95% pour les fins tacticiens Mollekens-Defourny, grands vainqueurs du week-end des 25H, un leadership accru pour Vosse-Bouvy, encore sur le podium
Quatrième meeting BTCS de la saison samedi à Francorchamps en lever de rideau des 25 Heures Fun Cup et quatrième succès de l’année pour les Renault Mégane du Delahaye Racing Team.
Après le triomphe confirmé du trio Bouvy-Vosse-Franchi lors des 12H de Spa, ce fut, comme à Dijon, à nouveau au tour de la paire Mollekens-Defourny de faire la meilleure opération du week-end grâce à une victoire de Kurt en 1ère manche puis un très beau premier accessit de Didier lors de la seconde joute. Deux résultats liés à l’indéniable talent des pilotes, à la fiabilité et la rapidité de leur Mégane Trophy Endurance, à l’excellent travail du Delahaye Racing Team, mais aussi à une tactique inédite proposée par le grand stratège de l’équipe, Thierry Tassin.
Remonté de la 6ème à la 2ème place en 1ère manche, Kurtje pointait en effet à 4 secondes de l’Audi de tête avant de s’engouffrer dans la pitlane après seulement 20’ de course. Casqué, son équipier se tenait prêt à le relayer. Mais, à la surprise générale, après s’être extrait rapidement de l’habitacle, le pilote de Keerbergen claquait la porte comme le stipule le règlement avant de la rouvrir et de se réinstaller dans son baquet pour disputer cette première manche seul. Alignant les tours en 2.30 et 2.31 dans le peloton, l’ex-pilote de F3000 n’éprouva aucune difficulté quinze minutes plus tard à passer l’Audi de tête aux Combes.
«C’était vraiment bien joué, » se félicitait un Mollekens qui n’était plus monté sur la plus haute marche d’un podium belge depuis 2002 lors d’une victoire en Belcar aux commandes d’une Porsche partagée avec Stéphane Cohen. « Comme les manches ont été réduites à un sprint d’une heure, mieux valait ne pas changer de pilote puisque le règlement nous y autorise. Car comme on l’a encore constaté en Mégane Trophy lors des World Series à Zolder, le relayeur met toujours un ou deux tours à trouver le bon rythme. Tandis que moi, j’ai pu repartir à fond et cueillir Jean-François (Hemroulle) à froid. Il sortait des stands et ne savait pas encore très bien où il allait. Même sans ses problèmes d’allumage, l’Audi aurait été battue. Finalement le plus dur fut de doubler la Peugeot de Stéveny en début de course. Sa conduite est dangereuse. Il changeait plusieurs fois de ligne pour m’empêcher de passer. J’ai donc perdu deux tours avant de trouver l’ouverture.»
S’élançant à son tour du 6ème rang, Didier Defourny refit le coup de son équipier en 2ème manche, le Liégeois ponctuant sa remontée au 2ème rang. « C’est un peu moins bien que Kurt, mais je suis tout de même très content de ma course, » souriait l’organisateur de spectacles. « Je me suis régalé durant une heure. Suite à notre malheureux abandon des 12H, le championnat est pratiquement perdu. Maintenant, notre objectif est de gagner un maximum de courses d’ici à la fin de la saison. »
Malgré deux résultats blancs, Defourny et Mollekens sont remontés à la 3ème place du championnat, devant l’Audi et la Jaguar. « Et la Béhème, 2ème, est à combien de points ? 67 dont 36 à décompter, soit réellement 31 unités. Le doublé au championnat reste jouable… »
Le bonheur du DRT était à son comble puisque d’un autre côté, la paire Bouvy-Vosse remplissait parfaitement la mission lui incombant en ramenant une 4ème puis une 3ème place. « C’était honnêtement le mieux que l’on pouvait espérer avec les 90 kilos de lest imposés suite à notre succès total aux 12H, » confiait un Vincent Vosse qui, comme son équipier en première manche derrière Stéveny, resta très prudent lors du 2ème départ. « On joue le championnat. Il n’y avait donc pas lieu de prendre de risques. Et une fois encore, l’homogénéité de notre équipage, de bons ravitaillements, une bonne auto nous ont permis de réaliser une excellente opération. En deux courses, on prend 8 points à Van Bellingen et Coens, désormais nos seuls rivaux suite au double abandon de la Jaguar. »
Pourquoi finalement ne pas avoir opté pour la même tactique que leurs équipiers, en roulant chacun seul ?
« Tout simplement parce que le règlement prévoit que pour marquer les points de son équipier il faut avoir bouclé un minimum de 2 tours en course. Si Fred avait cassé l’auto en fin de 1ère manche ou moi au départ de la seconde, on risquait de ne pas marquer les points de l’autre et donc de se retrouver séparés au championnat. »
Hilare au moment de monter sur le 2ème podium, Fred Bouvy racontait comment il avait fait craquer le champion Marc Lupant… « Il m’a passé dans le dernier tour dans la montée vers les Combes. Je ne pouvais rien faire pour le contrer. J’avais été gêné par une Clio en haut du Raidillon et il était 20 km/h plus vite que moi avec son avion. Durant toute la descente de la nouvelle portion, je suis resté collé à son train. Je lui mettais la pression. Au raccordement, on est revenu sur un groupe de trois, quatre voitures plus lentes. J’ai directement choisi de plonger à droite. Il m’a vu, regardé même, puis il a choisi d’essayer de passer au milieu de deux voitures. Mais l’une l’a serré et il s’est accroché. »
In extremis, Fred récupérait donc deux unités de plus. De quoi envisager la suite des événements avec optimisme : « 19 points d’avance sur Coens-Van Bellingen qui sont les plus proches mais les moins dangereux en performances pures, 75 kilos de moins lors du prochain meeting à Francorchamps et toujours un joker en poche, on se rapproche tout doucement de l’objectif fixé en début de saison. On n’est déjà quasi plus obligés de gagner. Mais je vous promets qu’on rejouera la victoire lors du prochain meeting car on aime cela Vincent et moi. Et puis, l’idéal serait qu’on puisse décrocher ce titre avant la dernière course. »
On laissera le mot de la fin à Gilles Terlinden, patron du Delahaye Racing Team : « Nous sommes bien sûr très heureux du déroulement du week-end. On ne pouvait pas rêver de meilleur scénario. Je félicite tout le team. Mais je tiens aussi à dire un grand bravo à toute l’équipe du Belgian Audi VW Club qui méritait bien cette victoire après tant de déboires. Et à tirer mon chapeau aux mécaniciens de chez MI qui ont changé deux moteurs durant la nuit. En tant que passionnés, on sait ce que c’est. Et comme ils ont dû être déçus que leur travail ne soit pas récompensé. J’espère qu’ils pourront prendre leur revanche en fin de saison. De notre côté, on va maintenant pouvoir s’accorder quelques jours de vacances. Cela va nous faire le plus grand bien car depuis le début de saison on est la tête dans le guidon…»
Manche 1 : 1. MOLLEKENS-DEFOURNY (Renault Mégane Trophy Silhouette), 24 tours en 1h02.16.490 ; 2. Lupant-Sougnez (BMW M3 Silhouette) à 11.777 ; 3. Horion-Dermont (Renault Mégane Trophy Silhouette) à 28.558 ; 4. BOUVY-VOSSE (Renault Mégane Trophy Silhouette) à 48.066 ; 5. Schroyen-Fumal (Renault Mégane Trophy Silhouette) à 1.05.959 ; 6. Van Bellingen-Coens (BMW M3 Silhouette) à 1.14.109
Manche 2 : 1. Hemroulle-Verbergt (Audi A4 Silhouette), 23 tours en 1h02.03.647 ; 2. MOLLEKENS-DEFOURNY (Renault Mégane Trophy Silhouette) à 8.874 ; 3. BOUVY-VOSSE (Renault Mégane Trophy Silhouette) à 17.369 ; 4. Lupant-Sougnez (BMW M3 Silhouette) à 28.711 ; 5. Van Bellingen-Coens (BMW M3 Silhouette) à 31.120 ; 6. Horion-Dermont (Renault Mégane Trophy Silhouette) à 54.309
Au championnat : 1. BOUVY-VOSSE 357 points ; 2. Van Bellingen-Coens 338 ; 3. MOLLEKENS-DEFOURNY 271 ; 4. Hemroulle-Verbergt 268 ; 5. Thiry-Radermecker 257