Sentiments mitigés pour Tom Cloet à l'issue de sa première expérience dans le cadre très prestigieux des 24 Heures du Mans. Certes, le pilote belge a réalisé son rêve, à savoir se retrouver au départ de la course d'endurance la plus célèbre du monde, mais sportivement, les objectifs n'ont pas été atteints, la faute à un équipier qui a mis en péril le travail du Noël Del Bello Racing…
Les premiers problèmes ont fait leur apparition dès les différentes séances d'essais libres, obligeant la Porsche 996 GT3-RSR de Tom Cloet, Patrick Bourdais et Adam Sharpe à rester immobilisée trop longtemps. "C'est un problème de débit d'essence qui a ruiné nos essais", commente Tom. "Le team a bien travaillé pour remettre tout en ordre, mais les kilomètres que nous n'avons pas pu accomplir se transforment toujours en handicap face à une concurrence qui continue d'apprendre les subtilités du Mans. En outre, Bourdais a cassé deux boîtes de vitesses à lui seul. Ce qui n'a pas facilité les choses…"
Prenant place au fond de la grille de départ, la Porsche frappée du #98 s'élançait avec pour objectif de boucler les deux tours d'horloge, et donc permettre à ses pilotes d'accumuler un maximum d'expérience. "J'ai pu effectuer un premier relais de jour, puis un double de nuit", poursuit Tom. "Les progrès étaient manifestes, car mes temps dans l'obscurité étaient aussi bons que ceux réalisés en début de soirée. Plutôt intéressant pour la suite. En fait, je me réjouissais de reprendre le volant de la Porsche au petit matin, pour encore descendre mes chronos, qui équivalaient à ceux de Sharpe, et ainsi poursuivre de manière efficace l'apprentissage…"
Les faits de course allaient en décider autrement, et une fois encore, c'est Patrick Bourdais qui était la cause d'un souci que l'on peut qualifier de majeur… "Il était 2h30 lorsque Patrick s'est plaint de vibrations dans un pneu arrière", poursuit Cloet. "Mais au lieu de ralentir, il a conservé un rythme assez rapide. Et dans les Hunaudières, il a perdu le contrôle de la voiture. D'après nos relevés télémétriques, un premier impact a eu lieu à plus de 250 km/h. La Porsche a tapé le mur de l'arrière, puis de face. Conclusion : elle est totalement détruite !"
C'est donc au cœur de la nuit des 24 Heures du Mans que l'aventure s'est achevée pour Tom Cloet. "Quelle course géniale, quel circuit fabuleux. Mais aussi quel dommage que cela se termine de cette façon. D'autant une fois encore que ce qui fait la différence au Mans, c'est l'expérience. En effectuant un, voire deux relais en plus, j'aurais pu apprendre plein de choses. Mais bon… C'est dur à digérer… Comme le team, je suis déçu que cela se termine de cette manière, avec une voiture détruite. Cela dit, je vais revenir…"
Car quand on a goûté au Mans, impossible de résister à la tentation d'y retourner au plus vite… "C'était une première expérience, et je tâcherai d'en retenir les points positifs. Mais je reviendrai dans la Sarthe, c'est sûr. Cette course a un côté magique que je n'ai jamais retrouvé ailleurs. Disons que ceci était la fin du premier épisode. Il y en aura d'autres…"