C’est sur des œufs que les concurrents du 51e Rallye Police-Gendarmerie ont pris le départ ce matin. A raison puisque les 4 spéciales du parcours composant la première boucle se sont toutes révélées très dangereuses et que la seconde boucle ne l’a pas été moins.
Malgré un moteur calé au départ de l’ES2 et un freinage raté quelques kilomètres plus loin, Hubert Deferm s’est installé en tête durant la boucle initiale et a mis la seconde à profit pour asseoir sa domination sur l’épreuve, non sans assurer le spectacle : “Si je fais du rallye, c’est avant tout pour m’amuser. Et c’est le cas aujourd’hui, surtout avec ma Subaru WRC !“.
Le vainqueur de la dernière édition en date est déjà loin devant Bob Colsoul, qui apparaît résigné : “Pour moi, la première boucle a été un passage en reconnaissances supplémentaire. Lors de la seconde boucle, j’ai évidemment élevé le rythme et trouvé les bons points de freinage mais je ne peux pas concurrencer Hubert !“
La 3e place au scratch officieux(celui mêlant équipages policiers et mixtes, séparés dans les classements officiels), fait l’objet d’une belle lutte « à distance » en mettant aux prises un représentant de chaque catégorie : le policier Christophe Castermans – leader des représentants des forces de l’ordre – avait l’avantage au terme de la première boucle et ce, malgré une grosse frayeur ! “Je me suis retrouvé sans freins dans l’ES8 suite au bris du maître-cylindre. J’ai pu profiter d’une échappatoire mais ça aurait pu très mal se terminer !“, témoignait le pilote, visiblement choqué. Il y a perdu une vingtaine de secondes en fin de seconde boucle, mais conserve l’avantage sur le finlandais Jalonen, engagé en « mixte ».
Derrière celui-ci, les habitués des rallyes belges que sont Dominique Jullien (Saxo Gr.A), Laurent Léonard (Saxo kit car) et Laurent Delvaux (Peugeot 306 Gr.A) se livrent une belle lutte d’honneur pour le leadership en « deux roues motrices », une catégorie qui a déjà perdu Frédéric Béco et Bernard Servais, lâchés par la mécanique.
Chez les « policiers », derrière Castermans, c’est un autre finlandais, Sallinen, qui occupe la place de dauphin que Franco Arlotti ne semble pas en mesure de pouvoir revendiquer à la régulière. Dommage, par contre, que l’irlandais Sean Haveron – vainqueur l’an passé et premier leader cette année – ait été rapidement contraint à l’abandon au volant de sa nouvelle Escort Cosworth (moteur, ES2), tout comme Alain Renkin, victime d’une sortie de route.
On notera encore, au niveau des « autos », que la direction de course a pris la décision d’annuler tous les temps de la spéciale n°3 suite à des problèmes techniques.
Faits de course
Haveron (Escort Cosworth) : abandon ES1, moteur
Renkin (Escort RS) : abandon ES4, sortie (radiateur)
Béco (Citroën C2) : abandon ES3, boîte de vitesses
Lefevre (Seat Ibiza) : abandon ES3, raison inconnue
Servais (Citroën C2) : abandon ES4, pompe à essence
Gillard (Subaru) : erreur de note ES1
Delvaux (Peugeot 306) : sortie de route ES4
Wynands (Nissan 350Z) : légère touchette (boucle 1) et sortie dans un champ (boucle 2 – ES7 - 2 minutes)
Poncelet (Subaru) : perte de 5 minutes (durite d’intercooler détachée)
Castermans (Subaru Sti) : ES8, perte de 20 secondes (bris de maître-cylindre de freins)
Sur deux roues
Quatre pilotes se tiennent groupés en 13 secondes aux avant-postes, preuve de l’âpreté de la lutte qu’ils se livrent ! Premier leader, Laroche a ensuite perdu une vingtaine de secondes (chute dans l’ES3) tout en devant faire face à son compatriote Parret… qui poursuit positivement la mise au point de sa grosse BMW HP2 puisqu’il pointe en tête après deux boucles ! Laroche ne lui concède que 3 secondes et le troisième français, Siaux, une petite dizaine (« vous savez, je me bats avant tout contre ma machine – une Yamaha Fazer 1000 - bien trop lourde pour le rallye »). Fidèle à son sens de la grosse attaque, l’anglais Nigel Stevens complète ce quatuor à 13 secondes du leader ! Côté Belges, Jean-Michel Robert (6e) poursuit l’apprentissage de sa KTM Duke d’emprunt et est suivi immédiatement par un Pierre Denis qui s’améliore d’édition en édition (7e). On déplore encore l’abandon, après une énième chute (sans gravité), de l’anglaise Christine Gould, la seule dame au départ, qui participait à son premier rallye avec une peu appropriée Suzuki Intruder 800 !
Communiqué