Dans la nébuleuse des breaks compacts, la Nubira SW est plutôt volumineuse avec une longueur de 4562 mm, alors que les concurrentes se contentent souvent d’une dizaine de cm de moins. Cette taille est surtout un privilège pour l’habitabilité. Les grandes tailles profiteront d’un espace pour la tête, à l’avant, de 1000 mm. À l’arrière ce sont les jambes qui sont avantagées avec 932 mm à disposition.
Roues encombrantes
Cependant, le SW ça veut dire « break », on doit donc s’intéresser au chargement. Ici, c’est satisfaisant avec un volume utile allant de 400 à 1410 litres. Malheureusement, la banquette arrière a uniquement les dossiers rabattables selon une configuration 60/40, l’assise restant fixe. On a aussi regretté des passages de roues peu discrets. Pour nous réconcilier avec la Coréenne, notons que l’ouverture du coffre est plutôt pratique et que le seuil de chargement est à bonne hauteur.
Pininfarina
À l’instar de la berline 4 portes, la Nubira SW profite de la patte de Pininfarina. La carrosserie est totalement nouvelle et développée par les spécialistes du Centre de Design GM Daewoo de Bupyung en Corée du Sud. La ligne extérieure est bien sûr très proche de celle de la Nubira, l’équilibre est respecté et son esthétique ne souffre pas du rallongement de caisse et de l’arrivée du hayon. Par contre, on a eu plus l’impression d’être à bord d’une Lacetti que d’une Nubira. La qualité des plastiques et de la finition rend la conduite et la vie à bord agréables.
Silence…
La Nubira SW est proposée avec un choix de deux motorisations essence quatre cylindres et quatre soupapes par cylindre. Le moteur 1,6 litres, que nous avons testé, libère 80 kW (109 ch), développe 150 Nm à 4000 tr/min et propulse la traction avant à 187 km/h. La consommation est annoncée à 7,8 litres aux 100 km (cycle mixte MVEG). Pour sa part, le moteur 1,8 litres développe une puissance de 122 chevaux (90 kW) et un couple de 165 Nm à 4000 tr/min. Ce bloc permet de pousser la Nubira SW à 194 km/h. La motorisation 1.8 litres est également disponible, en option, avec une boîte automatique quatre vitesses ZF.
Toujours pas de gasoil
Notre véhicule d’essai était donc une 1600 avec, spécialité Chevrolet Europe, le LPG installé par le constructeur. Il faut dire qu’ex-Daewoo ne peut pas proposer de Diesel dans l’immédiat, pour de sombres histoires de lutte entre marques. Enfin, soit, il existe encore de nombreux automobilistes qui parcourent moins de 20.000 km par an ou qui sont très satisfait de l’alimentation au gaz liquide. Le LPG est une technologie bien maîtrisée par Chevrolet qui fait appel à de sérieux sous-traitants. Dès lors, les performances ne sont pas trop pénalisées par la présence du gaz à bord.
Trouver le bon rythme
Bien conçue avec un équipement et une finition inversement proportionnels au prix payé, la Nubira SW nous a aussi séduite par son silence de fonctionnement. Sauf si on appuie fort sur le champignon à la recherche de performances inappropriées avec la Station Wagon. N’espérez donc pas exploser les chronos… La Chevrolet de 1598 cm³ est capable de passer de 0 à 100 km/h en 11,4 s. En plus, la consommation risque de vite s’affoler à ce rythme. En conduite plus raisonnable, le moteur ne semble pas souffrir trop de la masse à tracter.
Pour l’Europe
Le constructeur ayant compris que le marché européen avait des besoins spécifiques, le châssis a été adapté à nos modes de conduite. Les concepteurs lui ont monté des suspensions indépendantes, y compris à l’essieu arrière. Le comportement est sain et neutre. On profite également d’un freinage docile aidé par l’ABS. Néanmoins, la Chevrolet souffre d’un roulis un peu angoissant parfois, obligeant à lever le pied. Difficile donc de se prendre pour un pilote de rallye, le comportement routier du break n’étant vraiment pas adapté à cela. On imagine avec angoisse ce que cela aurait été avec une suspension « d’origine ».
Rapport qualité-prix
On ne peut que conclure sur l’intérêt financier d’une telle voiture. Pour peu qu’on n’utilise pas sa voiture comme engin de prestige ou de flatterie de son ego, on trouve dans la Chevrolet Nubira SW plus que le strict minimum mais aucun superflu. Bien pensée, elle est intéressante à l’achat et à l’usage. Cette voiture démontre que la stratégie Chevrolet d’offrir une offre à bas prix passe par un respect de la clientèle avec un équipement de série relativement complet. Ainsi, toutes les Nubira SW reçoivent les vitres teintées, l’antenne intégrée au pare-brise, les vitres électriques à l’avant et à l’arrière et un lecteur CD RDS avec commandes au volant. En optant pour la version SX on dispose en outre de la climatisation, d'un essuie-glace avec vitesse de balayage réglable et d'un soutien lombaire pour le siège conducteur. La version haut de gamme CDX de 1800 cm³ offre en plus la climatisation automatique et d'un essuie-glace avant avec capteur de pluie.
© Olivier Duquesne & Alain Hackray