L’industrie automobile actuelle ne se cantonne plus dans des segments figés. De plus en plus de voitures font le grand écart entre deux styles. La preuve une fois de plus avec la Liana. Ce n’est pas tout à fait un break, mais pas encore un monospace. Cette version reliftée entend surtout redonner de l'intérêt à la Liana. Relifting Le look de vilain petit canard de l’ancien modèle gâchait tous les efforts faits par Suzuki pour proposer un véhicule original et multifonction. La nouvelle version pourrait, à notre sens, attirer un nouveau public. Surtout que le prix proposé est loin d’être artificiellement gonflé. Les lignes générales restent ce qu’elles étaient mais la partie avant reçoit une nouvelle calandre et un nouveau bouclier plus enveloppant et plus agressif. En fin de compte, la face avant rappelle celle de la Suzuki Alto. À l’arrière, seuls le pare-chocs et les blocs optiques ont été revus. Les phares arrière présentent une nouveau design et arborent un rouge vif pour la presque intégralité du plastique. Le dossier de presse indique que la Liana « a troqué son look avant-gardiste élégant pour des attitudes plus classiques mais néanmoins dynamiques ». Il est vrai que l’équilibre esthétique est moins « choquant ». Atouts pratiques La Liana ne manque pas d’espace pour vivre mais aussi pour les bagages et offre une bonne modularité. Lorsque tous les sièges sont en place, le coffre de la Liana mesure 780 mm de long, 1.300 mm de large et quelque 865 mm de haut. Un volume que l’on peut moduler selon les besoins grâce à la banquette rabattable 45/55 et les quatre angles d’inclinaison possible de son dossier. On a aussi apprécié l’ample porte arrière et le seuil de chargement relativement bas : 635 mm. Son volume passe de 304 à 1253 litres en fonction de la configuration. À bord, les passagers ont de la place et chacun vit en hauteur. Sans pour autant avoir la tête au plafond puisque la Liana est haute de 1.545 mm, soit, selon Suzuki, en moyenne 10 cm de plus que la majorité des automobiles du segment C. Cette altitude permet aux occupants de mieux profiter du paysage, d’autant que le vitrage est généreux. Les enfants, en premier, apprécient. Le relifting a aussi été l’occasion d’ajouter des espaces de rangement, dont un tiroir sous le siège passager. Ce qui prouve qu’elle est bien à mi-chemin entre le break et le monovolume. Autres retouches Complètement retravaillée, la Liana nous propose enfin des sièges efficaces. Ils ont du soutien et se règlent en hauteur. Malgré tout, le conducteur reste placé assez haut, une position qui s’éloigne de celle d’une berline et peut refroidir certains. Il reste que le nouveau volant avec commandes de la radio et la nouvelle console centrale nous ont donné satisfaction pour le toucher et l’ergonomie. La finition n’est même pas trop mauvaise compte tenu du prix à payer. Le choix des matériaux est même très correct, tout comme l’équipement de base, au point que l’on s’y sent bien. Notons aussi que l’instrumentation numérique a été abandonnée pour des cadrans à aiguilles plus classiques. Moteur ! La grande nouveauté de la Liana c’est quand même l’apparition d’un bloc au gasoil dans la gamme. Et pas n’importe quel moteur. Suzuki a choisi, avec justesse, un HDi construit par PSA. Seulement, pour tirer la 1,2 tonne de l’ensemble, il faudra faire avec le bloc 1.4 de 90 chevaux (66 kW). Si cela permet à la Liana de rouler à 170 km/h, l’accélération de 0 à 100 km/h prend 13 secondes tout en étant pénalisée par une certaine paresse de moteur. Il s’agit d’un Common Rail 4 cylindres refroidi par eau de 1398 cm³ avec 16 soupapes. Il développe certes un couple maximal alléchant de 200 Nm à 1750 t/min, mais le turbo tarde à réagir. Discret en vitesse de croisière et très efficace pour de petites accélérations, le Diesel va ronfler à la relance et carrément vibrer et râler au démarrage ou lors d'une bonne réaccélération. C’est pas comme les moteurs gazolés d’antan, mais c’est plus bruyant que ce que le HDi peut nous offrir ailleurs. Heureusement que l’étagement de la boîte de vitesses permet de compenser le manque de punch. On notera toutefois que le levier a un débattement imprécis. La consommation moyenne est d’un modeste 5,3 l/100 km et le CO2 diffusé est de 141 g par km. Souplesse Les concepteurs de cette voiture ont bien pensé à tarer les ressorts de suspension, mais la Liana reste malgré tout jouette sur mauvais revêtements. Les mouvements de caisse sont donc nombreux. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir essayé : les suspensions avant et arrière font appel à des jambes de force McPherson classiques. La pression d’huile dans les quatre amortisseurs est modulée par un système de soupapes pour adapter le débattement à la charge. Les bras de guidage postérieurs des roues avant sont fixés à un faux châssis qui repose sur des caoutchoucs ce qui diminue les bruits de roulement et les vibrations. La direction assistée à crémaillère hydraulique s’est montrée très souple. Ce qui privilégie la conduite sage. Comme l’ensemble de la conception du châssis d’ailleurs. Mais conduite sage ne signifie pas à l’abri de mauvaises surprises. Dès lors, les freins sont aidés pour l’ABS mais aussi l’EBD (répartition électronique de la force de freinage) de série. Sans oublier les airbags frontaux. Bref, la Liana prend soin de toute la famille. © Eric Spitzer & Olivier Duquesne