23 mai
Beaucoup de choses à faire ce matin. Présenter le réservoir déchiré au service technique du distributeur Suzuki en Bolivie. OK ! De retour à La Paz, il sera remplacé sous garantie. Alberto et Adolfo, nos deux guides, sont partis à la recherche de pièces de voitures. Nous nous retrouvons chez un motociste où nous achetons quelques pièces dont des plaquettes de freins « Carbone Lorraine » et d’autres de fabrication locale, qui coûtent cinq fois moins cher ! Après il nous faut encore passer tous nos véhicules au lavage haute pression pour les débarrasser des kilos de boue accumulés sur les pistes de la veille. Résultat, nous quittons Santa Cruz à 15h passées, après y avoir parcouru une vingtaine de miles. Or, nous avons genre 600 km à avaler pour arriver à Trinidad. D’accord, c’est du bitume, mais ça va faire long quand même ! La sortie de Santa Cruz est pénible, la ville est très étendue, la banlieue n’en finit pas.
Un pont trop long
La route est monotone, très rectiligne, et l’asphalte, contrairement aux autres étapes parcourues sur ce type de revêtement, est truffé de nombreux nids de poules. Après une heure de route, nous arrivons aux abords d’un pont enjambant le Rio Grande. Petite particularité : ce pont en acier, long de 1650 mètres, permet de faire passer tant le trafic ferroviaire que le transport routier. Le principe est simple : au milieu, les rails. Entre les rails, des planches en bois. A l’extérieur des rails, encore des planches en bois. Le train passe d’abord, puis les véhicules dans un sens, puis les véhicules dans l’autre sens. Avec nos motos, nous remontons toute la file, et dès que les véhicules venant en sens inverse ont fini de passer, nous nous précipitons pour aborder le pont les premiers, ce qui nous permet de rouler à notre rythme entre les rails.
50 centimètres
L’entraxe ici est d’un mètre, les rails sont un peu saillants par rapport aux planches et les joints entre les rails et entre les planches du milieu sont creusés et irréguliers. Résultat, il faut viser sur cinquante centimètres de large, entre le rail de gauche ou de droite et le joint central, le tout pendant 1.650 mètres, tout ça au-dessus du Rio. Un peu stressant, mais on y arrive très bien. Le paysage est aussi monotone que le macadam rectiligne. Nous traversons des hectares de savane, alternant cultures et élevages.
Après trois heures, nous n’avons abattu que 200 km. Pause essence-café et nous repartons à la tombée du jour vers Trinidad. Par miracle, les nids de poules ont disparu, par contre la pluie, la bruine et le brouillard les remplacent. Toute cette humidité se colle à la visière et la visibilité se réduit furieusement, ce qui est plutôt handicapant sur les routes boliviennes, toujours aussi encombrées d’animaux et de boliviens imprévisibles !
Cerise sur le gâteau, les véhicules que nous croisons, presque exclusivement des camions ou des bus, nous envoient leurs grands phares mal réglés dans la figure, sans remords aucun.