Au premier coup d’œil, difficile de distinguer la nouvelle Vel Satis que celle de première génération. Les designers se sont contentés d’intégrer de nouvelles grilles de calandres avec des barrettes chromées et des optiques redessinées comme l’entrée d’air inférieure. À l’arrière, ce qui frappe surtout ce sont les deux sorties d’échappement. Les jantes sont également nouvelles. À l’intérieur, l’habitacle a droit à l’apport de matériaux satinés histoire de confirmer la position de la berline dans le haut de gamme. Cela donne un style moderne dans un ensemble de matériaux nobles à l’image du design général mais on a encore un doute sur le design des compteurs inspirés de l’horlogerie.
Contrôle
Le système de navigation Carminat est efficace et sa commande se trouve sur la console centrale. Il faudra certes apprendre à reconnaître les touches du bout des doigts et s’entraîner un peu, mais une fois apprivoisé le système montre son efficacité. L’interrupteur du régulateur et du limiteur de vitesse se trouve à côté des commandes Carminat, une position inhabituelle qui nous a un peu perturbés. De son côté,le système Bluetooth pour le téléphone souffre d’un micro mal placé, surtout si on a un petit gabarit et qu’on roule près du volant. Pour le reste, on retrouve la carte-clé et le frein à main assisté. Cette Renault se veut avant tout confortable. Un confort que l’on qualifierait de bourgeois. Il faut dire que le choix des suspensions impose un style de conduite plutôt coolé.
Comportement
L’architecture Vel Satis n’a pas changé. Il s’agit toujours d’un train avant pseudo-MacPherson et un train arrière multibras trigone. Ce dernier est monté sur un berceau filtré isolé de la caisse. Sa rigidité importante dans l’axe transversal permet de transformer les efforts latéraux en microbraquage des roues. Ce train arrière compact s’intègre entre le réservoir, l’échappement, le plancher, le bavolet et le porte-à-faux arrière, et ce en conservant d’importants débattements (230 mm). Cette architecture procure également un gain de place important au profit du coffre. Le microbraquage des roues permet de limiter le roulis, à condition de garder une conduite tranquille. Car la Vel Satis n’est pas vraiment idéale si on aime les épingles et les prises de virage en corde. Par manque d’agilité avec une direction à assistance variable trop molle, et par sa taille. De plus, le système d’aide au parking n’est pas toujours proposé d’office. C’est dommage car c’est presque indispensable surtout qu’il existe aussi avec détection des obstacles à l’avant. Ceci dit, elle reste rassurante et l’amortissement filtre bien les imperfections de la route. Les suspensions sont plutôt souples, trop à la limite. On a donc la sensation de planer sur la route. Ce qui impose, on le répète, une conduite tranquille, voire pépère.
150 chevaux
En ligne droite, la Vel Satis 2.2 Cdi 150 ch confirme son statut de berline haut de gamme à vocation de grande routière où l’on peut croiser à son aise. Le bloc de 2188 cm³ Diesel de 110 kW développe un couple de 320 Nm dès 1750 tr/min. En association avec une boîte à six rapports, on n’a pas eu de peine à rouler en silence à un régime permettant une consommation contrôlée. Le cycle mixte moyen est annoncé à 7,2 litres aux 100 km. Sur autoroute, on peut même espérer faire facilement 1200 km avec un plein de 80 litres. Malheureusement, ce moteur ne respecte que la norme Euro 3… Depuis, le catalogue propose un Euro 4 de 139 chevaux à peine moins vigoureux. Notre modèle d’essai de 150 ch était, lui, capable de réussir le 0 à 100 km/h en 10,9 s et d’atteindre 200 km/h. Le 140 chevaux a besoin de 2 dixièmes de seconde supplémentaires pour le Tempo 100 et perd 6 km/h en pointe. Mais le plus frappant avec cette voiture c’est son silence de fonctionnement. Le moteur est très discret, tout comme les bruits de roulement. Idéal pour profiter pleinement de son CD de musique classique favori. On se laisse conduire dans des sièges assez larges avec la ceinture intégrée.
5 étoiles
Cette Renault a obtenu 5 étoiles aux tests EuroNCAP. On n’est guère surpris en ce sens que le constructeur français adapte ses véhicules à ces tests. Un gage de sécurité réussi grâce à une structure à déformation programmée. On peut aussi compter sur les airbags frontaux conducteur et passager autoadaptatifs, des airbags rideaux et de thorax à l’avant comme à l’arrière. Les sièges, outre la ceinture à enrouleur qu’ils accueillent, disposent d’appuie-tête à protection rapprochée. L’ABS est allié à un répartiteur de freinage EBV et de l’assistance au freinage (AFU). Ajoutons à cela un ESP vigilant et l’antipatinage ASR. En version haut de gamme, la Vel Satis dispose également d’un éclairage adaptatif au xénon. Confirmant ainsi son statut dans son segment. Finalement, son comportement se rapproche plus des voitures américaines pour leur confort sur ruban autoroutier et leur ambiance favorisant le calme. Et puis, quelle place à bord. Son architecture, sa taille et sa hauteur font qu’on dispose d’un espace vital de monospace, sans être vraiment un monovolume. Reste à séduire des automobilistes avec un design très particulier. Et quand on connaît l’importance de l’esthétique sur le choix d’une voiture, la Vel Satis ne part pas gagnante à cause de son audace. D’autant que sa conduite ne conviendra peut-être pas à ceux qui ont l’habitude des grandes berlines dynamiques.
© Olivier Duquesne
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