Notre modèle d’essai était un deux roues motrices. Preuve que le SUV est surtout un état d’esprit. Ceci dit, Hyundai propose aussi le Tucson en 4x4. Et quand on regarde les spécifications techniques, on se dit que le Tucson n’affolera pas les chronomètres, sans pour autant être balourd. Certes, 13 secondes et des poussières pour passer de 0 à 100 km/h c’est un score de… citadine. Mais au volant, on n’a pas l’impression d’être dans un véhicule qui se traîne. Il faut dire que les rapports courts de la boîte manuelle à 5 vitesses aident à la vivacité de l’auto qui atteint tout de même 168 km/h en pointe. Le couple de 245 Nm disponible à 2000 tr/min se charge, pour sa part, de relancer la mécanique sur autoroute.
Il risque de faire un malheur
Ce SUV a un aspect extérieur attirant. Et c’est un véritable atout pour un véhicule de ce type. Compact avec sa taille de 4,32 m et son empattement de 2630 mm, il a été dessiné pour captiver le regard. En effet, il propose une silhouette définie par Hyundai comme étant « puissante, sportive, moderne et urbaine ». Honnêtement, on n’a rien à dire là-dessus. À l’intérieur, l’apparence de solidité est rassurante. Malgré une finition vraiment très soignée, on regrette une ambiance un peu grisâtre et un habillage tristounet. Cela ne nuit pas outre mesure à la vie à bord, d’autant que les ingénieurs coréens ont trouvé le juste compromis entre les places avant et arrière. Personne ne doit sacrifier de l’espace pour laisser un minimum de confort à l’autre. Chacun a son espace de vie, même bébé dont on installe à l’aise son siège. La modularité permet une certaine flexibilité. Le coffre, pourtant, est limité à 325 litres. Mais en abaissant la banquette, on peut disposer de 805 litres. Enfin, les petites astuces ne manquent pas à bord : la lunette arrière s’ouvre indépendamment et il est très simple de rabattre le dossier de la banquette arrière pour la mettre à l’horizontal.
Position rassurante
Le conducteur trouve facilement sa position de conduite avec une situation dominante sur la circulation. Principal attrait du SUV. La visibilité est également parfaite tant à l’avant que paramétrique. De leur côté, les suspensions et le châssis travaillent merveilleusement pour limiter les mouvements de roulis. L’équilibre général du Tucson est nettement profitable pour le confort général. Au volant, par contre, on regrette un manque de précision de la direction en mode dynamique, sans pour autant envoyer le véhicule en situation pénible. Cette assistance, par contre, facilite les changements de direction en ville… Même si de nos jours c’est mal vu de parler des aptitudes citadines d’une telle voiture. Hyundai insiste pourtant sur ses efforts de développement de technologies susceptibles de diminuer les nuisances écologiques des voitures. Le moteur, par exemple, profite d’un taux de recyclage supérieur à la moyenne. La consommation se situe entre 6 et 9 litres. Ce qui n’est pas exagéré finalement. Surtout qu’en fin de compte c’est surtout les réactions du pied droit qui déterminent la vitesse de la jauge à carburant. Et puis, on a eu un peu de mal à remplir le réservoir. Comme si Hyundai voulait nous inciter à limiter les passages à la pompe !
Diminuer les bruits
Le 1991 cm³ turbo à géométrie variable de 112 ch (82 kW) doit tracter 1700 kg, minimum. Pourtant il arrive à le faire avec relativement peu de bruit. Si on le doit en partie à l’amélioration de la mécanique des Diesel et à l’électronique, ce niveau de confort acoustique est aussi le résultat d’un objectif de la marque. Le Tucson a en effet été conçu d’origine pour offrir un haut niveau de protection contre le bruit, les vibrations et les stridences (NVH). Pour l’isolation, on peut compter sur des panneaux des passages de roues arrière et le tablier munis d’un système de 6 couches en sandwich avec renforts et capitonnages verticaux et horizontaux. Des joints d’isolation ont également été utilisés pour la plupart des jonctions de montants. Pour absorber encore les vibrations, des renforts et des courbures spéciaux ont été incorporés au plancher de la carrosserie. Les suspensions ont aussi fait l’objet d’attention avec de nouveaux composants. Le moteur Diesel a également droit à un système de stabilisation spécifique pour diminuer les bruits parasites. Sans oublier l’optimisation approfondie des systèmes d’admission et d’échappement. Seul bémol, malgré les efforts pour diminuer les bruits induits par le vent avec une triple obturation des châssis de portière à l’aide d’une bande obstruante, on a encore entendu du souffle.
Pour son argent
Le niveau d’équipement de série et le prix allant, selon la finition, de 18.999 euros à 24.199 euros TVAC en deux roues motrices et 2000 de plus pour le 4WD, sont un véritable attrait pour cette voiture. On a un vrai SUV avec de la « gueule » et qui peut convenir comme deuxième voiture tout autant que comme voiture principale du ménage. Ce n’est pas le Tucson qui va faire fuir les amateurs de 4x4 « urbains », il risque même de convaincre les réticents. Car le rapport qualité-prix-plaisir est in�contestablement favorable à ce Hyundai. Outre concurrencer son grand frère Santa Fe, le Tucson marche aussi sur les plates-bandes de statures comme le Rav4. Pour 5000 euros de moins… Ce n’est pas rien !
© Olivier Duquesne