Long de 4,86 mètres, l’Espace quatrième du nom, présente donc une silhouette atypique. Face aux rectangles fonctionnels qu’étaient les précédentes générations, cette mouture-ci se veut nettement plus soignée : du chrome, des effets de style dans les plis de carrosserie et des optiques travaillées forgent la personnalité sophistiquée de ce nouveau venu.

Contraintes de style…

Il ne faut certainement pas être un ingénieur de renom à la NASA pour comprendre qu’avec un toit rabaissé et une garde au sol relevée, l’Espace perd un peu en volume habitable. Un point que l’on ne remarque pas du tout en grimpant aux places avant, tant l’espace dévolu aux occupants des deux premiers sièges est royal. En revanche, la deuxième rangée est un peu plus contraignante : si l’option « toit panoramique » est retenue, les passagers des sièges situés aux extrémités ne devront guère mesurer plus d’1m80. Et, quelles que soient leurs tailles, ils auront les jambes trop relevées. Jusque-là, rien ne change fondamentalement face à la précédente génération, diront les habitués.

Alors, quelles sont ces concessions en volume utile ? Et bien pour cela, il faut regarder encore derrière. La troisième rangée optionnelle (1.000 €), offre deux sièges qui ne conviendront raisonnablement qu’à des enfants, quand le précédent Grand Espace offrait sept véritables places. Et puis, il y a le coffre : avec 680 litres de volume de chargement, il ne peut concurrencer les véritables grands monovolumes, ce qu’il n’est plus vraiment, il est vrai.

Moins de volume, certes, mais…

Mais s’il y a bien un point où le nouvel Espace se rattrape, c’est sur le plan de la modularité. Depuis un clavier dans le coffre, ou via un geste sur la tablette, il vous est possible de rabattre n’importe lequel (ou lesquels) des sièges. Et ça, c’est une vraie évolution : ceux qui auront connu le précédent Espace aux sièges extractibles particulièrement lourds salueront cette nouveauté ! D’autant qu’une fois rabattus, les sièges forment un plancher absolument plat.

Grande tablette

Retour aux places avant. Là, il est impossible de louper l’immense tablette tactile, placée en format portrait. Celle-ci commande absolument tout : depuis le massage des sièges (perfectible) à la navigation, en passant par le réglage de la climatisation. Connectée à Internet, elle propose également une belle panoplie d’applications. Bien entendu, un petit temps d’adaptation est nécessaire pour s’y retrouver. Mais on finit par la comprendre assez facilement, d’autant que les changements de menu sont fluides et que l’écran est capacitif. Une sacrée évolution du R-Link !

Multi-Sense

C’est sous cette appellation « Multi-Sense » que Renault regroupe les divers modes de conduite. D’une pression sur le bouton au logo représentant une fleur, vous aurez le choix entre divers modes : Neutral, Perso, Confort, Sport et Eco. Ces modes influent sur l’amortissement adaptatif, la consistance de la direction, la sonorité moteur, l’affichage du tableau de bord, la gestion moteur/boîte, la climatisation et le réglage du 4Control, le système à quatre roues directrices.

Un moteur haut de gamme… Toujours trop faible ?

Notre somptueuse version « Initiale Paris » est équipée du moteur diesel 1.6 dCi de 160 chevaux. Le haut-de-gamme en matière de diesel, mais un moteur qui fait petit joueur face au 2.0 TDI que lui oppose une certaine concurrence. Accouplé ici à une boîte automatique à double embrayage et comptant 6 rapports, il affiche une agréable rondeur, offre du répondant à tous les régimes et monte bien dans les tours.

A l’usage, on l’apprécie tant pour sa disponibilité que pour son silence, mais on en vient rapidement à souhaiter un souffle supérieur, pour des dépassements plus sûrs. Pour un moteur chapeautant la gamme, c’est un peu faible… La boîte, elle, privilégie surtout le confort, d’autant que l’étagement des 6 rapports n’est pas idéal et présente quelques trous importants.

Mode sport… obligatoire ?

Doté de quatre roues directrices (suivant version), l’Espace fait preuve d’une agilité impressionnante au vu de son gabarit. On en vient même à ne pas pester contre les déplacements urbains ! Ce qui ne veut pas dire qu’il en devient dynamique. A qui la faute ? A la suspension paramétrable, étonnement. Quoiqu’ici, une fois de plus, tout est affaire de goût. Toujours est-il que mon estomac et celui de ma charmante épouse n’apprécient que très modérément les remous occasionnés par le mode confort qui vaut à l’Espace de tanguer comme une chaloupe, dès que des ondulations se présentent sur la route !

Le mode neutre rend les choses un brin plus confortables (ben oui !), quant au mode Sport, il offre un bien meilleur maintien de caisse, tout en préservant les qualités de filtrage. En clair, le mode le plus confortable (pour nos estomacs sans doute tatillons), c’est lui ! Dingue, non ? Heureusement, un mode perso vous permet de paramétrer l’Espace comme bon vous semble. Et une fois bien réglé, il est en effet aussi confortable qu’une pantoufle !

Finition… Premium ?

« Qualité » : un mot qui revient sans cesse dans les communiqués de la marque au losange. En est-il vraiment question ? A première vue : oui ! Plastiques moussés, présentation avenante et éclairage indirect soigné : tout cela participe à une impression premium… Ce que cet Espace se défend d’être ! Et de fait, à bien y regarder, tout n’est pas parfait : on voit encore quelques plastiques durs dans la partie inférieure de la planche de bord et l’appuie-tête conducteur de notre exemplaire est un peu lâche sur ses fixations.

Budget

Disponible à partir de 34.500 € dans sa finition Zen dCi 130, l’Espace propose sa version haut de gamme « Initiale Paris », en association avec le dCi 160, contre 45.500 €. Livré « full-option », notre exemplaire était affiché à 50.000 €, une somme finalement raisonnable au vu de l’équipement proposé. Bon à savoir : les 7 places sont une option, quelle que soit la finition.

La consommation profite du petit moteur pour ne pas grimper trop haut : nous avons réalisé une moyenne de 7,5 l/100 km en conduite normale sur parcours alternant autoroutes, routes et ville.

Conclusion

Les habitués de l’Espace seront sans doute déroutés par ce nouveau modèle : s’ils apprécieront sans doute l’aspect plus qualitatif, ils risquent d’être déçus par le volume utile et par l’absence de 7 vraies places. En revanche, ceux qui ont déserté les voitures françaises par manque de vrai haut de gamme, ils pourraient voir en cet Espace, une occasion de retenter l’expérience. En clair, pour l’apprécier à sa juste valeur, il s’agit d’oublier son nom et de se focaliser sur le produit : atypique, bourré de bonnes idées (même si en pratique, tout n’est pas parfait) et attachant, le nouvel Espace sait s’y prendre pour se présenter comme un intéressant outsider. Nous, au fil des kilomètres, on l’a trouvé de plus en plus sympathique !