Depuis 1977, un homme arpente le paddock de formule 1. Frank Williams est aujourd’hui une des figures les plus respectées dans le milieu. Après sept titres pilotes et neuf de constructeurs, sa soif de victoire n’est toujours pas étanchée. Qu’est ce qui pousse cet homme hors du commun à continuer à se battre ?
Frank Williams est sans doute le dernier patron d’écurie de la grande époque. Depuis 25 ans, sa philosophie de la course est restée la même : gagner la prochaine course. Alors que le monde de la formule 1 actuelle est concentré sur le championnat du monde des pilotes, sur les sponsors et sur tous les éléments qui composent les courses d’aujourd’hui, Frank est de la vieille école.
Frank aime voir des courses disputées, voir ses pilotes se battre entre eux, sentir l’adrénaline monter en lui jusqu’à explosion … c’est un compétiteur. Un des moments qu’il préfère dans une saison, c’est Spa-Francorchamp. Rien ne lui donne autant de frisson que de regarder Michael Schumacher avaler le raidillon pied au plancher, à fond ! Pour lui, c’est toujours aussi magique après 30 tours. Et cela reflète bien la mentalité de l’homme : se donner à fond, faire tout ce qui est humainement possible et même plus, et cela tours après tours, années après années. Depuis son accident qui lui a coûté l’usage de ses jambes, il y a une quinzaine d’année, il ne s’occupe plus que de la partie administrative de son équipe, laissant la direction technique à son compère de toujours, Patrick Head, mais il est toujours là ! Après une course, sa première préoccupation est de rentrer à l’usine, et de se remettre au travail pour la prochaine course. Pas un seul jour de repos pour ce bourreau de travail, et son équipe le lui rend bien !
C’est lui qui contrôle, entre autre, tout ce qui concerne les pilotes. Le pilote type Williams, c’est Alan Jones. L’Australien remporta les premiers titres pilote et constructeur à l’écurie anglaise, en 1980. Alan était fougueux, téméraire et bagarreur. C’est ce type d’homme que Frank aime voir au volant de ses voitures, et c’est pourquoi des pilotes comme Rosberg, Mansell ou Montoya se sentent si bien chez lui. Mais c’est aussi un formidable dénicheur de talent, comme le prouve le recrutement de Jenson Button en 2000. Jenson est d’ailleurs toujours sous contrat avec Williams. Une autre caractéristique de Frank, c’est son attachement aux pilotes en provenance du championnat IndyCar, comme Mansell, Villeneuve, Zanardi ou, dernièrement, Montoya. Il est très attentif aux jeunes talents, et aime dire qu’il y a six mots à ne jamais oublier quand on recrute un pilote : « Vendredi matin, premiers essais, Belgique 1991 ». Pour rappel, ce sont les premiers tours de roue d’un certain Michael Schumacher …
A l’heure actuelle, beaucoup pensent que Williams possède la meilleure paire de pilote du plateau. Après une longue reconstruction de son équipe, suite au départ du moteur Renault, Frank à réussi le paris de gagner avec un moteur BMW. Actuellement, son équipe est la deuxième mais ils ne comptent pas en rester là ! Frank est plus motivé que jamais et avec tout un team aussi motivé que lui, la pente ascendante sur laquelle ils se trouvent pour le moment n’est pas prête de se briser !
Hugues Renard, alias hyoux