Comme toute Subaru qui se respecte, la Forester dispose d’une transmission intégrale à implantation symétrique. L’AWD est permanent avec différentiel central et viscocoupleur. Hors du bitume, cette voiture se défend très bien malgré une garde au sol un peu juste de 200 mm. De toutes façons, c’est surtout sur la route que la Forester 2.5XT entend se défendre et faire pousser des cheveux blancs aux SUV au caractère sportif plus affirmé…
Gros moteur
Sous le capot de cette Japonaise, on y retrouve un 4 cylindres à plat turbo de 2457 cm³ à essence. Ce moteur boxer dispose de 230 ch (169 kW) pour mouvoir le véhicule de 1500 kg environ. Il développe un couple de 320 Nm à 3600 tr/min. En regardant ses chiffres, il n’est guère étonnant de voir qu’elle n’a besoin que de 6 secondes pour passer de 0 à 100 km/h avec la boîte manuelle à cinq rapports et qu’elle atteint les 221 km/h. Oui, oui, vous avez bien lu. Se pose alors la question de la stabilité et du comportement d’un tel engin…
Attention
Les mouvements de caisse sont parfois un peu flasques. La Forester a une tendance au roulis et au tangage. Il faut dire qu’elle est haute avec 1585 mm sous la toise. On s’est plusieurs fois interrogé lors de notre essai de la bienséance d’un bloc turbo d’une telle puissance dans un break-SUV autrement appelé Crossover. N’y a-t-il pas grand risque de tonneau ? Les suspensions se montrent souples pour privilégier le confort sur grand axe, mais dans les ronds-points et sur les routes bosselées… Évidemment, on n’a pas testé la limite. Mais on est toujours resté sur les quatre roues 215/55 R 17. On se contentera de rappeler qu’une voiture haute nécessite la prudence de rigueur. La transmission intégrale permanente à répartition 50:50 en temps normal s’adapte en fonction des conditions et peut contrecarrer une perte de contrôle. Toutefois, la mollesse apparente de comportement est aussi en partie due à la direction manquant de précision. La motricité permet pour sa part de jouir pleinement du pouvoir d’accélération de la Forester. En creusant un peu, on remarque que Subaru a également travaillé sur la rigidité du châssis.
En mieux
Extérieurement, la Forester présente de nouvelles optiques, un bouclier avant retouché et une calandre au look peu enthousiasmant. L’habitacle a également été retouché. Il est toujours robuste d’apparence. Et bien fini aussi. La nouvelle console centrale multifonction rassemble les principales commandes. Les sièges ont également profité du relifting. Quatre adultes y trouvent place sans se serrer, notamment en raison de la forme et de la longueur du véhicule (empattement de 2525 mm). Les rangements ne manquent pas et la modularité est convaincante. Mention aussi pour le système audio à sept haut-parleurs. Et puis, pour ceux que cela intéresse, cette voiture peut tracter jusqu’à 2 tonnes !
Sécurité
La Forester n’a « que » 4 airbags. Ce n’est pas énorme. La sécurité passive doit donc alors compter sur les renforts de la carrosserie. Subaru insiste assez bien sur ses cadres de renfort annulaires. Ce concept a été obtenu par des techniques de soudage ultra modernes des montants centraux et des longerons avant, avec système d’absorption d’énergie intégré dans les portes. Côté sécurité active, il y a l’AWD mais aussi le freinage antiblocage ABS à 4 canaux et 4 capteurs livré d’origine fonctionnant grâce à des capteurs compacts montés sur les quatre roues. Le conducteur peut aussi compter sur le système de répartition électronique de la force de freinage grâce à un contrôle sur les roues arrière. Ceci dit, Subaru doit encore faire des efforts de ce côté. Enfin, pour répondre aux détracteurs des 4x4, Subaru entend dégonfler un de leurs arguments en précisant que la Forester a fait l’objet d’une attention particulière pour la sécurité des piétons en cas de choc. Un dégagement plus important entre le capot déformable en aluminium et le moteur, un bouclier avant à absorption d’énergie et un module d’essuie-glaces détachable semblent répondre, aux yeux des ingénieurs maison, à cette problématique... En tout cas, le capot en aluminium est léger et absorbe les impacts pour éviter que la tête ne heurte des composants plus rigides du compartiment moteur. Il faut encore croire Subaru sur parole parce que l’EuroNCAP n’a pas encore lancé une Forester sur ses crash-test dummies.
Et la consommation ?
Finalement, il est clair qu’un 2.5 turbo essence n’est pas réputé pour sa sobriété. Par rapport au modèle précédent, il y a amélioration. Euro IV oblige. Le gain de puissance ne semble pas trop pénaliser la moyenne avec un cycle mixte annoncé à 10,7 litres. Quand même ! Niveau CO2 cela donne 254 g par km. On n’a rien sans rien. N’oublions pas que ce SUV affiche des chronos de berline sportive ou de roadster.
© Olivier Duquesne