Après avoir fait l'impasse sur le rendez-vous d'Oschersleben, l'équipe Gravity Racing International retrouvait la compétition européenne FIA GT3 ce week-end, sur le toboggan de Brno, en République tchèque. Et si les gentlemen-drivers italiens Ettore Bonaldi et Gian Maria Gabbiani se partageaient le volant de l'une des deux Ascari KZ1R engagées par l'équipe placée sous la responsabilité de Loris de Sordi, du changement était à relever au sujet du second bolide. Outre Jérôme Thiry, déjà vu à ce niveau cette saison, Maxime Martin rejoignait les troupes de Gravity, fort de ses 5 succès en Eurocup Mégane Trophy cette année.
Un Maxime Martin qui allait marquer de son empreinte les essais libres, qui voyaient l'Ascari du duo belge accrocher à deux reprises la 2ème place, avant de prendre place sur les 7ème et 4ème positions sur les deux grilles de départ. "C'est assurément l'une des satisfactions de notre week-end", explique Loris de Sordi. "Maxime découvrait l'Ascari et le circuit de Brno, et force est de reconnaître qu'il s'agit d'un excellent pilote. Hélas, ce championnat FIA GT3 est tel que confirmer une telle performance en course constitue toujours une grande inconnue..." Il est vrai que lors des deux joutes de 60 minutes, programmées samedi et dimanche, l'équipe Gravity n'a pas été épargnée. C'est tout d'abord Jérôme Thiry qui était percuté dès le départ de la première course par une Jaguar, ce qui démolissait l'avant de l'Ascari. L'autre bolide du team ne passait pas le cap du 3ème tour, renonçant suite à un... accrochage avec une Ferrari.
On remet ça le dimanche, avec un Maxime Martin obligé de se jeter dans un bac à sable pour éviter le "bowling" du premier freinage. Reparti dernier sous régime de neutralisation, il renonçait après avoir perdu une roue. En fait, seuls Bonaldi et Gabbiani s'en tiraient avec les honneurs, et une 13ème place finale.
"La leçon que l'on peut tirer de ces mésaventures, c'est que le FIA GT3 est un championnat difficile, qui souffre de quelques lacunes du côté du règlement", poursuit Loris de Sordi. "Les enveloppes chauffantes sont interdites, et tout le monde s'élance en pneus froids. Or, plus d'un gentleman-driver se fait surprendre par ces pneus froids lors du premier freinage. Tant à Silverstone qu'à Monza ou à Brno, cela a chaque fois commencé par des carambolages ! Sans chauffer les pneus, les distances de freinage sont allongées, et cela joue des tours à bien des concurrents. Et puis, il y a ces départs lancés ! 300 mètres avant le feu vert, les bolides sont déjà à 5 de front, et aucune sanction ne tombe. Le résultat, ce sont des voitures constamment victimes d'accidents. Regardez ce qui s'est passé ici à Brno. Deux envols, deux carambolages ! Je ne sais pas dès lors si dans ces conditions, nous serons à Nogaro avec les Ascari. Avec le moteur 5 litres et leurs 1260 kilos, nos voitures ne sont en outre pas vraiment avantagées. Néanmoins, nous avons démontré qu'avec des pilotes de pointe au volant, le top 3 est envisageable. On se tâte..."
Le prochain rendez-vous de l'équipe Gravity Racing International est donc fixé à Francorchamps, dans le cadre de l'avant-dernière manche du Belgian GT Championship. "Nous avons joué de malchance lors des 24 Heures de Zolder, même si je reste persuadé qu'il ne s'agit en aucun cas d'une épreuve pour les GT3", estime le team-manager de Gravity. "Sans le système de retour au stand à la ficelle, il n'y aurait eu que 5 voitures à l'arrivée, toutes des Porsche. Nous allons donc reprendre le cours du championnat avec les Mosler, et nos équipages habituels, et même si les Ferrari et autres Porsche ont bénéficié de nouvelles largesses du règlement, notre objectif reste de l'emporter. Il est vrai que le circuit de Francorchamps est généralement assez favorable aux Mosler..."