François Piette

1 AUG 2008

La surprise du chef !

Décidément, les traditions ne sont plus respectées ! Jusqu’il y a peu, il était de coutume que la pole position des Total 24 Hours of Spa se joue le jeudi soir, à l’occasion de la première séance d’essais qualificatifs. L’an dernier pourtant, Mike Hezemans et sa Corvette C6.R Phoenix Racing avaient bousculé les habitudes en s’emparant du meilleur temps le vendredi midi, au cours de l’ultime session chronométrée. Et il a manifestement inspiré beaucoup de ses semblables cette année puisque la dernière séance qualificative s’est révélé haute en couleurs.

Impressionnants d’aisance jeudi au crépuscule, Karl Wendlinger et son Aston Martin Jetalliance Racing s’étaient installés au sommet de la hiérarchie en imprimant un 2’14.581 qui semblait valoir à coup sûr un ticket pour la première ligne de la grille de départ. Hélas pour l’échalas autrichien, il allait devoir déchanter ce vendredi à l’heure du déjeuner, face à des adversaires déchaînés. Comme prévu, c’est le Suisse Marcel Fässler qui partait à l’assaut de la citadelle Aston Martin et qui améliorait à trois reprises le meilleur chrono de la Corvette n° 6, sans toutefois parvenir à détrôner la DBR9. L’Italien Pier Guidi réussissait pour sa part un chrono sous la barre des 2’15 qui lui permettait de hisser la Maserati Vitaphone n° 2 au quatrième rang.

A sept minutes du terme de la séance, alors que l’on guettait les dernières tentatives de Marcel Fässler, c’est Pedro Lamy qui s’invitait brutalement aux débats et signait un 2’14.287 qui lui octroyait la pole provisoire. Ce coup de massue stupéfiait littéralement les adversaires du pilote de la Saleen n°7. Marcel Fässler améliorait encore à deux reprises et coiffait l’Aston Martin du team autrichien, mais ne parvenait pas à faire vaciller Lamy qui enfonçait encore le clou à une minute du terme en étant le seul à descendre sous la barre des 2’14 et en établissant un nouveau record dans la catégorie GT (2’13.923). La messe était dite et le pilote officiel Peugeot en Le Mans Series offrait à l’équipe Larbre Competition, à Steve Zacchia, son équipier suisse, mais aussi à nos compatriotes Vincent Vosse et Greg Franchi les honneurs de la position de tête. « Hier, j’étais satisfait de la voiture, mais j’avais été gêné par le trafic et le drapeau rouge », commentait placidement le Lusitanien après coup. « Aujourd’hui, il y avait moins de trafic et j’ai pu parvenir à mes fins ». Ca semble simple comme ça…

Derrière la Saleen, la Corvette et l’Aston, c’est la Corvette SRT de Bouchut-Maassen-Soulet-Pillon qui complétait le quatuor de tête au terme des qualifications. La belle C6.R avait malheureusement été particulièrement meurtrie jeudi soir sur le coup de 21.21 heures. Alors qu’il venait de signer le meilleur chrono dans le premier secteur partiel et semblait bien parti pour améliorer son temps total, Christophe Bouchut quittait violemment la piste dans le second virage de Blanchimont. Si l’on était rapidement rassuré sur l’état de santé du pilote français, la Corvette avait bien souffert. Grâce à un travail de titan accompli par les membres du team SRT – qui a pu bénéficier de la solidarité du team DKR Engineering -, la voiture devrait cependant pouvoir être alignée samedi sur la grille de départ.

Preuve de l’intensité de la lutte qui a fait rage tout au long des essais, cinq voitures étaient groupées en moins de six dixièmes entre les cinquième et neuvième places : la Maserati de Lémeret, la Corvette de Menten, la Maserati de van de Poele, la Lamborghini de Kox et l’Aston Martin de Turner. Un peu en retrait, la Maserati JMB et la Saleen United 4 Belgium de Kumpen-Longin-Mollekens-Bouvy complétait le peloton des onze GT1 engagées.

Dans la catégorie GT2, ce sont les Ferrari qui ont fait parler la poudre dès le jeudi soir. Thomas Biagi a hissé sa F430 n°51 de l’écurie AF Corse au sommet des tablettes, moins de trois dixièmes devant une autre Ferrari, la n° 77 alignée par la BMS Scuderia Italia, menée de main de maître par Matteo Malucelli. Les sentiments étaient pourtant mitigés dans le clan italien dans la mesure où les fers de lance de la marque au cheval cabré, Toni Vilander et Gianmaria Bruni (associés ce week-end à Mika Salo et Jaime Melo), avaient connu la poisse jeudi soir. Des soucis de moteur ont affecté la machine des leaders du championnat dès la première séance qualificative et ont contrait l’équipe AF Corse à procéder au changement du bloc en vue de la course. Cet avatar devrait réglementairement contraindre la n°50 à prendre le départ en dernière ligne. Un handicap certes, mais pas rédhibitoire sur une épreuve d’aussi longue haleine…

Pointée au troisième rang de la catégorie, la première Porsche apparaissait au troisième rang. La 997 GT3 RS de l’équipe Imsa Performance Matmut confiée notamment à un Richard Lietz en toute grande forme grillait ainsi la politesse au deux 997 de l’écurie belge Prospeed Competition qui pointaient groupées aux cinquième et sixième places de la classe, quelque peu contrariées par des soucis de mise au point. Un peu en retrait sur le plan chronométrique, les belles allemandes pouvaient toutefois faire valoir leur excellente fiabilité et leur palmarès à Spa pour afficher de belles ambitions.

De Porsche, il en fut également question en G3, une catégorie particulièrement fournie qui a été enflammée par les performances du pilote allemand Marc Basseng qui hissait la 911 Mühlner Motorsport qu’il partage avec Hemroulle, Bermes et Thomas au sommet du classement. La 911 GT3 Cup S devançait la seule Ascari engagée. Une autre Porsche, celle de Duez-Sougnez-Muytjens-Wauters complétait le « top 3 » des qualifications.

Enfin, dans la catégorie G2 - composée de deux voitures seulement -, c’est la Porsche de Kaufmann qui devançait la Gillet Vertigo, dont l’équipage avait été contrarié par une touchette avec la Maserati de Ramos jeudi soir.

Quarante-quatre voitures ont participé aux séances d’essai, en ce compris les trois Ferrari 430 alignées par l’équipe JMB Racing dans le règlement particulier de la Coupe du Roi. Elles devraient donc être quarante-deux à prendre le départ sous un ciel que la météo annonce incertain.

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