Les normes Euro s’enchaînent, ce qui rend la chasse aux émissions de CO2 de plus en plus draconienne. À ce titre, la norme Euro 7, annoncée pour 2025, entend clairement bannir les voitures équipées de moteurs à combustion interne. La Commission européenne estime en effet que les limites des émissions de CO2 devront drastiquement diminuer d’ici là afin que l’on respecte le cadre de l’Accord de Paris sur le Climat signé en 2015. A ce titre, les normes Euro 6 ne sont tout simplement pas assez strictes et ne permettront pas de respecter les engagements pris par l’Europe.

La chancelière allemande tempère

S’il est rare que la chancelière allemande s’exprime personnellement, en donnant son opinion sur les orientations à prendre en matière de législation environnementale, elle est cette fois sortie de sa réserve, un pan entier de l’industrie allemande étant menacé.

C’est à l’occasion d’une conférence avec la confédération des patrons allemands qu’Angela Merkel a souligné que la fin de vie hâtive du moteur thermique pouvait avoir de lourdes conséquences. Elle a en effet expliqué qu'il ne fallait pas dire que ce type de moteurs était interdit, mais qu'il serait "rendu techniquement impossible" à commercialiser, notamment à cause de règlementations et de normes beaucoup trop restrictives.

Et d’ajouter : "Nous devrons bien sûr encore compter sur les moteurs à combustion interne au cours des prochaines années", tout en confirmant qu'un groupe de travail "composé de l'industrie et du gouvernement" devrait accompagner les "mesures législatives" édictées par l’Europe, dont la très décriée norme Euro 7.

Pour l’industrie automobile d’outre-Rhin, l'enjeu est colossal. En effet, une bonne partie de sa réputation repose justement sur lesdits moteurs thermiques. Si la règlementation européenne devient trop restrictive d’ici cinq ans, les groupes automobiles teutons pourraient alors perdre l'un de leurs principaux arguments de vente et d'image, écornant du même coup une réputation qui était jusqu'à présent en acier inoxydable…