C'était en 1965. Au Salon de Genève, Lancia présentait le Fulvia Coupé 1.2, une voiture puissante, équilibrée et absolument unique en raison des solutions mécaniques qu'elle adoptait. Les points forts de ce modèle étaient le moteur 4 cylindres en " V " étroit, le châssis auxiliaire avant qui abritait le groupe moteur, la suspension avant à quadrilatères et le système de freinage à 4 disques avec double circuit hydraulique et servofrein. Il suffisait en effet de quelques retouches pour transformer une voiture de route en une voiture de course. A tel point que le public définit aujourd'hui encore indistinctement avec le sigle HF le modèle Fulvia Coupé, sans distinguer les modèles plus particulièrement destinés aux activités sportives. Aujourd'hui, à quarante ans du début de la première Fulvia berline et trente et un an après la victoire de Munari, Lancia a voulu réaliser un prototype commémoratif de l'un des modèles qui ont fait sa célébrité dans le monde. Les dimensions et l'architecture à trois volumes du show car Fulvia Coupé sont pratiquement superposables à celles de la précédente. La voie a néanmoins été élargie afin de conférer une plus grande stabilité et une plus grande robustesse à la voiture. Le schéma général évoque celui des hors-bord Riva de la même époque, caractérisés par un arrière tronqué, un volume extrêmement dynamique et un avant en pointe. Le motif de style le plus caractéristique, à savoir la silhouette constante en " fer à cheval " qui enlaçait toute la carrosserie avec un " effet sortant " sur l'arrière a été interprété avec un caractère plus dynamique et un aspect fuselé. Le point de tension maximale est situé sur la roue avant, où se concentre également le poids visuel de la voiture, pour souligner la traction et le moteur à l'avant, d'où l'impression de " tirer " la voiture. L'avant, à l'allure agressive, est caractérisé par un grand capot arrondi et par des phares constitués de modules Hi-Tech et d'une " paupière " avec un profil alaire, qui étend visiblement le profil du capot au-dessous de la partie transparente des phares. La teinte de carrosserie ivoire à trois couches contraste harmonieusement avec la couleur " brun foncé " du cuir qui enveloppe tout l'habitacle. Celui-ci a une empreinte très nette des années soixante-dix, grâce aux détails réalisés au tour à contrôle numérique et évoquant les commandes nacrées des appareils hi-fi de jadis, et à l'essence qui revêt le placage central de la planche de bord et le pont sur le tunnel, le Tanganika Frisé, un bois à l'aspect " soyeux " et aux couleurs métalliques changeantes. La vitesse de pointe, de 213 km/h et obtenue en partant d'une puissance assez raisonnable pour ce type de véhicule (140 ch (103 kW) à 6400 tr/mn), témoigne du travail effectué. La légèreté est quant à elle assurée par l'aluminium utilisé pour la carrosserie. A l'instar des voitures sportives les plus modernes (le Fulvia Coupé des années soixante-dix prévoyait déjà un capot et des portes en aluminium sur certaines versions HF), les panneaux extérieurs de la carrosserie sont tous réalisés dans ce matériau. Il s'agit-là d'une véritable technologie qui a été reprise en recourant à la meilleure tradition artisanale italienne dans le domaine du battage manuel des tôles et qui trouve son exécution magistrale de la part de CECOMP, le fabricant du modèle. Par ailleurs, l'attention accordée à la légèreté a permis d'obtenir un poids inférieur à 1 000 kg (le show car Fulvia Coupé pèse très exactement 990 kg). Très importante pour ce type de véhicule, cette valeur assure un excellent rapport poids/puissance (7 kg/ch), ainsi qu'une accélération de 0 à 100 km/h en 8,6 secondes. Bien entendu, tout cela se traduit également par une baisse de la consommation de carburant : en cycle mixte, par exemple, les 7,3 l/100 km ne sont jamais dépassés. Enfin, le prototype Lancia est équipé d'un moteur 1.8 16v à 4 cylindres pourvu d'un variateur de phase. Il adopte également une suspension avant McPherson, avec des montants télescopiques, des ressorts hélicoïdaux coaxiaux et des bras inférieurs.