Si les différentes manches du championnat FIA-GT se disputent sur 2 heures, cette compétition de référence au niveau international compte une exception de taille : les 24 Heures de Spa. Et pour aborder dans les meilleures conditions le sommet de la saison, l'équipe PK Carsport avait décidé de jouer la carte "United 4 Belgium", en alignant sa traditionnelle Corvette C5-R pour un impressionnant quatuor de pilotes belges composé d'Anthony Kumpen et Bert Longin, bien sûr, mais aussi Kurt Mollekens et Fred Bouvy…
Après avoir décroché le 8ème meilleur chrono aux entraînements, Anthony Kumpen se montrait résolument optimiste… "Nous savions que nous n'avions pas le potentiel pour lutter contre des voitures plus récentes sur un tour, mais vous verrez, après 2 heures de course, je suis sûr que nous aurons rejoint le groupe de tête. La C5-R reste une voiture idéale pour aborder une épreuve d'aussi longue haleine…"
C'est Bert Longin qui prenait le départ de la course, passant de la 8ème à la 6ème place en se maintenant dans le sillage des leaders. Se lançant à son tour dans un double relais, Kumpen signait des chronos tout simplement excellents, qui permettaient à la Corvette PK Carsport de se retrouver… en tête de la course ! "Exactement le timing que nous avions annoncé, qui plus est avec une avance d'une quarantaine de secondes sur le reste de la meute", souriait le Limbourgeois.
Aux alentours de 21h30, les choses se compliquaient quelque peu pour la Corvette, un câble du système de frein cédant, de quoi provoquer une fuite d'huile. Un incident qui coûtait entre 2 et 3 tours au bolide frappé du numéro #4. Soit l'écart qui allait le séparer de la victoire au moment du baisser du drapeau à damier. "Nous avons parfaitement négocié la suite, en signant de nouveau de très bons chronos sur le sec", explique Bert Longin, "et puis, la pluie a fait de violentes apparitions. J'avoue qu'il nous a fallu deux relais pour mettre le doigt sur un set-up idéal dans ces conditions, notamment au niveau de la pression des pneus, mais une fois la voiture parfaitement réglée, les chronos sont de nouveau descendus. Les nombreuses neutralisations n'ont bien sûr pas fait notre affaire, mais sous les hallebardes, il était vraiment difficile de ne pas partir à la faute."
Et malgré les nombreux pièges dans lesquels plusieurs concurrents, et non des moindres, sont tombés, Kumpen, Longin, Mollekens et Bouvy ont réussi à passer à travers les obstacles, pour entamer un superbe duel contre la Maserati #2, notamment pilotée par Christian Montanari. Un combat implacable qui tournait à l'avantage de PK Carsport, qui décrochait avec autorité la 3ème place finale… "Cette épreuve est vraiment devenue un sprint de 24 heures", s'exclame Kurt Mollekens. "Et en plus, il a fallu composer avec cette météo exécrable. Ce qui rendait le circuit de Spa assez dangereux, en raison de l'aquaplaning. Mais je pense que tout le team s'en est tiré avec les honneurs, une fois de plus…" Et Fred Bouvy d'ajouter : "On a eu des petits soucis techniques, c'est la course. On avait dit qu'on fixait rendez-vous à tout le monde sur le podium final, et bien, nous y sommes !"
Quant à Anthony Kumpen, il tirait le bilan de cette épreuve de 24 heures qui a marqué les hommes et les machines… "Un podium, c'est bien, mais comment ne pas être un peu déçu malgré tout. Sans ce problème de freins, nous étions en mesure de revendiquer la victoire. Les deux voitures de tête n'ont pas rencontré de soucis mécaniques, seuls des écarts de trajectoire les ralentissant à certains moments. La clef du succès se trouvait là… Mais terminer 3ème en partant 8ème, cela reste une bonne opération…"
Un mot encore sur l'affaire du déclassement d'Oschersleben, que l'équipe PK Carsport n'entend pas clôturer de suite. "Notre avocat a profité de ce week-end pour accumuler les informations", explique Bert Longin, "et nous allons aller au Tribunal Civil. Notre objectif est clair : récupérer les 10 points de la victoire remportée en Allemagne…"