François Piette

11 NOV 2003

Lamborghini Gallardo, une bête courageuse et agressive

Pour ne pas faillir à la tradition, la nouvelle Lamborghini a été baptisée du nom d’une race de taureau de combat. Le Gallardo est particulièrement appréciée par les aficionados pour son grand courage, sa combativité et son agressivité. Un nom parfait pour la nouvelle monture de la maison de Sant’Agata Bolognese. Les ingénieurs de Lamborghini se sont attachés à développer un bolide confortable sans toutefois consentir de compromis au niveau des performances indissociables de la marque au taureau. Ainsi est née la Gallardo, une sportive hautes performances, 2 places, atteignant allègrement les 300 km/h mais aussi utilisable de façon plus raisonnable sur route ouverte, voire même en agglomération. Un centre de gravité bas, un moteur central arrière avec boîte de vitesses en arrière du moteur, une transmission intégrale permanente ne laissent planer aucun doute sur les convictions de la bête. Un soin tout particulier a été apporté au calcul de la répartition des masses, conformément à une tradition technologique Lamborghini de longue date. En fait, la répartition des masses telle qu’elle a été définie est optimale pour une voiture de sport, avec, à la clé, des avantages en termes de motricité, de freinage et de tenue de route. L’abaissement du centre de gravité a également constitué un principe directeur fondamental qui a présidé aux décisions d’ingénierie en matière de motorisation et de transmission. Le design est issu d’une proposition d’Italdesign-Guigiaro. Développée ensuite par le bureau de style Lamborghini, la Gallardo intègre les paramètres de philosophie stylistique extrême de la marque. Ses dimensions et ses objectifs en termes de performances ont permis d’obtenir une voiture d’une compacité toute athlétique. En outre, l’empattement long encadré par des porte-à-faux courts dynamise son apparence. Toutes les proportions de cette voiture ont été modelées dans un style monovolume, un parti pris en vigueur depuis la Countach et intégrant les valeurs esthétiques Lamborghini qui se traduisent en lignes pures, athlétiques et affirmées. Le cockpit avancé, intégré à la carrosserie via un pare-brise fortement incliné et des montants au style tendu, les différentes surfaces entrecoupées d’éléments graphiques épurés ou encore les détails des passages d’air de refroidissement évoquent, conformément à la tradition Lamborghini, une forte influence aéronautique dans les proportions et le langage formel. Caractérisée par le dessin effilé des phares, la face avant s’articule autour d’impressionnantes prises d’air. Les rétroviseurs extérieurs rabattables, inclinés vers l’avant, dynamisent aussi le profil de la voiture. Les combinés d’éclairage arrière prolongent les lignes des prises d’air supérieures et débouchent sur une lèvre aérodynamique que l’on retrouve sur l’aileron rotatif, alliant une fois encore fonction et émotion. Autre facteur de différenciation marqué dans l’histoire de Lamborghini, les jantes reprennent le thème stylistique traditionnel des orifices circulaires, marié cette fois à des branches rectilignes. Pièce maîtresse d’une telle prouesse technique, le moteur fait mordre la poussière. Le V10 Lamborghini à 4 ACT et quatre soupapes par cylindre présente un angle d’ouverture de 90°, une cylindrée de 5 l et une puissance de 500 CV pour un couple de 510 Nm. Telle est la solution conceptuelle adoptée pour la Gallardo hautes performances. En lieu et place du choix plus classique consistant à adopter un angle d’ouverture du V à 72°, les concepteurs ont préféré opter pour un angle de 90° afin de limiter la hauteur du moteur et de bénéficier des avantages qui en découlent pour la configuration de la voiture (par exemple capot moteur plus bas et meilleure visibilité arrière) et l’abaissement du centre de gravité (pour un meilleur comportement dynamique du véhicule). Même la régularité des intervalles d’allumage (qui assure le fonctionnement feutré du moteur) est garantie par l’adoption d’un vilebrequin à manetons décalés de 18°. Le système de lubrification à carter sec permet non seulement d’assurer une lubrification correcte même dans les conditions dynamiques les plus extrêmes, mais aussi d’abaisser encore le centre de gravité. La courbe de couple est optimisée sur toute la plage de régimes. Afin d’atteindre un tel objectif, l’efficacité de la charge a été augmentée à différents régimes grâce à une utilisation précise des effets dynamiques des gaz dans les systèmes d’admission et d’échappement. Ces effets sont contrôlés par la tubulure d’admission à géométrie variable et par la distribution à calage variable en continu, côté admission et échappement. La tubulure d’admission à géométrie variable (autrement dit, à « longueur variable ») garantit la caractéristique dynamique des gaz de base à bas régime (tubulure allongée) comme à haut régime (tubulure raccourcie), tandis que la distribution à calage variable garantit le moment d’ouverture et de fermeture des soupapes le mieux adapté à chaque régime. Ainsi, par exemple, la fermeture des soupapes d’admission est avancée à bas régime et retardée à haut régime, de façon à assurer la synchronisation avec les pointes positives d’oscillations de pression au niveau des soupapes d’admission. Dès lors, le couple maximum de 510 Nm est atteint à 4.500 tr/min, 80 % de celui-ci étant déjà disponibles à 1.500 tr/min seulement. Parallèlement, la puissance maximale est obtenue à un régime nettement supérieur, en l’occurrence 7.800 tr/min. L’accélération est contrôlée par un système de type Drive by Wire (accélérateur électronique) agissant sur deux corps de papillon électroniques. D’où la possibilité de conduire sur tout type de route ou bien de vraiment s’amuser sur circuit et de dépasser les 300 km/h (vitesse de pointe de 309 km/h) et de bénéficier d’une accélération aux vertus antirides. Des études poussées ont permis d’affiner considérablement l’aérodynamisme de la carrosserie (volet avant, soubassement plat) et ont conduit à l’adoption d’un aileron arrière contrôlé électroniquement en fonction de la vitesse du véhicule. La Gallardo possède une transmission intégrale permanente basée sur le système Lamborghini éprouvé Viscous Traction. Un tel système, qui présente une répartition de la motricité de 30 % sur l’avant et 70 % sur l’arrière à vitesse constante et en conditions d’adhérence homogènes, est conçu pour s’autoréguler sans devoir recourir à des dispositifs de contrôle électronique. Grâce aux caractéristiques retenues pour le viscocoupleur, une boucle fermée d’autorégulation est active dans toutes les conditions, modifiant la répartition avant/arrière de la force motrice en fonction de la distribution dynamique du poids et des conditions d’adhérence. Pendant l’accélération (ou en côte) sur des routes offrant une bonne adhérence, la répartition se modifiera en faveur du train arrière (essentiel de la force motrice envoyé vers l’arrière, par exemple 80 %, correspondant à l’augmentation de poids sur le train arrière). Toutefois, si le train arrière tend à perdre de l’adhérence dans ces conditions, une partie de la force motrice sera immédiatement renvoyée vers l’avant, le système tendant à atteindre un point où les deux trains " accrochent " de la même façon. La boîte de vitesses à 6 rapports recourt à la dernière génération de bagues de synchronisation à double et triple cône ainsi qu’à une tringlerie optimisée qui permet des passages de rapports précis et rapides, pour une grande facilité d’utilisation. Proposé en option sur la Gallardo, le système robotisé de passage séquentiel des rapports (baptisé e-gear) permet de conserver l’essentiel de la boîte mécanique d’origine. Conformément à la tradition technologique Lamborghini, les suspensions avant et arrière de la Gallardo recourent à une double triangulation, un must pour les voitures de sport hautes performances. La définition précise de la géométrie, du tarage des ressorts et des caractéristiques des barres stabilisatrices de même que l’adoption d’amortisseurs Koni FSD autorégulateurs permettent d’atteindre la maniabilité, la stabilité à vitesse élevée et le confort recherchés. L’adoption de dispositifs anticabrage et antiplongée confère à la voiture un comportement optimal en accélération comme au freinage. Les pneumatiques Pirelli Pzero (en 235/35 ZR19 à l’avant et 295/30 ZR19 à l’arrière) garantissent des caractéristiques d’adhérence optimales en toutes circonstances. Des pneus hiver de même dimensions ont été développés et seront disponibles, en option, à l’automne prochain. Le choix de jantes de 19’’ a permis le montage de disques de frein de grand diamètre (365 mm à l’avant et 335 mm à l’arrière), associés à des étriers Brembo à 8 pistons à l’avant et à des étriers à 4 pistons à l’arrière. Un tel système, qui intègre également ce qu’il y a de plus récent en matière d’ABS/ESP, assure un freinage de très haut niveau (décélération supérieure à 1,1 g sur sol sec) ainsi que l’absence de tout phénomène d’évanouissement, même en usage extrême. Le système de contrôle de la stabilité (ESP) dans son ensemble a été conçu et étalonné pour venir en aide au conducteur en difficulté, tout en autorisant de réelles sensations sportives. Pour la Gallardo, les ingénieurs Lamborghini ont décidé de recourir à la technologie de l’aluminium telle que développée par Audi, leader mondial dans ce domaine. Au final, la voiture présente une structure cadre tridimensionnelle en aluminium (Space Frame) composée de profilés en aluminium extrudé, soudés à des éléments de jointure en aluminium moulé. Tout ça confère à cette nouvelle Lamborghini un cachet sportif à l’extrême et une agressivité hors norme. Une Lamborghini se reconnaît entre mille et ne s’adresse qu’aux puristes qui ont assez de cran et de maîtrise pour piloter un tel engin.

Source : Lamborghini
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