François Piette

5 JUN 2007

Le Delahaye Racing Team prêt à relever le défi

Troisième meeting de la saison BTCS, le grand rendez-vous des 12H de Spa est celui qui fait le plus rêver. Celui que tout le monde veut gagner. Non pas qu’il rapporte plus de points (l’équivalent de deux manches avec distribution de 25 unités pour l’équipage en tête après 3h, 25 autres points à mi-course et 50 supplémentaires pour le vainqueur au terme des 12h), mais parce qu’il est assurément le plus médiatique et le plus populaire de l’année. « C’est clairement la course que tout le monde espère gagner, » raconte Gilles Terlinden, co-patron du Delahaye Racing Team. « Alors que les manches d’une heure trente s’apparentent de plus en plus à de véritables sprints, ici il s’agira d’une vraie course d’endurance. Le tour d’horloge est vraiment un travail d’équipe : voiture fiable, équipages rapides et réguliers, stratégie, usure des pneus et des freins, dextérité et rapidité des mécaniciens lors des ravitaillements, c’est vraiment un gros challenge pour tout le monde. » Un sacré défi que le Delahaye Racing Team prépare depuis plus d’un mois, sans rien laisser au hasard. « Si ce ne sont les impondérables de la mécanique. On a beau se préparer du mieux que l’on peut, la victoire en sport mécanique n’est jamais garantie sur facture. » L’an dernier, on s’en souvient, les Renault Mégane Trophy Endurance, en pole, avaient mené les quatre premières heures de course avant de toutes deux baisser pavillon suite à des soucis d’injecteurs, la Red Bull de Bouvy-Vosse-Mollekens franchissant néanmoins le drapeau à damiers à une modeste 12ème place. « Nous avions clairement annoncé l’an dernier que notre objectif était d’emmagasiner de l’expérience pour essayer de gagner en 2007. Nous y voilà donc. Il faudra cependant tenir compte de différents paramètres. » Le premier est que, contrairement à la Jaguar ou à la Renault TBR d’Horion-Dermont-Kuppens, les deux Mégane DRT embarquent du lest supplémentaire suite à leurs résultats de Dijon : 15 kg pour Vosse-Bouvy-Franchi, 75 kg pour Mollekens-Defourny-Chouvel. « Plutôt que la pole, disons donc que nous viserons la première ligne avec la N°2 la moins lestée, » poursuit le boss du team wavrien. « Ensuite, l’objectif sera de prendre le maximum de points possible après 3, 6 et 12h. Nous n’aurons pas de tactique bien particulière. Le but sera de rouler le plus vite possible le plus longtemps possible en évitant les accrochages. Il ne sert à rien de partir doucement si l’on n’est pas certain d’aller au bout. Cela dit, j’espère que nos nouveaux phares au xénon serviront sur les deux voitures. Honnêtement, on seraient déçus de ne pas mettre au moins une des deux autos sur le podium. Et de perdre le championnat ici. Donc, en restant modestes, on dira que notre mission est d’amener les deux Mégane à l’arrivée dans le Top 5. Le reste sera du bonus. » Contrairement à leurs habitudes, les membres du Delahaye Racing Team refusent de porter l’étiquette de favoris : « Les grands favoris ce week-end ce sont Thiry-Radermecker-Duez et la Jaguar victorieuse l’an dernier. Depuis sa victoire aux 2003 Miles il y a quatre ans, l’équipe MI a accumulé beaucoup d’expérience sur cette distance. Ils n’ont pas d’handicap poids et un équipage des plus solides. Ils seront durs à battre. Il faudra aussi surveiller la BMW M3 de Van Bellingen-Coens-Maes, une référence en endurance. Sur papier, je dirais que six voitures peuvent l’emporter : l’Audi, la Jaguar, la BMW et trois Renault dont les deux nôtres. On a hâte d’en découdre. » Un pronostic tempéré toutefois par Kurt Mollekens se considérant comme interdit de succès : « Tout d’abord parce qu’on sera les plus lourds. Avec les 75 kilos gagnés à Dijon, on embarque au total 100 kg de plus que les Silhouettes d’autres marques. C’est énorme sur une course comme celle-là. Un véritable fardeau. Lors des tests privés de la semaine dernière, on pointait à deux secondes des temps, sans trouver les bons réglages pour éviter une usure intempestive des pneumatiques. Il faudra donc oublier les deux premières lignes et vraiment jouer la régularité, d’autant que les temps pivots annoncés sont vraiment très bas. On a l’équipage pour le faire. Maintenant, en se montrant les plus rapides à Dijon, on s’est quasi condamnés à ne pas gagner les 12H. Une victoire dimanche matin nous imposerait en effet un lest de 50 kilos pour le reste de la saison. En plus du poids pris aux résultats. Autant vous dire que l’on n’en veut pas ! Une troisième place pour nous, ce serait parfait. » La situation se présente un peu différemment pour Vincent Vosse et Fred Bouvy, rejoints pour l’occasion par Greg Franchi. « Il est clair que nous ne refuserions pas la victoire. Ce serait le plus beau cadeau que l’on pourrait offrir à toute l’équipe qui, franchement, le mériterait, » explique Vincent Vosse, de retour des essais préliminaires du Mans. « Maintenant, pour nous, le principal cette année est de décrocher le titre BTCS. Nous sommes actuellement en tête du championnat à égalité avec la Jaguar, juste devant la Béhème. Et je serais déjà très heureux dimanche si nous restons correctement en lice pour cette couronne. Au-delà de cela, mon vœu le plus cher est que pilotes, teams, journalistes et spectateurs passent un bon samedi, avec une belle épreuve donnant l’envie à tout le monde de revenir. Dijon me laisse un petit goût amer que j’ai envie d’avaler. Nous sommes tous là avant tout pour nous amuser, pas pour disserter sur le temps pivot. Je suis confiant que PRC fera tout ce qu’il faut pour qu’on ne revive plus les dérapages bourguignons. Je souhaite à tous une très belle course, 100% sportive. Et, comme on dit dans ces cas-là : que les meilleurs gagnent… »
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