La cinquième génération de la Sonata se donne des airs d’Européenne par son design mais aussi par une nouvelle suspension. Mais elle ne perd pas son atout de Coréenne : l’équipement standard quasi complet. On est obligé de vous dire qu’il manque un élément indispensable : le régulateur de vitesse avec la boîte manuelle. Même en option cela n’existe pas. L’autoroute E411 et puis la A31 sans cruise control, ça fatigue… Lors de la préparation de cet essai, nous avons évidemment évoqué notre surprise à l’importateur. Il nous a indiqué que cette lacune devrait être comblée pour 2006… On le verra peut-être lorsqu’il s’agira de tester la version Diesel. En attendant, c’était la version 2.4 essence de 162 ch, sans régulateur, que nous avons conduite.
Au calme
Le 4 cylindres en ligne 16v placé en position transversale délivre 118 kW et un couple de 219 Nm à 4250 Nm. La traction a montré un réel dynamisme sur la route avec une accélération de 0 à 100 km/h en 8,8 secondes. Le tout dans un silence serein. La berline peut vraiment avaler les kilomètres tranquillement ou à sa vitesse de pointe de 212 km/h. Hyundai a fait appel au moteur Theta 2,4-l fabriqué dans l’usine d’Asan. Il utilise un bloc-cylindres 100 % aluminium et une variation de calage de l’arbre à cames. Cette solution a montré du dévouement et de l’efficacité. La transmission est une boîte manuelle à cinq rapports. Elle est certes un peu lente, mais les étagements sont bien établis pour une utilisation « responsable ». En mode sport, c’est moins évident. Néanmoins, la route vers Dijon s’est déroulée sans accroc. Évidemment, c’est une essence, donc il faut en tenir compte pour le budget. La consommation peut être raisonnable à condition de jouer sur le couple et d’accélérer avec douceur. Sinon, la sanction sera immédiate. Et vive le Luxembourg…
Stable
Pour convaincre le conducteur européen, Hyundai a intelligemment pensé à travailler en profondeur l’amortissement et la tenue de route. La voiture est équipée d’une suspension avant à double triangulation parallèle et d’un essieu arrière multibras. Le constructeur indique qu’à l’avant, le nouveau châssis auxiliaire garantit la rigidité. Pour leur part, des bras inversés en forme de L atténuent les vibrations et absorbent les irrégularités de la chaussée. À l’arrière, Hyundai a privilégié une meilleure répartition des charges. La géométrie de suspension améliorée de la berline utilise une chasse négative plus importante. Au final, on a un comportement stable et une voiture qui avale les irrégularités avec succès et qui a su trouver l’équilibre entre souplesse et fermeté. Le roulis est également bien contrôlé, ce qui réjouira les estomacs sensibles. La direction assistée à crémaillère fait son office en ville, notamment pour se stationner dans les petites rues de Dijon. Mais sur les petites routes utilisées pour remonter en Belgique, on a toutefois dû limiter les envies de sportivité à cause d’une trop grande légèreté à ce rythme.
Suréquipée
Un autre point fort de la Sonata réside dans sa dotation de série. Pensez donc, notre voiture d’essai « de base » avait entre autres l’ABS, l’EBD, six airbags, l’air conditionné automatique, l’aide au stationnement, le toit ouvrant électrique, le cuir, les sièges avant chauffants et le système audio avec Bluetooth et GPS. Notez que ce dernier n’est pas équipé d’un grand écran en dotation standard et est assez difficile à apprivoiser. De plus, le micro de la connexion Bluetooth vers le téléphone avait tendance à se détacher et était mal placé si bien qu’il fallait crier pour se faire entendre à l’autre bout du « fil ». C’est peut-être la seule véritable raison pour nous faire monter la moutarde au nez à bord de cette Coréenne. Certes, certains choix de matériaux indiquent qu’il faut bien faire quelques économies pour offrir tout cela à prix d’ami. Mais on n’est pas grugé par la marchandise.
En famille
Mesurant quand même 4800 mm, avec un empattement de 2730 mm, la Sonata ne manque pas de place, ni d’espaces de rangement. Une fois de plus, cette Coréenne démontre qu’elle est conçue pour les longues routes. En prime, on peut même dire que la Sonata a un grand coffre. L’espace réservé aux bagages est de 462 à 523 litres maximum avec la possibilité de rabattre la banquette arrière. Outre les airbags, l’ABS et l’EBD déjà évoqués ci-dessus, la sécurité des passagers est aussi assurée par quatre freins à disques ventilés à l’avant et pleins à l’arrière. Pourtant, une fois de plus, on voit que la voiture n’a pas été conçue pour une conduite dynamique. En utilisation normale, tout va bien, mais en sollicitant les freins de manière intensive, ils finissent vite par montrer des signes de fatigue.
Joker
En fin de compte, la Hyundai Sonata 2.4i Executive nous a séduit car elle propose à un tarif intéressant, une vraie berline routière et confortable. Ce qui est un fameux défi parfaitement réussi ici par le constructeur coréen. Évidemment, il faut se garder de croire que la Sonata peut se lancer à corps perdu dans les lacets, les cols et les circuits. Elle n’est pas faite pour ça, mais elle est vraiment agréable, ne manque pas de ressort et peut parcourir des centaines de kilomètres d’affilée sans souci.
© Olivier Duquesne
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