En triomphant dans la seconde course après avoir marqué des points importants dans la première, Frédéric Bouvy est le grand bénéficiaire du Francorchampagne : le pilote de la Renault Mégane creuse l’écart au championnat avant l’ultime rendez-vous fixé à Zolder. De ce week-end ardennais, on retiendra également la performance d’ensemble signée par le Chad Racing dont les deux équipages ont été conviés sur le podium à deux reprises.
Avec Philippe Stéveny et Steve Vanbellingen aux avant-postes, l’explication s’annonce de toute beauté dans la première manche. Et ce n’est pas l’entrée en piste de la safety-car – après la sortie de Mirko Van Campenhout au Raidillon – qui va ralentir leur élan : dès le restart, le pilote de la Peugeot et le champion en titre entament une bagarre d’anthologie à laquelle vient se mêler Frédéric Bouvy revenu de l’arrière à grandes enjambées (il s’est élancé depuis la 24ème place sur la grille pour avoir dépassé le temps pivot aux essais).
Tous les ingrédients sont réunis pour un spectacle haut de gamme qui va durer une bonne dizaine de boucles : entre la 407, la M3 et la Mégane, l’écart dépasse rarement les deux secondes et l’ordre évolue sans cesse, c’est la course comme on l’aime ! Derrière ce trio infernal, Werner Van Herck maintient longtemps la Mazda RX8 Silhouette au 4ème rang mais il perd peu à peu du terrain au moment de céder le volant à Stéphane Lémeret. Reparti le couteau entre les dents, le journaliste-pilote fait mine de revenir sur le groupe de tête avant que des ratés moteur ne freinent son élan puis le forcent à renoncer.
Au 16ème passage, Frédéric Bouvy passe le relais à son équipier, Christian Kelders. Les deux autres leaders l’imitent un peu plus tard et grâce à un pitstop plus rapide, la BMW pilotée désormais par Bert Redant repart avec un léger avantage sur la Peugeot du jeune Anglais Jonathan Coleman. Quant à Christian Kelders, il doit surtout surveiller ses rétroviseurs car une double menace se précise : Nicolas De Crem et Nigel Greensall reviennent à bride abattue vers les premières loges rangs, malgré un drive through pour dépassement du temps-pivot (les deux hommes ont signé le même chrono au millième de seconde près).
Aux deux tiers de la distance, Bert Redant croit tenir le bon bout : il compte une grosse seconde d’avance sur son rival britannique et aligne les tours avec une belle régularité. Cependant, Jonathan Coleman a bien caché son jeu ; il commence par se rapprocher du leader avant de profiter de la première opportunité pour s’installer en tête : « Redant a viré un peu large à la Source et je me suis glissé à l’intérieur », racontera-t-il à l’arrivée. Dès ce moment, l’affaire est entendue, le jeune Britannique ne commet pas la moindre erreur et entame de la plus belle manière sa collaboration avec un Philippe Stéveny évidemment comblé par ce verdict : « Une pole position, une belle bagarre avec Steve et Fred et la victoire en compagnie d’un équipier aussi sympa que rapide, que vouloir de plus ? »
Bert Redant décroche la médaille d’argent devant… Nigel Greensall sorti vainqueur de son duel avec Nicolas De Crem, les deux hommes ayant repoussé Christian Kelders au 5ème rang. On pointe ensuite René Franchi, lui aussi ravi de la performance de la Jaguar qu’il partage avec Jean-Pierre Vannerum, puis le tandem Jean-Claude Meert-Armand Fumal lauréat en S2 devant les Français Kevin Morel-Arnaud Gomez et Armand Essers.
Le top 10 est complété par Tim Joosen et Christophe Pampel (BMW M3) qui héritent in extremis de la victoire en T3 quand Pierre-Yves Rosoux (SEAT Leon) doit rentrer au stand pour enfourner quelques litres d’essence : « Moi aussi j’étais à la limite de la panne sèche dans le dernier passage à la chicane », précise cependant Christophe Pampel. En T2, les Honda Civic du team Objectif 2.30 signent le doublé – Benoît Galand-Chrsitophe Geoffroy devant Bernard André-Alex De Vits – et la marque japonaise triomphe également en T1 grâce à Patrick Byloos et Kris Van Kelst.
Bonne affaire pour « Fredbull »
Changement important dans la composition de l’équipage de la Touring Cup n°10 au départ de la seconde joute : Maxime Soulet est au volant en lieu et place d’Armand Fumal qui ne s’estime pas en condition optimale pour défendre ses chances.
Dès le passage des feux au vert, les deux pilotes du KS Motorsport installent les BMW à l’avant du peloton mais ils doivent compter avec un Nigel Greensall bien décidé à offrir le doublé au Chad Racing. Bert Redant ne l’entend pas de cette oreille, il rend coup pour coup à son rival anglais jusqu’au 8ème passage dans le Raidillon quand la belle M3 Silhouette file droit dans le mur de pneus : « Amortisseur arrière droit cassé, comme Steve Vanbellingen aux 12 Heures ! »
Une nouvelle fois, la safety car neutralise les débats et au restart, Nigel Greensall se montre le plus vif pour conserver l’avantage sur Nicolas De Crem et Jonathan Coleman. On note à ce moment que le passage de relais s’effectue très tôt dans le clan Renault où l’arrêt dure 1 minute 21 secondes. Les autres ténors vont se montrer moins performants dans cet exercice de haute voltige, les pilotes des deux Peugeot 407 y perdant notamment une vingtaine de secondes qui pèseront lourd dans la balance.
A l’heure des comptes après les changements de pilotes, Werner Moonens mène la danse mais Frédéric Bouvy n’est qu’à 3 longueurs. Et au 21ème passage, la Renault du Delahaye Racing prend la direction des opérations pour filer vers une victoire synonyme d’excellente opération pour « Fredbull » au championnat.
Dans son sillage, Iain Dockerill signe une excellente fin de course récompensée par une médaille d’argent qui lui permet d’entretenir un (mince) espoir de coiffer la couronne. Philippe Stéveny complète le beau tir groupé du Chad Racing en délogeant Werner Moonens de sa 3ème place dans l’avant-dernier tour. Arnaud Gomez vient ensuite et sa 5ème position – agrémentée de la victoire en S2 après un beau duel avec Jean-Claude Meert – permet également à son équipier Kevin Morel de rester dans la course au titre. Pierre-Yves Rosoux s’impose cette fois en T3 tandis que c’est au tour de Bernard André et Alexandre De Vits de faire briller en T2 des couleurs Honda toujours à l’honneur dans la petite classe avec Patrick Bylos et Kris Van Kelst.
Course 1 : 1. Stéveny-Coleman (Peugeot 407 Silhouette), 32 tours ; 2. Vanbellingen-Redant (BMW M3 Silhouette) à 06.193 ; 3. Dockerill-Greensall (Peugeot 407 Silhouette) à 15.459 ; 4. De Crem-Moonens (BMW M3 Silhouette) à 18.967 ; 5. Bouvy-Kelders (Renault Mégane) à 51.101 ; 6. Franchi-Vannerum (Jaguar X-Type Silhouette) à 1 tour ; 7. Meert-Fumal-Soulet (Touring Cup), 1ert en S2 ; 8. Morel-Gomez (Touring Cup) ; 9. Essers (Touring Cup) ; 10. PAmpel-Joosen (BMW M3), 1ers en T3… 12. Galand-Geoffroy (Honda Civic), 1ers en T2… 30. Byloos-Van Kelst (Honda Civic), à 4 tours, 1ers en T1 ; etc.
Course 2 : 1. Bouvy-Kelders (Renault Mégane) 33 tours ; 2. Dockerill-Greensall (Peugeot 407 Silhouette) à 02.534 ; 3. Stéveny-Coleman (Peugeot 407 Silhouette) à 32.552 ; 4. Moonens-De Crem (BMW M3 Silhouette) à 33.319 ; 5. Morel-Gomez (Touring Cup) à 1 tour, 1ers en S2 ; 6. Meert-Fumal-Soulet (Touring Cup) ; 7. Franchi-Vannerum (Jaguar X-Type Silhouette) ; 8. Rosoux (SEAT Leon), 1er en T3 ; 9. Pampel-Joosen (BMW M3) ; 10. Essers (Touring Cup)… 14. André-De Vits (Honda Civic) à 2 tours, 1ers en T2… 30. Byloos-Van Kelst (Honda Civic) à 5 tours, 1ers en T1 ; etc.
Championnat (officieux) : 1. Bouvy 132,5 pts ; 2. Morel 118 ; 3. Dockerill-Greensall 100 ; 4. Moonens-De Crem 92 ; 5. Meert-Fumal 91 ; etc.