En signant de façon magistrale la pole, Kimi Raikkonen devient ainsi le premier à inscrire de façon indélébile son nom dans les livres d’histoire. Il confirme les excellentes prestations des « flèches d’argent » et ses prétentions au titre de Champion du Monde. Même si l’on peut avoir quelques incertitudes quant à la fiabilité, De la Rosa a cassé sa boîte en première séance d’essais libres le vendredi, le binôme sera difficile à battre ce week-end. Personne n’est cependant à l’abri d’une erreur comme nous avons pu encore une fois le constater lors de cette séance qualificative. Si dans un premier temps, son collègue Montoya fut la référence chronométrique, Fisichella (Renault) la lui subtilisa et se prenait à rêver jusqu’à ce que « Iceman » se lance et signe une avance toute relative dès le premier secteur. La messe était dite et le Championnat se relance !
Alonso confirme, Montoya menace
Alonso, le leader du Championnat, revient aux avant-postes en signant le 3e temps. Ce qui n’est pas plus mal pour lui car il se retrouve idéalement placé sur la bonne trajectoire. Sachant que la Renault est la plus efficace des voitures au démarrage, il devrait prendre l ‘ascendant sur son équipier puisque la piste est nouvelle et pas encore assez dégommée et que le sable balayé par le vent devient en ce jour un étonnant allié pour l’Espagnol ! De là à piquer Raikkonen au freinage du virage n°2 ? D’autant qu’à ses côtés, se trouve notre bouillant Montoya. Si il a perdu toutes ses chances pour le titre, il se doit, bon gré malgré, d’aider Raikkonen.
Les bonnes surprises
Jarno Trulli et sa Toyota ont à nouveau répondus présent. Sans se démonter sur cette piste très piégeuse, il confirme en s’offrant le top 5 juste devant les Williams BMW enfin à leurs affaires. Heidfeld et Webber, respectivement 6e et 7e sont certes à 1“1 de la pole, mais ils sont là où ils doivent être. C’est aussi une façon de faire taire les mauvaises langues quant à la saison ratée de Williams. Quant aux 8e temps de Felipe Massa (Sauber), on peut dire qu’il se sent pousser des ailes depuis l’annonce de son départ pour Ferrari pour 2006 en lieu et place de Barrichelo.
Button et Sato « déconnent », Schumi disjoncte
Il aurait pu… Décidément Button ne fait pas les choses à moitié. Très en verve, excellent gestionnaire en pneus, il aurait pu menacer Raikkonen, mais un excès d’optimisme, le fit sortir un peu large et de se prendre directement 1 seconde dans la vue alors qu’il était en mesure d’être le premier poleman de ce premier GP de Turquie. Et dans le clan BAR Honda, les mines se sont vraiment décomposées à ce moment car précédemment, son équipier Sato parti lui aussi à la faute, en gênant quelque peu Webber en rentrant trop lentement et surtout en occupant la trajectoire idéale, se vit déclassé et rétrogradé en fond de grille ! Ils ratent l’un et l’autre une superbe occasion de se mettre en évidence.
Scuderia
Où sont les Ferrari ? En Hongrie ? Pas du tout, mais c’est tout comme ! Chez les « Rouges », on devient de plus en plus pâle. Depuis le début du week-end, les Ferrari ne sont, mais alors pas du tout à la fête. Et c’est dommage car la deuxième place de Schum en Hongrie laissait entrevoir enfin le come back du Cheval Cabré. Se fourvoyant dans tous les réglages, tant Schum que Barrichelo ne purent réellement exploiter leur bolide qui n’est pas non plus un modèle de réussite auquel la Scuderia nous avait habitué. C’est donc en toute logique que l’on retrouve la première Ferrari à une anonyme 11e place. Barrichelo a fait ce qu’il a pu tout en restant raisonnable. Schum que l’on croyait si parfait, le métronome, celui qui ne fait jamais de faute, en commet justement de plus en plus. La perfection n’existe pas et la limite est là pour le rappeler à quiconque ose la défier. Le verdict est sans appel et en s’offrant un tête-à-queue dans le virage n°9, il se retrouve relégué manu militari en fond de grille ! De toute façon, il n’aurait jamais pu prétendre au top 5 si Button et Sato avaient réussi leur tour. Mais avec des si…
26 et demain ?
Alonso mène pour l’instant le Championnat avec 26 points d’avance sur… un Kimi Raikkonen que l’écurie Renault n’attendait pas ! Qu’en sera-t-il dimanche ? Sortez les calculette car à partir de maintenant, non seulement la performance compte, mais la fiabilité sera encore plus prépondérante. Pour l’instant, le Finlandais paye très cher ses abandons alors qu’il était méritoirement en tête (2 x 10 points de perdus) et ne peut se permettre à nouveau une telle situation. Psychologiquement, il prend un léger avantage sur Alonso, mais le pilote Renault croit légitimement en toutes ses chances, d’autant que la fiabilité parle pour son clan ! Dire que l’intérêt de ce Championnat 2005 réside peut-être dans la solidité d’une pièce à 20 cents !
© Patrick Hayot