François Piette

18 JUN 2006

24 Heures du Mans : Christian Lefort, Yves Lambert et Romain Ianetta jusqu'au bout du rêve !

De longues années durant, ils en avaient rêvé. De résultats en résultats, ils se sont mis à sérieusement y croire. Et en début d'année, ils ont reçu le feu vert définitif. Eux, ce sont Yves Lambert et Christian Lefort, qui, en compagnie du Français Romain Ianetta, ont pris le départ de la 74ème édition des 24 Heures du Mans au volant de leur traditionnelle Porsche 996 GT3-RSR. Et qui, deux tours d'horloge plus tard, ont célébré une 24ème place finale, soit la 6ème en GT2. Ah oui, ils étaient aussi les seuls Belges à l'arrivée. Champagne ! Une épreuve telle que les 24 Heures du Mans, cela se prépare avec minutie. Ensuite, on l'aborde avec modestie, respect, sans tenter tout et n'importe quoi lors des essais. Avec une 48ème position sur la grille de départ, la Porsche #73 aux couleurs de Gulf et Gordon (devenu Go ! ! On, loin Evin oblige…) avait réussi son premier challenge, à savoir faire montre d'une pointe de vitesse intéressante, sans compromettre la suite du week-end. Avec un moteur et une boîte de vitesses changés juste avant le dernier effort contre le chrono jeudi soir, Lambert, Lefort et Ianetta étaient prêts à se lancer dans la grande aventure… "Notre objectif ? Terminer !", déclarait Yves Lambert avant le départ. "Est-ce prétentieux de revendiquer cela pour une première participation ? Nous verrons…" De fait, la première partie de course se déroulait sans le moindre problème pour la Porsche "belge", Yves Lambert étant relayé par Christian Lefort, puis Romain Ianetta. Régulière, avec des chronos oscillant aux alentours des 4'20", la #73 grimpait dans la hiérarchie, au point de faire son apparition dans le top 5 en GT2 aux alentours d'une heure du matin. La perte d'une roue peu avant 2 heures, suivie d'un changement de disques et plaquettes de freins, constituaient en fait les premiers problèmes réels pour le trio. Hélas, vers 3 heures du matin, les choses se compliquaient… "J'ai d'abord ressenti une vibration au niveau d'une roue avant", explique Yves Lambert. "Je suis rentré, et les mécanos ont diagnostiqué une faiblesse d'un moyeu. Ce qui nous a permis de repartir… Pour constater quelques tours plus tard de nouvelles vibrations, venant cette fois de l'arrière. Nous avons changé de pneus, mais le mal persistait. Et pendant que j'effectuais un tour au ralenti pour réintégrer la pitlane, un cardan a cassé ! Nous avons eu de la chance dans notre malheur, puisque j'ai pu rejoindre le box. Là, les mécanos ont procédé au remplacement de l'organe défaillant, ce qui nous a coûté une heure pleine. Sur le coup de 4h10, c'était reparti, avec l'espoir que cette fois, nous avions mangé notre pain noir…" A l'exception de l'une ou l'autre figure prouvant que Lambert, Lefort et Ianetta étaient confiants au volant d'un bolide plutôt facile à piloter, plus rien n'allait entraver l'évolution de la Porsche #73. Tournant de façon régulière dans la seconde partie de la course, elle se dirigeait vers ce qui allait devenir une 24ème place finale, soit la 6ème position en GT2… "C'est un rêve qui se réalise", commentait, ému, Christian Lefort juste après l'arrivée. "La magie du Mans ? C'est notamment de voir tous les membres de l'équipe pleurer au retour de la voiture. Incroyable… Nous sommes soulagés, heureux et fiers…" Et parvenir au terme de cette 74ème édition, qui était aussi celle du centenaire de l'Automobile Club de l'Ouest, n'était pas une mince affaire, notamment en raison de la chaleur intense qui a régné durant tout le week-end. "Ce circuit comporte de nombreux freinages, des courbes rapides, bref, c'est très physique", poursuit Yves Lambert. "Jamais je n'ai souffert comme ce week-end, et c'est là que le travail de notre docteur et du kiné a été exceptionnel. Les mécanos se chargeaient de la voiture, et eux remettaient les pilotes d'aplomb. Chapeau à tous…" Au total, la Porsche Gulf et Gordon a effectué 282 tours de la mythique piste mancelle, pour un total de 26 arrêts au stand. Avec un meilleur chrono en course de 4'17"317, contre 4'16"246 aux essais qualificatifs, on comprend que le trio de pilotes n'a pas traîné en chemin. La récompense finale était à ce prix… "Voir 100.000 spectateurs se presser pour assister à la remise des prix, c'est éblouissant", poursuit Christian Lefort. "C'était aussi fort que vendredi, lors de cette parade dans les rues du Mans, tout simplement holywoodienne ! Pendant deux heures, vous bénéficiez du statut de star ! Incroyable. Quel événement, quelle magie, quelle course…"
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