25 mai Une journée à San Borja. Nous nous levons tranquillement après une nuit réparatrice. Le genou n’est pas terrible. Demain nous laisserons le guidon, en tout cas pour les cinquante premiers kilomètres qui risquent d’être pareils à ceux d’hier. Après ça deviendra plus caillouteux, on se rapproche des Andes. San Borja tire sa richesse de l’élevage. C’est un peu comme dans Luky Luke, les éleveurs ont tous les pouvoirs. Les animaux sont en liberté, on en retrouve jusque dans la ville, où ils bouffent tout, y compris les fleurs. La municipalité a un peu de mal à entretenir ses plantations. La vie ici est assez surprenante… Lucky Luke Quelques rues sont pavées, le reste en terre battue, donc au choix la boue ou la poussière suivant le temps qu’il fait. Plein de petites boutiques dans les maisons : on y trouve de tout. Le plus surprenant est de se dire que tout est venu par camion, sur ces pistes parfois complètement impraticables… Les riches propriétaires d’estancias préfèrent se déplacer en avion, toutes les grandes propriétés de la région possèdent leur terrain privé, ou presque. Du coup Santa Cruz n’est plus si inaccessible. 26 mai Nous partons de San Borja et, bonne surprise, la piste pour laquelle nous craignions le pire s’avère excellente. En terre battue, très roulante, sans ornières, très peu de boue. Nous avalons trente miles au travers d’un paysage superbe, avec à l’horizon les contreforts des Andes, avant d’arriver à Yucumo. Le bourg abrite une station-service, mais vu qu’il n’y a pas d’électricité, il n’y a évidemment pas d’essence… Nous apprenons au péage que la piste que nous venons de parcourir est restée deux mois sous un mètre d’eau ! La sortie de Yucumo nous offre quelques kilomètres de macadam très moyen, puis nous retrouvons la piste. Celle-ci commence à serpenter en attaquant les contreforts de la montagne et au détour d’un virage à droite, nous voici nez à nez avec un taxi ! La piste aujourd’hui est un vrai bonheur. Nous roulons maintenant sur la pierraille agréable et surtout dans un enchaînement de virages des plus plaisants. Petit arrêt technique pour rattacher le garde-boue d'une des deux DR, qui ne tient plus que par un boulon. Nous roulons jusqu’au pont franchissant le Rio. Là nous décidons de reprendre le guidon, tant pis pour le genou !