Cette fois, ça y est : les 12 Heures de Spa entrent dans leur phase décisive. Les équipages sont quasi tous au complet, les mécanos ont les traits tirés après plusieurs nuits très courtes, les team-managers font et refont leurs calculs, les responsables de l’équipement pneumatique commandent un dernier lot de slicks … et les panneauteuses de charme et de choc préparent leur crème à bronzer.
On l’a dit et redit, l’indécision est de mise dans les BTCS 2006 dont ce tour d’horloge constitue plus que jamais le sommet. A l’heure du pronostic, une revue des forces en présence peut s’avérer utile. On va le voir, une conclusion s’impose : bien malin qui peut prédire à coup sûr le nom des pilotes qui monteront sur la plus haute marche du podium, dimanche peu après 2 heures du matin…
JAGUAR : comme de coutume, MI aligne deux X-Type Silhouette confiées à Thiry-Deman-Corthals et Chouvel-Mathieu-van de Poele. Depuis le début de saison, les « Lionnes » ont été brillantes mais malchanceuses.
Les + : expérience et professionnalisme du team, compétitivité de la voiture, niveau des pilotes.
Les - : pression pesant sur les favoris, début de saison bousculé.
AUDI : l’unique A4 Silhouette pilotée par l’incontournable duo Hemroulle-Verbergt compte parmi les références en BTCS. Particulièrement à l’aise à Spa, elle est fréquemment victime de petits soucis techniques aux conséquences parfois importantes
Les + : voiture efficace à Spa, équipage véloce et homogène, team bien rôdé.
Les - : moteur turbo appréciant peu la chaleur, petits ennuis (électriques notamment) fréquents.
RENAULT : les Mégane Trophy affrontent pour la première fois une course aussi longue et rendue probablement éprouvante par la chaleur. Elles sont confiées à des équipages qui impressionnent : Vosse-Bouvy-Mollekens et Lémeret-Loix-Radermecker, c’est du costaud. On n’oubliera pas la présence d’une troisième Mégane menée par Depauw-Van den Hove.
Les + : approche très professionnelle, implication de l’usine, pilotes de haut vol, comportement routier époustouflant de la Mégane.
Les - : première course d’endurance, vitesse de pointe insuffisante.
BMW : leaders des BTCS 2006, Vanbellingen et Fumal affirment qu’ils vont privilégier les points. Lupant et Slaus, épaulés par Palttala, sont plutôt attendus dans le rôle de « dynamiteurs » de la course. En misant sur la régularité, Moonens-Redant-Van der Maesen peuvent surprendre, c’est vrai aussi pour Hardmann-Levensis-Minshaw.
Les + : voitures a priori fiables, équipages homogènes, teams ultra-motivés et en pleine spirale positive.
Les - : petits détails oubliés, pilotes parfois trop chauds.
OPEL : rayon malchance, Qvick et Geoffroy ont donné cette année. Pourtant, leur Astra est souvent aux avant-postes et il ne lui manque pas grand-chose pour conclure. Sera-ce pour cette fois ? Une seconde Astra Silhouete est de la partie aux mains du trio franco-belge Desbruères-Desbruères-de Sordi.
Les + : équipages homogènes, voitures éprouvées.
Les - : la guigne, le surcroît de travail après de gros « cartons », moteur manquant de puissance.
PEUGEOT : ce sont sans doute les plus belles Silhouettes, et le ramage vaut le plumage. Mais les équipes qui les alignent en sont toujours au stade de la découverte et doivent apprendre à en exploiter le potentiel. Idem pour les pilotes des 407 (André-Galand-Halliday-Verreydt et André-De Vits-Massart-Jamar), un peu moins pour le tandem Stéveny-de Radiguès qui s’alignera sur la 406 Coupé.
Les + : voitures performantes (et dernier cri pour les 407), teams sympas et très motivés.
Les - : manque d’expérience, fiabilité incertaine sur 12 Heures.
PORSCHE : on passe en catégorie GT avec les 996 et 997. Leur fiabilité n’est plus à démontrer et elles sont confiées à des équipages de premier plan (Duez-Van de Wauwer-Goossens, Muytjens-Steinberg-Kerkhove, Van Rossem-De Laet-Maes, Van Dellm-Verbist-Soulet, Greensall-Allen-James, Colman-Maton-Verhoeven, Turco-Franchi-Beulen, Schröder-Cracco-Jotthomas) capables de soutenir un rythme très élevé du premier au dernier mètre.
Les + : fiabilité, vitesse de pointe, pilotes véloces et expérimentés.
Les - : inférieures aux Silhouettes en performances pures, « mangeuses » de pneus.
FERRARI : le pavillon de Maranello est défendu par deux 360 Modena, l’une menée par le trio Moury-Nef-Richard, des habitués des BTCS, l’autre par Tunon-Nisselin-Renard-O’Neill, des gentlemen drivers disputant le Challenge Ferrari. Un peu limitées en puissance, les 360 peuvent surprendre en misant sur la régularité.
Les + : voitures a priori fiables, trio de pilotes belges rapides et motivés.
Les - : une seule 360 de pointe, puissance limitée.
DANS LES CLASSES
T5 : les BMW semblent les mieux armées mais leur confrontation sera sans pitié. Disposant d’une M3 ayant débuté sa carrière sous les couleurs officielles, Hardmann-Leventis-Minshaw sont favoris, ils briguent même une place très en vue dans au classement général. Pour leur mener la vie dure, on songe à Dumont-Barth-Schmit qui peuvent signer un « gros » résultat absolu ; on suivra aussi Wright-Redhouse-Walker, Baugnée-Linnertz-Dallemagne-Gressens, Heck-Blaise-Vannerum, Detaille-Petroons-Renmans, Ronveaux-Clermont-Dejardin et Knauf-Feron-Noyelle. Nouveauté dans le clan bavarois, une 130i sera confiée à Packeisen-Kossmehl-Schmit. Par ailleurs, véritable loup dans la bergerie, la superbe Seat Leon Cupra de Hopchet-Sluys-Cloet semble parfaitement capable de tailler des croupières aux BMW…
T4 : les habituelles Ford Mondeo (Jordens-Coninx-Weyens), VW Golf (Adriaenssens-Van Riel) et Honda Civic (Bruynoghe-Verbanck) devront cette fois compter avec la Volvo S60 de Ménage-Néri-Néri.
T3 : une belle empoignade en perspective ! Les Renault Clio ont pour elles le nombre, la compétitivité, l’expérience des teams qui les aligne et le coup de volant des pilotes. On trouve là de très sérieux clients : Brouwers-Rosoux-De Wilde, Bader-Burton-Sharp (ce dernier est l’équipier de Corthals chez Honda-JAS en WTCC), Minette-Pestiaux, De Saeger-De Saeger-Schmitz, Leybaert-Van Pamel, Van Obbergen-Ubeda-Schmook, etc. Mais précisément, la bataille entre les Clio peut faire du dégât et profiter à une autre marque. On songe à Opel (avec l’Astra Coupé de Cleynhens-Smits), VW (grâce aux Golf de Delannoy-Adriaenssens-Van Riel et Dehaye-Buytaert-Schyns, et la Polo de Winter-Van Hoof-Van Hoof), Honda (l’Integra de Wilders-Gaz-Michiels et la Civic de Hein-Allan), Alfa Romeo (qui pourra compter sur la 156 de Heurckmans-Plennevaux-Maes) Mini (Ghillebaert-Bonnel) et Peugeot (Culot-Wiliquet-Destrument et Dersin-Mélotte-Jamar-Beaumont).
T2 : la victoire se jouera entre Toyota représentée par les Yaris (notamment celle de Vanbeneden-Van de Plas) et Honda (la Civic de Manet-Van Rompaey).
T1 : on sait déjà qu’une Toyota Yaris gagnera, reste à savoir laquelle… Sylvie Delcour fera cause commune avec son camarade de bac à sable Cédric Verhees, ils affronteront notamment Miguel-Gabriels-Kremer et Bruixola-Close-Brasseur.
Voilà pour les acteurs. Le décor, on le connaît, il n’a pas changé. Il reste à écrire le scénario de ces 12 Heures, en gardant à l’esprit deux paramètres : la météo qu’on annonce estivale – le public s’en réjouira, même si les hommes et les mécaniques vont souffrir – et les « impératifs » du championnat. Des points seront en effet distribués après trois et six heures de ronde (la moitié du quota chaque fois) puis bien entendu à l’arrivée (une distribution « normale »). Les prétendants au titre ont donc intérêt à ne pas louper ce triple rendez-vous, sous peine de voir leurs chances sérieusement hypothéquées. Mais ne dit-on pas que la stratégie apporte un charme supplémentaire aux épreuves d’endurance ?
Communiqué PRC