Les modèles électriques sont en forte progression chez nous grâce aux véhicules de société. Après avoir confronté les deux modèles du genre les plus populaires en ce moment sur notre marché, soit l’Audi Q4 e-tron et la Tesla Model Y, on a décidé d’envoyer le troisième modèle électrique le plus immatriculé durant le premier semestre de cette année en Belgique dans l’arène : la BMW iX3. Récemment restylée, elle reste le SUV électrique d’accès du catalogue BMW dans l’attente du lancement de sa petite sœur iX1. Mais si son tarif reste plus abordable que celui du vaisseau amiral électrique iX de BMW, son prix de base dépasse tout de même la barre des 70.000 € (71.700 €). Pour ce tarif, chez Volvo (autre marque populaire chez nous sur le marché des véhicules de société), on peut sans problème lorgner vers le SUV électrique le plus exclusif proposé en ce moment : le SUV coupé C40 Recharge dans sa version Twin la plus puissante. Et même, en commandant sa variante la mieux équipée (Twin Ultimate), on conserve encore un prix catalogue inférieur de plus de 5.000 € (64.500 €) à celui de l’iX3 « de base ». Une alternative intéressante ?
Finition, équipement : avantage BMW
Quand on compare des modèles électriques, le premier point important de comparaison réside bien sûr dans la taille de la batterie embarquée. BMW équipe son iX3 d’une batterie de 80 kWh, dont 73,8 kWh sont utilisables. La Volvo C40, dans sa version de pointe Twin, embarque de son côté un module de 78 kWh, dont 75 kWh utilisables. Côté recharge aussi, c’est kif-kif. Les deux modèles disposent d’un chargeur intégré triphasé de 11 kW et acceptent la recharge rapide en courant continu jusqu’à 150 kW au maximum.
La BMW iX3 empoche tout de même le point finition/équipement grâce à son intérieur plus flatteur (certains matériaux de la Volvo restent un peu cheap pour le prix), sa dotation optionnelle plus complète (mais onéreuse…) ainsi que le rendu plus convaincant de son info-divertissement. L’iX3 n’a certes pas encore droit au grand double écran BMW Curved Display comme l’i4, mais elle n’en présente pas moins un système d’info-divertissement complet et ergonomique.
Cela dit, s’il se montre un peu moins flatteur et moins complet dans sa présentation, le système multimédia fonctionnant avec le logiciel Android Automotive (qui assure notamment la navigation via Google Maps) fonctionne aussi plutôt bien à bord du SUV coupé Volvo. Mais l’instrumentation de bord est trop sommaire (on ne voit pas son autonomie restant par exemple). Tandis que l’ambiance à bord, très épurée, est un peu plus austère. Sauf si l’on opte, comme sur notre modèle d’essai, pour un habillage coloré qui égaye le poste de conduite ! Quoiqu’il en soit, les amateurs de touches directes déploreront aussi le côté très dépouillé de la planche de bord.
Confort : avantage BMW
Côté confort, la Volvo marque des points grâce à son toucher de route plutôt prévenant ainsi que grâce à son rapport encombrement/habitabilité flatteur. La BMW se démarque toutefois légèrement grâce à son volume habitable plus généreux. Surtout si l’on envisage de voyager avec 3 convoyeurs à l’arrière. Il faut dire que la BMW iX3 appartient s’étend sur 4,73 m contre seulement 4,44 m pour le SUV coupé de Volvo. Mais il n’y a pas encore de plus long SUV électrique dans le catalogue scandinave… En outre, le style du C40 rend sa partie postérieure plus confinée et limite la garde au toit sous son toit panoramique (en série) pour les passagers arrière.
Même constat côté coffre, avec un volume utilisable de 510 l à l’arrière de la grande Bavaroise contre 413 l sous le cache-bagages de la Suédoise à la poupe fuyante. L’écart se creuse d’ailleurs encore davantage en mode cargo compte tenu de la poupe fuyante de la Volvo, avec un volume de chargement en configuration deux places de 1.560 l à bord de l’iX3 contre 1.205 l pour la C40. Notons tout de même que la C40 se démarque sur le plan pratique grâce à son « frunk ». L’Allemande ne propose en effet pas de second coffre sous son capot avant contrairement à la Volvo qui en possède un petit de 31 l.
Moteur : avantage Volvo
On l’a écrit, en l’absence de plus grand SUV électrique dans le catalogue Volvo pour le moment, on peut s’orienter vers la version de pointe du C40 pour le prix de base d’un BMW iX3. Cela signifie que l’on repart avec deux moteurs électriques (un par essieu) de 150 kW chacun offrant 300 kW/408 ch et 660 Nm (2x330 Nm) en cas de besoin. Contrairement à l’i4 ou l’iX qui se déclinent en plusieurs variantes, l’iX3 n’est proposé qu’avec un seul groupe motopropulseur. Son unique moteur électrique anime ses roues postérieures et développe « seulement » 210 kW / 286 ch et 400 Nm. Plus encombrant, l’iX3 est aussi un peu plus lourd (2.260 kg) que le C40 Recharge même en version Twin (2.185 kg). En accélération pure, le C40 Recharge Twin « dépose » donc assez facilement l’iX3 avec un 0 à 100 km/h couvert en 4,7 s contre 6,8 s pour le SUV allemand. Mais, dans la pratique, force est de constater que les 400 Nm de l’iX3 suffisent déjà largement pour assurer des reprises toniques. Et que, dans les deux cas, on apprécie surtout ces mécaniques pour l’agrément qu’elles offrent en conduite coulée (insonorisation, absence de vibration, accélération sans rupture de charge, etc.) que pour leurs performances pures. Pour être complet, notons que la vitesse maximale est limitée à 180 km/h dans les deux cas.
Comportement routier : avantage BMW
Même si l’on préfère adopter un tempo coulé qu’attaquer des petites routes avec le couteau entre les dents à bord de ces SUV dépassant largement la barre des deux tonnes, on offrira le point « comportement routier » au SUV allemand. Le C40, malgré son look coupé plus sportif, se montre moins à l’aise quand on hausse le tempo. Sa direction est moins précise et ses mouvements de caisse moins efficacement maîtrisés. À nouveau, le C40 ne déçoit pas vraiment sur ce plan. Mais c’est plutôt l’iX3 qui se montre le plus homogène avec des commandes mieux calibrées et des liaisons au sol plus dynamiques. L’iX3 offre aussi un système de freinage régénératif plus finement piloté.
Budget : avantage Volvo
On donne en revanche le point « budget » à la Volvo grâce à son tarif plus abordable. Le C40 d’accès débute à partir de 52.400 € dans sa version à un seul moteur électrique (testée récemment avec la silhouette XC40). Comptez toutefois 10.000 € de plus pour sa variante Twin : 62.100 € en exécution Plus et 64.750 € en Ultimate. Cela reste toutefois encore moins onéreux que l’iX3. Il débute officiellement à 71.700 €. Mais un modèle richement équipé comme celui mis à notre disposition tire plutôt vers la barre des 80.000 € (79.835 €). Avec des tarifs pareils, ces modèles séduiront de toute façon surtout les conducteurs professionnels, qui profiteront d’une déductibilité fiscale avantageuse, que les particuliers.
Côté consommation, nous avons relevé un appétit moyen assez similaire durant notre période d’essai effectuée sous des températures clémentes, mais avec un léger avantage pour l’iX3 tout de même : 23 kWh/100 km contre 24,2 kWh pour le C40. Dans les deux cas, il faut tabler sur un rayon d’action réel entre deux charges de l’ordre de 300 à 350 km.
Conclusion : avantage BMW
Globalement, le SUV iX3 se montre plus homogène que le C40 Recharge Twin. Ce dernier se démarquant surtout par des performances (inutilement ?) plus explosives en ligne droite pour un tarif encore un peu plus abordable. Mais si l’on veut jouer la carte du rapport prestation/prix, alors mieux vaut s’orienter vers la version Single du C40. Dans ce cas-ci l’énorme différence de prix deviendra plus difficilement justifiable pour le SUV allemand…