sur cette X. Apparue en 2013 avec un look très modérément sexy, elle nous est revenue l'automne dernier, suffisamment retouchée que pour corriger le tir.

      Techniquement, rien ne change, ou pas grand chose. Nous retrouvons dans les entrailles de ce vertical twin des technologies flatteuses, héritées pour certaines des sportives CBR600 et 1000 RR. Le triangle tracé par la position du vilebrequin, de l’arbre primaire de boîte et du contre-arbre d’équilibrage est ainsi très proche de celui que l’on trouve sur les 4 cylindres de la gamme RR, la boîte à six rapports en est aussi inspirée: l'ensemble de ces solutions autorise un moteur très court. Pour 2016, le mécanisme de sélection a été modifié pour rendre le passage des rapports encore plus onctueux.

      Techno

      La culasse à double arbre à cames en tête abrite des culbuteurs à rouleaux allégés, le réglage du jeu aux soupapes est ajusté par des pastilles, ce qui limite la force des ressorts de rappel et réduit les frottements. La chaîne de distribution reçoit un traitement de surface au vanadium. Les pistons reprennent le diamètre de ceux de la CBR600RR (67 mm) et leur forme s'inspire de ceux de la CBR1000RR.

      L’usinage sur leur jupe de stries qui piègent l’huile et favorisent la lubrification réduisent les frottements et les bruits de fonctionnement. Cette chasse aux frottements favorise bien entendu le rendement et participe à l'obtention d'une consommation modeste. Le bloc, compact et rigide, participe à la géométrie du cadre. La fourche hérite cette année d'un réglage de la pré-charge. Sur le plan esthétique, le pare-brise gagne dix centimètres, le phare et le feu arrière adoptent la technologie LEDs, le réservoir, porté à 17,5 litres, reçoit enfin un bouchon monté sur charnières, le levier de frein avant est réglable sur cinq positions, le tableau de bord se pare d'un plexi orangé qui ne facilite guère la lecture, mais il fait toujours l'impasse sur l'indication du rapport engagé, pourtant bien utile sur ce genre de machine destiné aussi aux débutants.

      trail

      La CB500X se démarque des deux autres CB500 par son style "trail", ce qui la rend plus agréable à vivre. Meilleure protection et position de conduite plus favorable incitent à la balade. La géométrie évolue discrètement, avec un angle de chasse plus ouvert et un empattement 10 mm plus long. Les débattements de suspension gagnent eux 20 mm, tout bénéfice pour le confort. Un rapide examen de la machine donne le ton. La finition est soignée malgré l'usage de matériaux simples, et cette CB ne fait pas "pauvre" malgré son prix raisonnable (6.199 €)

      La prise en mains rassure immédiatement le débutant par le gabarit mesuré de la machine. Fine, étroite, pas trop haute avec sa selle à un raisonnable 810 mm du sol, la X se donne d'autant plus facilement que les commandes tombent naturellement sous les mains et les pieds. Les premiers kilomètres en ville filent immédiatement la banane, tant la CB se montre légère et joueuse: un bonheur que de se frayer un chemin entre les bagnoles engluées! Le moteur fait de son côté preuve d'une bonne volonté évidente et ce, dès les plus bas régimes. En jouant avec délicatesse de la poignée de gaz, il accepte d'enrouler sur les rapports supérieurs dès 2.000 - 2.500 trs/min. Cette aisance se confirme sur la route, avec le plaisir de dominer une moto légère et facile à vivre.

      Facile

      Le caractère lisse du moteur se traduit par une arrivée de puissance régulière sur toute la plage de régime. Ça manque évidemment des sensations qu'aurait apporté une courbe de couple un plus remplie dans les bas régimes. Il ne faudra donc pas hésiter à jouer de la boîte, irréprochable au demeurant. Le comportement routier très sain rassure, tout en procurant un réel confort. En haussant le rythme sur nos petites routes défoncées, la CB pourra amorcer quelques mouvements de pompage guère inquiétants, mais ceux qui veulent péter les chronos se tourneront sans doute vers d'autres machines! Le freinage est confié à deux disques qui s'acquittent parfaitement de la tâche, efficacement secondés par l'ABS.

      On retrouve avec la "X" la facilité de conduite des autres CB500, une facilité que cette définition "trail" rend encore plus agréable au quotidien. La CB500X, sans prétention, propose avec simplicité un produit soigné et abouti. Si la petite CB ne joue pas dans la même cour que des machines plus prétentieuses, sa facilité d'usage la rend certainement plus intéressante dans un usage de commuter pour les trajets domicile - lieu de travail, ce qui n'empêchera pas de sympathiques escapades dominicales. La CB500X sait se montrer accessible au débutant, l'objectif est atteint, mais plaira aussi au motard confirmé, lassé sans doute d'engloutir des sommes astronomiques dans des pièges à permis!

      Lire plus:

      À propos de l'auteur : Wouters Bruno Bruno Wouters collabore avec Vroom depuis 2005. Tant qu’il y a des roues et un moteur, c’est un homme heureux.
      Et s’il apprécie les progrès technologiques, rien ne le lui plaît plus que de parcourir les routes de campagne au volant d’une Morgan ou d’une moto, pour les sensations!
      Photos ©: Bruno Wouters. Source ©: Honda.

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