Élaborée sur la plateforme, sensiblement allongée, rigidifiée (+37%) et allégée (-16 kg), de la dixième génération de Civic, la dernière Type R du nom affiche des proportions inédites par rapport à ses devancières. Elle se présente maintenant sous la forme d’une longue berline de 4,56 m contre 4,36 m pour la Mégane RS restée plus compacte. La Japonaise exhibe, néanmoins, toujours une horde d’éléments aérodynamiques tous plus impressionnants les uns que les autres. Certes, rien n’est superflu et tout permet de jouir d’un appui aérodynamique efficace. Mais tout de même, il faut aimer évoluer à bord d’un engin au style tape-à-l’œil. La Mégane RS évolue dans un autre univers. Sa sportivité est plus subtile. Et, sauf peut-être si l’on opte pour la peinture orange de notre modèle d’essai, on peut même conserver une certaine discrétion au quotidien. La botte secrète de la Mégane RS se cache, de son côté, moins au niveau de ses appendices aérodynamique que de son châssis. Si elle conserve ses seules roues avant motrices à l’instar de la Civic Type R, elle jouit en effet maintenant en série de roues arrière directrices pour magnifier son agilité.
Finition, équipement : avantage Renault
Le match entre ces deux sportives se joue davantage sur la piste ou sur des routes sinueuses qu’en étudiant de près l’agencement de leurs habitacles et de leurs listes d’options. Dans les deux cas, on appréciera tout de même la finition soignée, l’ambiance sportive subtilement suggérée et la générosité de l’équipement proposé. La Honda présente un tableau de bord à l’ergonomie un peu plus complexe à appréhender que celui, plus classique de la Renault. On notera aussi que, cette fois, Renault propose une boîte robotisée EDC en option contrairement à Honda qui reste fidèle à la boîte manuelle (et quelle boîte manuelle !). Pour les fanas de chiffres, on remarquera aussi que la fonction « télémétrie » offerte par le RS Monitor est très détaillée à bord de la Mégane RS. On peut surveiller le moindre paramètre de son engin !
Confort : avantage Honda
Sur le plan du confort, on note dans les deux cas une évolution sensible par rapport aux précédentes générations plus radicales. Configurée dans son mode le plus civilisé, la Renault donne davantage l’impression de rouler à bord d’une simple polyvalente familiale que par le passé. Se passant d’amortisseurs pilotés au profit de butées de compression hydrauliques, le filtrage de suspensions de la Française reste globalement un peu ferme aux basses vitesses. La Honda Civic Type R s’équipe, quant à elle, d’amortisseurs pilotés offrant une position « Confort » assurant un meilleur filtrage. Mais elle remporte surtout le point du chapitre confort grâce à son excellente habitabilité aux places arrière et à son gigantesque volume de coffre (420l contre 384l) grâce à ses dimensions qui flirtent dorénavant avec celles du segment supérieur.
Moteur : avantage Honda
La Mégane RS partage son nouveau palpitant 1.8l turbo avec sa cousine siglée Alpine. Sous le capot de la Mégane, ce tout nouveau moteur développe néanmoins une poignée de chevaux supplémentaires puisqu’on dispose de 280 ch et 390 Nm. Face à ce nouveau moteur, on retrouve le le bloc 2.0l turbo VTEC de la précédente génération de Civic Type R. Un moteur qui délivre 400 Nm et une puissance en hause de 10 ch pour atteindre dorénavant 320 ch. Soit 40 ch de plus que le moteur français tout de même ! Mais il n’y a pas que sur le papier que le moteur Renault perd la comparaison. Sur la route aussi, le bloc japonais se montre plus démonstratif et plus grisant à cravacher. Cela dit, pour les amateurs de chiffres, notons tout de même que les deux bolides accrochent le 0 à 100 km/h en 5,8 s. La Civic Type R peut, par contre, atteindre les 272 km/h en pointe contre 250 km/h pour la Française.
Comportement routier : égalité
Avec ses pneus encore plus larges (245/30 R20), ses voies élargies mais également une meilleure répartition des masses (le poids sur le train avant diminue de 3%), la nouvelle génération de Civic Type R gagne encore en efficacité par rapport à sa devancière. Cela se traduit, en conduite sportive, par un tempérament moins brutal et plus lissé que par le passé. Même en adoptant un rythme très élevé, la voiture reste toujours rivée sur des rails. Même constat sur les gros freinages : la Civic Type R gagne encore en stabilité grâce à son empattement sensiblement allongé et son nouvel essieu arrière multi-bras. Autre bon point : le train avant tiraille moins lors des fortes relances même si la motricité reste optimale grâce à l’autobloquant mécanique. En l’absence de cet appendice optionnel réservé au pack Cup, la motricité de « notre » Mégane RS était davantage mise à mal en sortie des virages serrés. L’apport des roues arrière directrices est, par contre, indéniable. Allongeant virtuellement l’empattement, cet équipement permet à la Mégane R.S. d’avaler les grandes courbes rapides avec une grande stabilité. Mais tout en donnant l’impression, en braquant cette fois les roues postérieures dans l’autre sens, d’enrouler les courbes serrées avec une grande agilité. On gagne sur les deux tableaux !
Budget : avantage Renault
Avec sa boîte manuelle, la Mégane R.S. est disponible à partir de 34.450€. Mais il faudra lui ajouter, pour les plus exigeants, le pack Cup facturé 1.700€ pour jouir du différentiel autobloquant mécanique. Ce qui nous mène à un tarif de 36.150€. Cela reste néanmoins concurrentiel. Honda réclame, de son côté, 37.850€ pour sa Civic Type R voire 40.790€ pour l’exécution GT richement équipée. On notera aussi que la cylindrée plus importante de la Honda imposera de s’alléger d’une taxe annuelle plus salée que pour la Renault avec son 1.8l.
Conclusion : égalité
On arrive à une stricte égalité de points entre nos deux concurrentes au terme de notre petite confrontation. Même si elle gagne en polyvalence (notamment grâce à ses nouvelles dimensions et à son amortissement piloté), la Civic Type R reste toutefois la plus grisante à cravacher. Principalement en raison de son 2.0l VTEC plus démonstratif mais aussi par la justesse de ses commandes. Direction, frein, levier de vitesses (un pur régal à manier !) : tout est parfaitement calibré ! La Mégane RS gagne aussi en polyvalence par rapport à sa devancière. Mais si elle est moins radicale à l’usage, elle peut aussi se montrer diablement rapide et efficace grâce à ses roues arrière directrices en conduite sportive. Dans un cas comme dans l’autre, on ne sera donc pas déçu !