Trophée des Trappistes.
10, donc... la preuve par 10.
C’est là que tout a commencé en 1997, sur ce circuit de Chimay où tant de pages marquantes de l’histoire du sport automobile belge ont été écrites. Très logiquement, c’est là que se célébrera samedi le dixième anniversaire de cette formule-phénomène née de l’imagination fertile de quelques passionnés un tantinet illuminés.
En dix ans, des centaines de pilotes ont pris le volant de VW Fun Cup : pros, amateurs, bons, moins bons voire carrément mauvais, jeunes, moins jeunes ou carrément… pas jeunes, ils ou elles, tous et toutes ont pris un pied d’enfer aux commandes de ces drôles de Coccinelles. Impossible évidemment de résumer leurs souvenirs, il a fallu désigner des porte-parole, dix pour dix ans. Rendez-vous en septembre 2017 pour vingt belles histoires.
FRANZ DUBOIS : à tout seigneur, tout honneur, « Monsieur VW Fun Cup » est fier de son œuvre : « Ayant vécu le départ des dernières 25 Heures depuis la terrasse surplombant les nouveaux bâtiments, je n’ai aucune honte à avouer ma fierté quand j’ai vu défiler cet incroyable peloton. A l’heure actuelle, plus de 300 VW Fun Cup ont été construites, la dernière fournée devant partir bientôt vers les Iles Canaries. L’essentiel désormais est d’empêcher l’explosion des budgets. Quand j’entends ce que coûte la préparation des moteurs pour certaines formules monotypes, je suis abasourdi… Comme pilote, je m’amuse toujours autant mais je regrette que le circuit de Montlhéry soit interdit car je garde un bon souvenir des trois courses que j’y ai disputées. »
PASCAL WITMEUR : l’homme aux mille idées par jour a joué un rôle important dans la naissance de la VW Fun Cup : « Engagé aux 24 Heures 2CV avec le prince Laurent, je me suis rendu compte que des gens s’amusaient avec ces bagnoles qui pourtant cassaient tout le temps. J’ai pensé qu’il fallait s’inspirer de la même philosophie pour construire une auto solide, peu onéreuse et sympa à conduire. Le puzzle s’est progressivement mis en place avec Franz Dubois, les frères Benoit et Guy De Keijser, Christian Lahaye sans oublier JG Mal-Voy qui s’est également impliqué à fond dans le projet et Christophe Wachel qui a rejoint la troupe un peu plus tard. Bien entendu, j’ai voulu goûter à la Fun en direct live. Aux 25 Heures surtout, on pouvait faire tout un relais au milieu d’un peloton de vingt ou trente gars sans savoir qu’il y avait parmi eux de vraies pointures. Je me souviens m’être pris pour un grand quand, en descendant de voiture, j’ai constaté que je venais de batailler durant vingt tours avec le fils Beltoise ! »
GUY DE KEIJSER : animateur patenté de la discipline, celui qui est aussi une des chevilles ouvrières de PRC Group fut l’un des premiers à essayer la future VW Fun Cup : « C’était en 1996 sur l’aérodrome de Bertrix. Je me suis contenté de quelques runs en ligne droite puis j’ai répondu présent pour le meeting à Chimay où, avec Pascal Witmeur et Daniel Herregods, j’ai gagné une manche. J’ai participé aussi aux premières 24 Heures à Croix-en-Ternois marquées par une épidémie de bris de cardans. Une solution a été trouvée et le produit a fait ses preuves. Je reste persuadé qu’il n’existe pas de meilleure formule permettant de découvrir la course même si, personnellement, j’aimerais que le côté fun reprenne le dessus sur l’aspect purement compétition. »
LUDO HENDRICKX : sans sponsor, pas de sport auto, l’équation est simple. Uniroyal a joué à fond la carte VW Fun Cup dont Ludo est l’un des plus ardents partisans : « Initialement, Continental a fourni les pneus puis Uniroyal a pris le relais en sponsorisant une voiture avant d’élargir très nettement son champ d’action ; songez que l’action était prévue pour une saison et qu’elle dure depuis dix ans ! Dans toute cette saga, la campagne 2003 avec Sabine Dubois-Fanny Duchateau-Sylvie Delcour sur une auto aux couleurs Uniroyal garde une place particulière : ce trio de charme a réussi le parcours parfait en décrochant le titre et la victoire aux 25 Heures. Mais la firme que je représente a aussi permis à des centaines de d’hommes et femmes de faire leurs premiers pas en course et de réaliser un rêve de gosse ; cela constitue à mes yeux la plus belle réussite de l’opération. »
SYLVIE DELCOUR : le trio de charme, parlons-en, il a effectivement marqué l’histoire de la VW Fun Cup : « Nos adversaires ne nous faisaient pas de cadeaux. Certains acceptaient mal d’être battus par des filles et entretenaient la rumeur selon laquelle notre auto n’était pas conforme malgré de multiples contrôles. Or, notre force venait notamment de la qualité de la préparation assurée par Didier, le compagnon de Sabine, qui n’hésitait pas à changer les pièces préventivement tandis que d’autres attendaient que ça casse. Je crois aussi que nous avons montré la voie pour les changements de pilote puisqu’à force d’entraînement, nous avons gagné de précieuses secondes lors des arrêts au stand ; l’exemple a été suivi… La saison 2003 demeure évidemment la plus belle avec les titres belge et européen et, cerise sur le gâteau, la victoire aux 25 Heures. »
ERIC GRESSENS : ce super double tour d’horloge fait évidemment fantasmer tous les cadors de la VW Fun Cup, le « pharmacien fou » peut en parler en connaissance de cause : « J’ai gagné à trois reprises mais je suis bien incapable de mettre en exergue une de ces victoires car j’y ai chaque fois pris le même plaisir ; disons juste qu’en 2004, ce succès a complété une campagne très réussie avec trois titres à la clé. Mais une image me vient d’abord à l’esprit quand j’évoque ces dix années, celle de Franz Dubois travaillant toute la nuit pour refaire des cardans lors de la première course de Chimay. Car j’y étais, mon bon monsieur, à Chimay en 1997 ! Manu Nava et Christophe Geoffroy m’avaient proposé de les accompagner dans cette aventure et comme j’avais promis à ma maman de ne plus faire de rallye après l’accident qui m’avait valu un séjour à l’hôpital, eh bien je les ai suivis… »
MANU NAVA : encore un nom qui a marqué cette décennie : « Sans forfanterie, je crois être le pilote qui compte le plus de participations à son actif. Longtemps Eric Gressens m’a précédé car j’avais raté deux rendez-vous à cause de journées portes ouvertes à mon garage, mais il a un peu levé le pied ces derniers mois… Eric est associé à l’un de mes souvenirs les plus forts, la victoire aux 25 Heures 2004 en compagnie d’Alain Pâques qui, faut-il le rappeler, nous a quittés tout récemment ; je sais qu’Alain accordait une importance toute particulière à cette course, il voulait la gagner ! A côté de cela, je mentirais en disant que les pole-positions que j’ai décrochées à Francorchamps m’ont laissé de marbre : là, je suis chez moi, dans ma région, devant mes potes, et ça fait quelque chose. »
RUBEN MAES : la VW Fun Cup école de la compétition ? Les jeunes en sont convaincus et le lauréat des dernières 25 Heures confirme : « C’est la solution idéale pour apprendre les fondamentaux du sport automobile, qu’il s’agisse des réglages basiques ou de la course en peloton, portière contre portière. La stratégie est également déterminante dans des épreuves où l’esprit d’équipe demeure indispensable. Même si j’ai la chance de piloter aussi des engins plus puissants, je reste fan de la VW Fun Cup et mes deux victoires aux 25 Heures – avec François Verbist et Joël Schuybroek en 2002 puis aux côtés d’Olivier Van Oost et Stefaan Talpe il y a quelques semaines – occupent une place de choix dans ma galerie des très bons souvenirs ! »
FREDERIC BOUVY : les pros sont aussi accrocs, le leader actuel des Belgian Touring Car Series l’admet aisément : « Quand on prend un départ en Fun, on sait qu’on va se battre à couteaux tirés durant une heure avec dix gars qui disposent du même matériel ; c’est l’une des raisons pour lesquelles, si mon agenda m’en laisse la possibilité, je ne rate jamais une épreuve. Je considère d’ailleurs comme une lacune dans mon palmarès de n’y avoir jamais inscrit les 25 Heures et j’y viendrai tant que je n’aurai pas gagné. La VW Fun Cup a démocratisé le sport auto en permettant à des centaines de gens de s’amuser pour des budgets d’autant plus limités qu’ils peuvent être partagés entre quatre ou cinq pilotes. En tant que pro, je peux le regretter car certains sponsors préfèrent désormais prendre eux-mêmes le volant plutôt que de soutenir un autre, mais c’est là un élément de l’équation dont il faut désormais tenir compte, tout simplement. »
MARC PERDIEUS : et puis il est possible de concilier famille et compétition, la preuve avec le clan Perdieus. Marc le père partage en effet le volant avec ses rejetons Marteen, Pieter et Anneke : « Ayant découvert la VW Fun Cup sur un stand au salon de Bruxelles 1998, j’ai acheté une auto pour la piloter avec deux copains… qui ont cédé leur place à mes fils dès la dernière course 2000 à Zolder. Nous avons alors disputé plusieurs saisons ensemble sur la n°32, puis ma fille est entrée dans la danse après avoir suivi un stage chez Jeffrey Van Hooydonk. J’ai alors acheté la biplace et notre team a aligné deux Fun avant de se concentrer sur la biplace en 2006 et 2007. Cette solution est idéale car elle permet de faire goûter aux sponsors et à leurs clients les sensations uniques que l’on ressent en course. Pour Chimay, il reste quelques places libres mais le programme est full pour la dernière course à Francorchamps. Par ailleurs, gagner en compagnie de ses enfants procure à un père un plaisir immense, d’autant que la mère n’est jamais loin puisqu’elle dirige la manœuvre au stand. Que ce soit Marteen, Pieter ou Anneke qui se trouve au volant, je n’ai pas peur ; j’ai confiance en mes enfants qui vont vite sans abimer le matériel ce qui est à mes yeux l’essence même du sport auto. Mais vous voulez un scoop ? La Fun monoplace est prête et le Perdieus Motorsport l’alignera à nouveau en 2008 ! »
Produit typiquement belge, la VW Fun Cup connaît aussi une belle r